CULTURE- PERSONNALITES- ALI MERAD (ISLAMOLOGUE)
Ali Mérad est Algérien, musulman,
spécialiste de la pensée islamique moderne. Il a été professeur émérite à
l’Université de Paris III Sorbonne-Nouvelle.
Il est l’auteur d’une étude "Charles de Foucauld au regard de
l’Islam", Le Chalet, 1975.
Sur l’islam, il a publié "Le réformisme musulman en Algérie de 1925 à
1940, essai d’histoire religieuse et sociale", Mouton, 1967 et une étude
sur un savant (‘âlim) et réformateur algérien (mort
en 1940), "Ibn Bâdis commentateur du
Coran", Geuthner, 1971 ; "Lumière sur
Lumière. Pages d’Islam. Introduction à la pensée islamique", Le Chalet,
1978 et dans la collection « Que sais-je? »,
"L’Islam contemporain", 2002 [1984] n° 2195, "La tradition
musulmane", 2001, n° 3627.
"Islam et christianisme en dialogue", Cerf, 1982, est une contribution
au dialogue islamo-chrétien.L’islamologue est décédé
le 23 mai 2017 à Lyon, où il a enseigné à partir de 1962. Il était âgé de 87
ans. Il a multiplié les propositions afin de mieux organiser l’islam
. Né en 1930, à Laghouat, dans le Sud algérien, Ali Mérad a fréquenté l’école coranique en même temps que
l’école française. Il a fait ses études secondaires au lycée Bugeaud d’Alger,
dont il a été un brillant élève.
Encore étudiant à l’université d’Alger, il participe au
dialogue islamo-chrétien avec comme interlocuteurs les pères blancs Maurice Borrmans, futur directeur de l’Institut pontifical d’études
arabes et d’islamologie de Rome, et Michel Lelong, qui créera le Secrétariat
pour les relations avec l’islam.
En 1956, Ali Mérad est reçu
premier à l’agrégation d’arabe. Il est affecté au lycée franco-musulman de Ben-Aknoun, avant de devenir assistant à l’université d’Alger.
En 1962, il est à l’université de Lyon, où il deviendra professeur, puis
directeur de l’institut des études arabes et islamiques. Il soutiendra sa thèse
sur le « réformisme musulman en Algérie de 1925 à 1940 »,
en 1967, à la Sorbonne.
En 1977, il fait partie de la Commission nationale des
Français musulmans, créée sous le gouvernement Barre. C’est sur recommandation
de cette commission que Valéry Giscard d’Estaing approuve l’envoi à
La Mecque, en 1980, d’une délégation de pèlerins français conduite
par l’islamologue Madjid Turki, qui fait flotter le
drapeau tricolore sur le mont Arafat.
Ali Mérad propose alors de
réanimer l’Institut musulman pour le séparer de la Mosquée de Paris. Mais,
en 1981, la gauche au pouvoir ignore ce projet et se contente d’une
gestion multiétatique et sécuritaire de l’islam en France.
En 1989, après l’affaire Rushdie, il est sollicité par
l’Elysée, à qui il remet un rapport proposant l’ouverture d’un institut
d’études musulmanes qui « permettrait de résoudre, à terme,
conformément aux principes mêmes de l’islam, le problème de l’imamat,
sous-tendant celui de la représentation des musulmans de France. Ces principes
trop souvent ignorés, voire bafoués, sont fondés sur le consensus des croyants
(ijma’) et sur la citoyenneté du pays où l’on
pratique. Toute nomination par un Etat, a fortiori étranger, est irrecevable en
droit canonique ; et la France aurait tort de souhaiter se substituer à
tel Etat étranger dans les mêmes errements ». Mais la tentative de
réaliser ce projet en zone concordataire, où une faculté de théologie musulmane
peut bénéficier de financements publics, butera sur l’opposition du ministère
de l’intérieur.