RELATIONS INTERNATIONALES- TUNISIE- GEL PARLEMENT
25/7/2021
-Le président tunisien Kais Saied a décidé,
dimanche 25 juillet dans la soirée, de geler les travaux du Parlement pour
30 jours et de s'octroyer le pouvoir exécutif (en limogeant le chef du
gouvernement) , à l'issue d'une journée de
manifestations visant notamment le principal parti au pouvoir, Ennahdha. Ce dernier dénonce un "coup d'Etat".
Ce coup de théâtre ébranle la jeune démocratie tunisienne, qui fonctionne
depuis l'adoption en 2014 d'une Constitution de compromis selon un système
parlementaire mixte, dans lequel le président n'a comme prérogatives que la
diplomatie et la sécurité. Dimanche, des Tunisiens exaspérés par les luttes de
pouvoir et la gestion contestée de la crise sociale et sanitaire par le
gouvernement, sont sortis dans la rue en dépit du couvre-feu à Tunis et dans
plusieurs autres villes.
"Selon la Constitution, j'ai pris
des décisions que nécessite la situation afin de sauver la Tunisie, l'Etat et
le peuple tunisien", a déclaré Kais Saied à l'issue d'une réunion
d'urgence au Palais de Carthage avec des responsables des forces de
sécurité. "Nous traversons les moments les
plus délicats de l'histoire de la Tunisie", a ajouté le chef de l'Etat, engagé
depuis des mois dans un bras de fer avec le principal parti parlementaire, Ennahdha.
De son côté, Ennahdha a fustigé "un coup d'Etat contre la révolution et contre la
Constitution", dans un communiqué publié sur sa page Facebook. La formation
islamiste a souligné que ses "partisans
(...) ainsi que le peuple tunisien défendront la révolution". La révolution de
2011 a chassé du pouvoir l'autocrate Zine el Abidine Ben Ali, mettant la Tunisie sur la voie d'une démocratisation
qu'elle a continué à suivre depuis, en dépit des défis sociaux et sécuritaires.
Lundi matin, le président du Parlement tunisien, Rached
Ghannouchi, a commencé un sit-in devant la chambre à Tunis, après avoir été empêché d'y accéder par des forces
militaires. Rached Ghannouchi mène son sit-in dans une voiture noire avec
des députés de son parti Ennahdha.