HISTOIRE-
PERSONNALITES- EMIR KHALED
© Pr Ahmed Cheniki, fb,
juillet 2021…..et Wikipédia
Très peu d’Algériens connaissent le parcours
singulier de l’Emir Khaled (1875-1936 : Né le 20 février 1875 à Damas, l'émir Khaled y passe toute son enfance. Et ce n'est
qu'en 1892 que sa famille part s'installer en Algérie, il a alors 17 ans.
Il est envoyé en France au lycée
Louis-Le-Grand, puis à l'école militaire de Saint-Cyr en 1893. Mais il quitte l'École avant de terminer ses études, et
se rend à Alger, pour rejoindre son père malade. Toute la famille sera alors installée
en résidence forcée à Bou-Saada.
. En 1896 l'émir Khaled reprend ses études à Saint-Cyr y
obtient son grade de sous-lieutenant en 1897. Il refuse de se naturaliser français
et reste officier à titre indigène. Il a participé à des expéditions lors de la première guerre
mondiale, mais déjà, il développait un discours plus ou moins indépendantiste.
Après des mouvements de résistance géographiquement limités, l'Emir Khaled
entame graduellement un processus général de contestation de l'ordre colonial,
discours repris en charge par la suite par d'autres structures dont l'ENA
(Etoile Nord-Africaine), lui qui en était le président d’honneur.
Khaled, à la tête des « Jeunes Algériens », premier mouvement nationaliste,
adresse une motion très remarquée au président américain Wilson dans laquelle
il revendique « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Au printemps
1920, à l’occasion des élections municipales à Alger, l’Emir Khaled, ancien
capitaine dans l’armée française et petit-fils de l’Emir Abdelkader, exprimait
publiquement les revendications politiques des Algériens : suppression de
toutes les lois d’exception, représentation des indigènes dans les deux
Chambres, instruction obligatoire dans les deux langues (arabe et française),
ouverture d’une université arabe, etc.
Le choix était clair, du moins dès la fin des années 10, il avait répondu ainsi
aux autorités françaises à propos de l’idée surannée d’«
assimilation totale » : « La masse n’en veut pas. L’indigène n’acceptera pas la
qualité de citoyen français dans un statut autre que le sien pour une raison
d’ordre essentiellement religieux. La France ne décrétera jamais cette
naturalisation en masse dans la crainte, injustifiée, de voir l’élément
européen submergé par 5 millions d’indigènes » (Citation tirée de Wikipédia).
Il avait organisé des tournées un peu partout sur le territoire national, en
Kabylie, en Oranie, le Constantinois, l’Algérois. C’était peut-être la première
entreprise nationale d’un résistant algérien, une tournée nationale unique
permettant ainsi d’installer l’idée d’une nation. Il cherchait à diffuser ses
idées à une population qui n’en pouvait plus de la colonisation.
« L’Ikdam », le journal dont l’Emir
Khaled était le directeur politique, diffusait et vulgarisait ces idées qui
allaient graduellement séduire un certain nombre d’intellectuels. Même quand il
était soldat, il faisait un travail clandestin de sensibilisation poussant même
certains militaires autochtones à s’exprimer. A ce moment, même des soldats
algériens commençaient à réagir contre le comportement raciste de l’armée
française à leur égard. Deux livres d’un ancien lieutenant, Boukabouya
Hadj Abdellah, dénoncent cette situation.
Ces anciens militaires s’organisèrent et entreprirent la mise en œuvre et
la promotion d’une action politique, soutenue par l’Emir Khaled, un ancien
officier, qui voyait dans cet événement une opération sérieuse pouvant servir
d’élément de départ pour une action de grande envergure. Des Algériens enrôlés
dans l’armée française s’insurgeaient contre le regard porté sur eux et sur
leurs compatriotes et proposaient d’en finir avec la posture du soumis, en
engageant une action politique. Contrairement aux titres des ouvrages, le
propos est, par endroits, insidieux et politique.
L’Emir Khaled entretenait des rapports
continus avec les élites intellectuelles et artistiques du Machreq
et de France. C’est grâce à lui que de nombreux hommes de théâtre comme Soulaymane Qardahi, George Abiad et bien d’autres ont séjourné en Algérie. Les lettrés
et artistes algériens de l'époque l'admiraient énormément, lui qui
s'entretenait avec eux de littérature et d'arts. Mahieddine
Bachtarzi et Allalou en
parlent beaucoup dans leurs mémoires……………………………
En 1926, il s'exile
définitivement en Syrie où il meurt en 1936 .
En 1926, l'émir Khaled est fait président d'honneur du parti
l'Étoile
nord-africaine.