HISTOIRE- PERSONNALITES- MOHAMMED BEN ABDELKRIM AL
KHATTABI (RIF/MAROC) (II/II)
© Extraits de Wikipedia et de Naqd
(Aps)/juillet 2021
et selon le Général Lyautey : « Abdelkrim est considéré
ouvertement comme le seul et unique sultan du Maroc depuis Abdelaziz, vu que
Moulay Hafid a vendu le pays à la France par le traité du Protectorat et que
Moulay Youssef est seulement un fantoche entre mes mains ».L'entrée de la
France en guerre ne se fait pas attendre, mais la pression de l'opinion publique
aussi bien européenne qu'internationale rend la tâche plus ardue et conduit au
renvoi du résident général, le maréchal Lyautey.
À partir de 1925, Abdelkrim combat les forces françaises dirigées par le maréchal Pétain à la
200 000 hommes et une armée espagnole commandée personnellement par
le général Primo de Rivera, soit un
total de 500 000 soldats, qui commencent les opérations contre la
République du Rif. Le combat intense dure une année et aboutit à la victoire
des armées française et espagnole contre les forces d'Abdelkrim. En 1925,
par télégrammes, Lyautey aurait demandé au président du Conseil Paul Painlevé l'envoi d'obus à ypérite. Toutefois, il n'existe aucune preuve documentée que
ce gaz ait été utilisé par les troupes françaises.
Abdelkrim se rend aux Français comme prisonnier de guerre le 26 mai
1926. En dépit de cette reddition, les armées espagnoles feront usage de gaz de
combat contre des villages tenus par les rebelles. Ainsi, dès 1926,
des avions munis de gaz moutarde bombarderont des
villages entiers, faisant des Marocains du Rif les premiers civils gazés
massivement dans l'Histoire . On estime à plus de
150 000 le nombre de morts civils durant les années 1925-1926.
En 1926, Abdelkrim et une partie de sa famille sont exilés
à La Réunion et installés
jusqu'en 1929 au Château Morange,
sur les hauteurs de Saint-Denis. Abdelkrim
habite ensuite la commune rurale de Trois-Bassins, dans l'ouest de l'île, où il achète des terres
et construit une belle propriété. En mai 1947,
ayant finalement eu l'autorisation de s'installer dans le sud de la France, il
embarque, avec 52 personnes de son entourage et le cercueil de sa
grand-mère, à bord du Katoomba, un navire des Messageries maritimes en
provenance d'Afrique du Sud et à
destination de Marseille. Arrivé à Suez où le bateau fait escale, il réussit à s'échapper1et passe la fin de sa vie en Égypte, où il présidera le « Comité de libération pour
le Maghreb ».
Quand Azzam Pacha (Secrétaire
général de la Ligue arabe) est allé le voir pour lui
annoncer la création imminente d’Israël et la détermination des pays arabes à libérer
la Palestine, l’émir lui a répondu : « Surtout pas,
n’en faites rien. Cette guerre-là, nous ne pouvons pas la gagner, car il y a
deux éventualités : ou nous sommes défaits par le petit État juif, et nous
serons la risée du monde ; ou nous gagnons, et nous aurons le monde entier
contre nous. Alors que faire ? Laisser les Juifs coloniser les
Palestiniens. Nous aurons affaire à une situation coloniale classique, et les
Palestiniens se libéreront, comme se libéreront un jour les Marocains, les
Tunisiens et les Algériens » .
Toute sa vie durant, il refuse de retourner au Maroc malgré la signature
d’accords d’indépendance, la critiquant de par sa nature : un
« compromis de la monarchie marocaine avec les ex-puissances
coloniales »
Mohamed ben Abdelkrim el-Khattabi meurt en 1963 au Caire. Le président égyptien Gamal Abdel Nasser lui
accorde des funérailles nationales, sa dépouille reposant au Caire dans le
carré réservé aux héros du monde arabe car les autorités marocaines refusent
qu'il soit enterré sur son sol natal……………………………………………………………………. ;;;;;;;
-La revue Naqd
(Algérie. Hors série 5) spécialisée dans les questions sociales,
a consacré (Juillet 2021) un hors-série au centenaire de la bataille historique
d'Anoual au cours de laquelle le résistant maghrébin Abd-el-krim el Khattabi (originaire du
Rif) a mis en déroute l'Armée espagnole.
"Le 21 juillet 1921 un
certain Mohammed ben Abdelkrim el Khattabi, mettait
en déroute la grande armée coloniale espagnole dirigée par le général
Sylvestre. Ce fut le sentiment d’un désastre dans les milieux militaires et
politiques espagnols, et la gloire dans le Rif marocain où un héros à la
stature internationale faisait son entrée dans l’histoire par la grande porte,"
peut on lire dans les colonnes de la Revue Naqd.
Le mouvement de résistance de
Mohamed ben Abd-el-Krim représente, au premier quart
du XXe siècle, selon cette source, "le couronnement des mouvements
antérieurs de résistance à l’occupation étrangère". Il n'est pas seulement
une lutte contre l'envahisseur "chrétien" comme les mouvements
précédents, mais il les dépasse en quelque sorte car c’est aussi une lutte
contre l'exploitation des richesses du pays par les Européens et une pensée
qui, par-dessus l'idée de tribu, incorpore l'idée de "nation".
Ses paroles sur "
l’indépendance du Rif " non encore occupé par les troupes espagnoles
constituent " le premier manifeste anti colonial d’Abd-el-Krim
" Pour lui, l’Etat rifain constituait une première étape vers la libération
de l’ensemble du Maroc et de là, de l’ensemble du Maghreb.
Il espérait, selon cet article,
que le mouvement s’étendrait aux autres régions qui finiront, elles aussi, par
se soulever contre l’occupation étrangère.
Le mouvement de libération lancé
par l’émir était perçu comme un danger pour la présence française non seulement
au Maroc, mais aussi dans toute l’Afrique du Nord car, pour lui, l’indépendance
du Maroc était indissociable de l’indépendance de deux autres pays du Maghreb,
la Tunisie et l’Algérie.
L'année "1921 est pour nous
une date repère, et Mohammed Ben Abd el Krim el Khattabi un témoin majeur dans la lutte de libération des
peuples sous domination coloniale", conclut un article.