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Mohammed Ben Abdelkrim Al Khattabi (Rif/Maroc) (I/II)

Date de création: 22-07-2021 17:42
Dernière mise à jour: 22-07-2021 17:42
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HISTOIRE- PERSONNALITES- MOHAMMED BEN ABDELKRIM AL KHATTABI (RIF/MAROC) (I/II)

© Extraits de Wikipedia et de Naqd (Aps)/juillet 2021

Mohammed ben Abdelkrim Al-Khattabi (en rifain : Muḥend n Ɛabdelkrim Axeṭṭab – ⵎⵓⵃⵏⴷ ⵄⴰⴱⴷⵍⴽⵔⵉⵎ ⴰⵅⵟⵟⴰⴱ ; arabe : محمد بن عبد الكريم الخطابي), né vers 1882 à Ajdir au Maroc et mort le 6 février 1963 au Caire, en Égypte, est le chef d'un mouvement de résistance contre la France et l'Espagne lors de la guerre du Rif. Président de la république du Rif de 1921 à 1926, il est devenu une icône des mouvements indépendantistes luttant contre le colonialisme. Il est connu sous le nom Emir Abdelkrim2 ou Abdelkrim en Occident, Abdekrim El-Khattabi au Maroc ou encore Moulay Mohand5 chez les Rifains.

Fils d'un cadi du clan des Aït Youssef Ou Ali de la tribu des Aït Ouariaghel, Mohamed ben Abdelkrim el-Khattabi est instruit dans des zaouïas traditionnelles et des écoles espagnoles, puis à l'université de Quaraouiyine à Fès, avant de passer trois ans en Espagne où il étudie le droit à l'université de Salamanque. Entre 1908 et 1915 il est journaliste au quotidien de Melilla Le Télégramme du Rif, où il préconise la coopération avec les Européens afin de libérer la oumma du sous-développement.

Il entre dans l'administration espagnole et est nommé cadi de Melilla en 1915. Il commence alors à s'opposer à la domination espagnole, et est emprisonné du 7 septembre 1915 au début d'août 1916 pour avoir dit que l'Espagne ne devrait pas s'étendre au-delà des territoires déjà occupés (ce qui en pratique excluait la plupart des zones incontrôlées du Rif). Peu après avoir été libéré, il se démet de ses fonctions de cadi en décembre 1918, revient à Ajdir en 1919 et, avec son frère, commence à unir les tribus du Rif dans une République du Rif indépendante, s'efforçant d'apaiser leurs inimitiés. Dans cette optique de réunification des tribus du Rif, il épousera Taymount Boujibar de la Tribu des Aith wayaghel. Son beau frère Ahmed Boujibar lieutenant de l'armée rifaine sera exilé à El Jadida.La fille de Abeldkrim el khettabi épousera Mustafa Boujibar.

En 1921, dans leurs efforts pour détruire la puissance de Raisuni, un brigand local, les troupes espagnoles approchent des secteurs inoccupés du Rif. Abdelkrim envoie à leur général, Manuel Fernández Silvestre, un avertissement : s'ils franchissent le fleuve Amekrane (oued), il le considèrerait comme un acte de guerre. Fernández Silvestre aurait ri en prenant connaissance du message. Le général installe dans la région de Temsamane un poste militaire juste après l'oued Amekrane, plus précisément au Mont Abarrán (Dhar Obaran). Le jour même, au milieu de l'après-midi, mille Rifains l'encerclent : 179 militaires espagnols sont tués, forçant le reste à la retraite.

La retraite effectuée sans préparation se transforme en débandade au cours de laquelle les Espagnols perdent près de 16 000 hommes. Connue sous le nom de bataille d'Anoual, il s'agit d'un tournant dans la guerre du Rif7. Abdelkrim met la main sur 150 canons, 25 000 fusils, des munitions et des véhicules. En plus des morts et des blessés (environ 25 000), Abdelkrim fait des prisonniers par centaines. Depuis la bataille d'Adoua (Éthiopie) en 1896, il s'agit de la première défaite d'une puissance coloniale européenne, disposant d'une armée moderne et bien équipée, devant des résistants sans ressources, sans organisation, sans logistique ni intendance. La victoire d'Anoual a un retentissement dans le monde entier, d'un point de vue psychologique et politique, car elle montre qu'avec des effectifs réduits, un armement léger, et une importante mobilité, il est possible de vaincre des armées classiques.

Fort de son succès, Abdelkrim proclame, en 1922, la République confédérée des Tribus du Rif. Cette république a un impact crucial sur l'opinion internationale, car c'est la première république issue d'une guerre de décolonisation au xxe siècle. Il crée un parlement constitué des chefs de tribus qui élit un gouvernement. Imprégné des idéaux de progrès et de républicanisme, Abdelkrim promulgue des réformes modernes. Considérant par ailleurs le cannabis comme haram, il est « le seul à avoir presque réussi à interdire [sa] production », traditionnelle dans le Rif depuis le viie siècle.

 

En 1924, l'Espagne retire ses troupes dans ses possessions le long de la côte marocaine. La France, qui a des prétentions sur le Rif méridional, se rend compte que laisser une autre puissance coloniale se faire vaincre en Afrique du Nord par des indigènes créerait un dangereux précédent pour ses propres territoires, et entre dans le conflit. Tentant de joindre toutes les forces vives marocaines pour constituer le noyau d'un mouvement de libération marocain préalable à un vaste mouvement de décolonisation, Abdelkrim demande au sultan Moulay Youssef de rallier sa cause. Mais celui-ci, sous l'influence de la résidence générale française à Rabat, refuse de lutter contre les puissances coloniales. Dès lors, jugeant le sultan illégitime, Abdelkrim se proclame commandeur des croyants