ENVIRONNEMENT
– FAUNE- ESPÈCES PROTÉGÉES
©Kamel
Bouslama/El Moudjahid, samedi 17 juillet 2021
Jadis
réputée pour sa richesse et sa diversité, la faune algérienne a traversé une
phase de régression causée par de nombreux facteurs, dont l’action prédatrice
de l’homme. Certaines espèces animales sauvages ont totalement disparu du pays,
tels l’addax, l’oryx et l’autruche.
Au
sud, le dromadaire que l’on désigne communément comme
«chameau», est l’un des plus familiers des compagnons du targui et du
nomade en général. On peut y rencontrer aussi des gazelles, une espèce menacée
et dont la chasse est strictement interdite. L’animal le plus surprenant est le
fennec (renard de la famille des canidés) qui se conduit comme un chat en
captivité et a, de ce fait, suscité un véritable engouement comme animal de
compagnie ; tendance qui a été endiguée par les conventions internationales
dont l’Algérie est signataire.
En Algérie, on rencontre aussi le renard roux, «Vulpes
Vulpes», (qu’il ne faut pas confondre avec le
fennec). Sa présence est signalée en de nombreux endroits : Chréa,
Parc du Bélezma, Tlemcen, Beni Salah… Le mouflon à
manchettes, pour qui l’habitat se réduit aux montagnes d’Algérie et d’Afrique
du Nord dont il est un excellent grimpeur, et le cerf de Barbarie, dont la
chasse est strictement interdite, sont signalés parmi d’autres vertébrés en
Algérie septentrionale. Le sanglier et le lièvre constituent aussi une forte
population. Des macaques — singes de Barbarie — sont particulièrement présents
dans les massifs et envahissent les gorges à la recherche de points d’eau.
Le
guépard saharien, une présence qui rehausse la qualité écologique
de nos contrées désertiques
Le
guépard «acinoxys jubatus» est inscrit en tant qu’espèce vulnérable sur la
liste rouge de l’UICN des espèces menacées, et figure à l’Annexe I de la
Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore
sauvages menacées d’extinction. Inclus dans la sous-espèce dite du Nord-Ouest
de l’Afrique, il est actuellement considéré en danger d’extinction.
C’est pourtant l'un des félins qui par sa seule présence rehausse la qualité
écologique de nos contrées désertiques, à l'image des sanctuaires que sont le
Tassili et le Hoggar. Cette espèce, aux attitudes craintives et d'une extrême
furtivité, polarise toutes les attentions et efforts déployés à son égard afin
d'assoir une veille écologique la concernant, dans l'optique d'une
réhabilitation valide.
Le guépard est associé aux milieux ouverts, à l’instar des plaines herbeuses,
mais il fréquente aussi les milieux buissonnants ou boisés ouverts. En Afrique
du Nord, l’espèce est principalement rencontrée dans les massifs, les plaines
sablonneuses ouvertes et les oueds à végétation arborée du Sahara ainsi que
dans les boisements arides sahéliens. Le guépard saharien se maintient encore
en petit nombre en Algérie et au Niger.
En Algérie, ce félin est principalement présent dans les oueds à «Acacia tortilis subsp. Raddiana» et «Tamaris articulata», dans le
massif Centro-saharien de l’Ahaggar ainsi que dans le
Tassili N’Ajjer. L’espèce existait autrefois dans l’Atlas saharien, les ergs,
les monts Ougarta, la région de Tindouf et les
Hauts-Plateaux oranais ; toutefois, il n’y a pas de données actuelles
confirmant la présence du guépard dans ces régions.
Chasse
incontrôlée et braconnage sont les causes
majeures de l’extermination des gazelles dans la région saharienne
Parmi
les menaces qui compromettent la survie à long terme du guépard dans son aire
de distribution mondiale figurent la perte et la fragmentation de son habitat,
le déclin de ses proies de base et les conflits qui l’opposent aux populations
humaines locales en raison des déprédations commises sur le bétail.
Le déclin alarmant et l’extinction des ongulés indigènes, les gazelles
particulièrement, ont probablement un impact négatif sur la survie du guépard
dans la contrée sahélo-saharienne. Dans l’Ahaggar,
les déprédations des guépards ciblent particulièrement les jeunes dromadaires
qui ont échappé à la vigilance de leurs propriétaires, mais parfois aussi le
petit cheptel. La perte d’un animal domestique entraine généralement des
réactions violentes de la part des bergers locaux qui n’hésitent pas à mener,
dans la mesure du possible, des traques punitives létales à l’encontre des
prédateurs coupables.
Il est actuellement établi que la chasse incontrôlée et le braconnage sont les
causes majeures de l’extermination des populations d’antilopes dans la région
sahélo-saharienne. En Algérie, une sévère application, sur le terrain, des
textes législatifs interdisant le braconnage des espèces protégées (Ordonnance
présidentielle n° 06-05 du 15 juillet 2006), dont font partie les antilopes,
ainsi que la restauration des gazelles dans l’habitat du guépard saharien
constituent des mesures prioritaires nécessaires à la diminution des attaques
de prédateurs affamés sur le cheptel domestique.
L’ours
de l’Atlas a vraiment existé en Algérie
Officiellement,
il n’y a pas d’ours en Afrique. Pourtant, depuis l’Antiquité jusqu’à la fin du
XIXe siècle, on a signalé la présence, en Afrique du nord, d’un ours incongru
que l’on a appelé «Ours de l’Atlas». Néanmoins, il
faut préciser que s’il n’y a pas eu d’ours en Afrique (officiellement en tout
cas), tout le monde s’accorde pour reconnaitre qu’il y en a eu dans la
préhistoire. On possède, en effet, des fossiles d’ours trouvés en Afrique du
Nord datant du pléistocène et même de l’holocène (...). Le plus ancien
témoignage sur la présence historique d’ours en Afrique du Nord est celui de
l’historien grec Hérodote, considéré, d’ailleurs, comme le
«père de l’histoire», au Xe siècle avant J.-C. Décrivant la «Libye» — un terme qui désignait à cette époque l’Afrique
du Nord en général (et pas seulement la Libye actuelle)— Hérodote apporte les
précisions suivantes dans le quatrième livre de ses «Histoires»,
«Melpomène» : « (...) La partie occidentale, celle des cultivateurs, est
très montagneuse, boisée et riche en bêtes. C’est chez eux que se trouve les
serpents de très grande taille, les lions, les éléphants, les ours, les aspics,
les ânes portant des cornes, et les cynocéphales et les acéphales qui ont leurs
yeux dans la poitrine, du moins à ce que disent d’eux les Libyens, et
les hommes et les femmes sauvages...»