Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Drogue

Date de création: 18-07-2021 22:20
Dernière mise à jour: 18-07-2021 22:20
Lu: 910 fois


RELATIONS INTERNATIONALES- MAROC- DROGUE

 

La cocaïne : la nouvelle menace venant du Maroc

 www.dia-algerie.com, 17 juillet 2021

Après avoir inonder l’Algérie avec la drogue brune (Cannabis), le Maroc envisage d’inonder l’Algérie avec la drogue blanche (La cocaïne). C’est ce qui ressort d’un rapport annuel du Département de la Sécurité Intérieure espagnole sur les risques affectant l’Espagne et qui cite le Maroc à plusieurs reprises, rapporte le site espagnol okdiario . Et l’une d’entre elles souligne l’aspect « remarquable » de la cocaïne provenant du Maroc. Derrière cette alerte se cache un phénomène croissant : les trafiquants de drogue d’Amérique du Sud ont fait du Maroc une plateforme d’entrée en Europe pour leur drogue via les bateaux qui traversent le détroit de Gibraltar.

« Il est remarquable l’apparition de cocaïne en provenance du Maroc ou secourue en haute mer qui est destinée à être introduite en Espagne par les routes traditionnelles du haschisch avec des bateaux semi-rigides ». Ce bref avertissement figure dans le rapport annuel sur les risques que les services secrets espagnols ont remis en mai dernier au gouvernement de Pedro Sánchez.

Le Département de la Sécurité Intérieure (DSN) recommande au gouvernement d’intensifier la surveillance dans le détroit pour couper ce nouveau type de routes. « En ce sens, il est important de renforcer les mécanismes de prévention des côtes et des frontières afin qu’ils soient en mesure de détecter les nouveaux phénomènes et typologies et de renforcer les mécanismes de surveillance et de scellement des voies d’entrée de la drogue. »

Comme l’explique le DSN, « l’Espagne, en raison de sa position géostratégique, est un point clé du trafic de drogue. Toute action contre le trafic de drogue donne lieu à de nouveaux itinéraires ou types de dissimulation, notamment dans le trafic de cocaïne et de haschisch ».

Le document de 390 pages ne donne pas plus de détails. Mais la situation qu’il décrit est bien connue du Centre régional d’analyse et de renseignement contre le trafic de drogue (CRAIN). Unité de police de la Garde civile, basée à Séville et formée par des agents du Service d’information et de l’UCO, qui fonctionne comme le « cerveau » de la Garde civile contre le trafic de drogue dans le détroit.

En 2020, le CRAIN a été à l’origine du démantèlement d’un réseau qui introduisait la cocaïne en Espagne par le biais des narco-bateaux utilisés jusqu’alors pour le haschisch. Au total, cinquante personnes ont été arrêtées et plus d’une tonne de cocaïne a été saisie.

Cette opération a confirmé un changement de paradigme : le narco du détroit de Gibraltar a vu une fenêtre d’opportunité dans la cocaïne, un produit dont le transfert des côtes africaines vers les côtes espagnoles présente les mêmes risques que le haschisch, mais avec la possibilité d’obtenir des bénéfices économiques bien plus importants.

Casablanca et Tetouan, les bases arrières des cartels 

La cocaïne qui arrive en Espagne en provenance du Maroc, et que la DSN classe comme un risque pour la sécurité, entre généralement par l’un des grands ports marocains tels que Casablanca ou Tétouan. De là, une fois « sauvé », il est stocké dans ce qu’on appelle des « entrepôts » de médicaments. De grands entrepôts à l’abri des regards où les stupéfiants attendent le moment idéal pour transiter.

Lorsque les mafias de trafiquants de drogue décident de faire le saut vers l’Europe, la drogue est conduite en camion jusqu’à la côte nord, chargée sur des bateaux semi-rigides équipés de puissants moteurs hors-bord et transportée à grande vitesse jusqu’à la côte de Cadix. Un voyage d’une vingtaine de kilomètres.

Cette nouvelle route de la cocaïne, dont les sources de la Garde civile confirment qu’elle est l’une des favorites des cartels sud-américains, a pris de l’importance ces dernières années en raison des coups portés par la police néerlandaise au trafic de drogue dans ses ports.

Mocro maffia, la plaque tournante, Casa-Amsterdam 

Même si les autorités marocaines affichent devant les médias leur détermination pour lutter contre le trafic de drogue blanche, la coopération entre les services européens évoque le dossier : la Mocro Maffia. Cette organisation criminelle, dite aussi « Amsterdamse onderwereld », est réputée être active entre le Maroc, le sud de l’Espagne et les Pays-Bas, avec des prolongements dans toute l’Europe, et de solides contacts avec les cartels sud-américains.

Les marocains possèdent une forte communauté aux Pays Bas, qui est souvent utilisée comme une mule pour transporter la cocaïne du Sud vers le nord de l’Europe.   

Au Maroc, cette Mocro Maffia fait valoir son expertise dans le trafic de cannabis – dont elle maîtrise les rouages – qu’elle met au ­service du trafic de cocaïne dans toutes ses étapes : de la réception au transit, en passant par le stockage et l’écoulement. Mais ces nouvelles routes ne sont qu’une des facettes de l’organisation mise en place par des narcotrafiquants sans scrupules et aux moyens illimités.

En 2016, le Maroc a failli devenir un pays de transformation de la cocaïne. Dans une ferme située sur la bande frontalière orientale du royaume, pas loin d’Oujda, un laboratoire ­clandestin de traitement de la pâte de cocaïne avait été démantelé. Deux Péruviens ­chapeautaient une poignée de Marocains. La bande avait déjà réussi à produire une quantité de 50 kg ­écoulée sur le marché local et s’apprêtait à exporter 250 kg en Europe. « La pureté de la cocaïne saisie dépassait souvent les 90 %. Ce qui veut dire qu’une fois coupée avec du talc ou des amphétamines, vous ­pouvez quintupler la quantité ».

L’Algérie directement menacé par les narco-trafiquants marocains 

Cette cocaïne venant d’Amérique latine qui transite par le Maroc est souvent envoyé en Algérie sur la cote ouest. Des sacs noirs et gris attachés par des cordes, selon les photos mises en ligne par l’agence officielle APS, avaient attiré l’attention des pêcheurs. Les garde-côtes algériens ont saisi, samedi 26 juin, près de 500 kilos de cocaïne, découverts par des pêcheurs au large du port d’Oran, dans le nord-ouest du pays, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué. “Les garde-côtes du commandement des Forces navales (…) ont déjoué, le 26 juin 2021 à 22h, une tentative d’introduction d’une énorme quantité de cocaïne destinée à l’inondation de notre pays par ces poisons et drogues”, précise le communiqué. Des pêcheurs locaux ont signalé “la présence de sacs suspects qui flottaient”, avant que des unités des garde-côtes ne soient dépêchées sur les lieux, à six milles marins (11 km) au nord-ouest du Cap Carbon à Oran, selon le ministère. Les garde-côtes ont ensuite repêché 490,05 kilos de cocaïne, répartis en 442 plaquettes.  Il s’agit de la plus importante saisie de cocaïne depuis la découverte en 2018 de 701 kilos à l’intérieur d’un bateau en provenance du Brésil et transportant de la viande. Une affaire qui avait coûté sa place à l’ex-patron de la police, Abdelghani Hamel. Depuis, Abdelghani Hamel est incarcéré pour des affaires de corruption.