VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE
D’ALMANACH- ESSAI AMER OUALI- “LE COUP D’ÉCLAT. DE LA NAISSANCE DU FIS….”
Le coup d’éclat.De la naissance du Fis
aux législatives avortées
de 1991 (Préface de Mustapha Hammouche). Essai de Amer Ouali.
Editions Frantz Fanon, Boumerdès, 2021, 279 pages,
800 dinars
Comment a été
créé (et par qui a-t-il été
agréé ….alors
que la loi du 5 juillet
1989 sur les Acp interdisait
expressement la création de
partis sur une base exclusivement
confessionnelle.Kasdi Merbah
, Belkaid et Belkheir ?
Chadli écoutant Mehri ?) le Fis ? Ses objectifs (avoués et déclarés et/ou cachés) ?
Les voies et moyens de leur mise
en œuvre ? La
violence, option tactique ou
ligne stratégique ? Ses dirigeants…et
leur vision de la responsabilité
politique ? Leurs
points de convergence et de divergence ?La paix civile menacée et
la pérennité de l’Etat algérien en danger ? Chadli Bendjedid et sa démission ? La dissolution du Fis ? Le terrorisme islamiste ? etc…..Une foule de questions auxquelles le journaliste de terrain tente
de répondre, ou au moins d’apporter, grâce aux faits
collectés (avec le souci d’exactitude
et la presque complétude
qui font le bon journaliste d’agence) les éléments d’analyse et d’appréciation des
situations. Pas facile tant il est vrai que faire de la politologie en Algérie, hier
(et aujourd’hui aussi) relève du
travail d’Hercule.
Heureusement pour lui,
le Fis n’est pas, comme pour beaucoup d’autres observateurs sociaux, dont les envoyés spéciaux de la presse étrangère ou les experts reconnus ou autoproclamés,
un « sujet exotique »
ou une matière abstraite. Il a connu ses militants de près ……déjà lorsqu’il n’était qu’enseignant(dans
un lycée de la petite ville de Bordj Menaiel) et que collaborateur
de journaux nationaux.Il a
vu nombre de ses élèves (et des collègues) se
« métamorphoser » au fur et à mesure que le Fis prenait racine et étendait son influence ……Il fera,
aussi , partie , par la
suite, de la liste des journalistes
« condamnés » à être
tués et il écrira , parallèlement, sous pseudonyme
dans “Liberté”.
L’Auteur : Né à Ait-Saada
(Tizi Ouzou) en 1961. Journaliste à Algérie Actualités, Parcours Maghrébins puis à
l’Afp (dont directeur du bureau d’Alger de
2014 à 2017 après en avoir été un des correspondants
de mai 1991 à 2002).A couvert
la guerre en Irak en 2004 et en Syrie
en 2012. Auteur notamment
de « Idir l’éternel »
(Koukou éditions , 2020) co-signé avec
Said Kaced (ouvrage déjà présenté in Mediatic)
Table des matières : Préface/Le golem/ « La désobéissance civile » / « Ordre de
combat »/ Premiers maquisards/ « Un
nouveau typhon »/Les « Afghans » attaquent/
Un raz de marée/ Le coup d’éclat/
Le Fis échoue à mobiliser
la rue / Prêts pour la clandestinité/
Du verbe au fusil/ La tragédie/
« Régression féconde » ?
Extraits : « A force de lui avoir seriné
que la démocratie est« kofr », la base du parti n’en a cure du suffrage universel.Pour
elle, le pouvoir ne se conquiert pas par la force des arguments et des programmes mais par la menace et
la violence » (p141), « 9 février : Ces affrontements réveillent le récent souvenir de
début juin 1991.Comme à ce
moment-là, l’état d’urgence est décrété
pour quatre mois renouvelables.
Il durera vingt ans » (p217), « La mission (de Ali Haroun, portant la bonne parole diplomatique en
Europe, en
février1992 , après l’interruption du processus électoral) se révèlera particulièrement ardue en France prioritairement où la gauche fait
des islamistes son nouveau prolétariat » (p
225),
Avis : De l’observation
de terrain toujours, de la
large collecte
d’informations souvent et,
parfois, du commentaire
de professionnel d’agence
de presse.
Citations : « Le Fis
a démonétisé la « légitimité
révolutionnaire » instrumentalisée
jusqu’à l’aversion par le pouvoir et présenté la guerre d’indépendance comme un djihad appelé à être poursuivi jusqu’à l’établissement d’un Etat
islamique » (p 220), « L’autorisation
illégale de ce parti (Fis) avec l’idée sournoise de lui déléguer un peu de contrôle social et la gestion des « espérances utopiques » de la
population, comme le dit Lahouari Addi, aura été la faute originelle,
aggravée par l’organisation
forcenée d’un scrutin sur
la base de sondages erronés .La contradiction a conduit
à la confrontation » (p 278)