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Hifri Ahmed (Judo)

Date de création: 07-07-2021 11:27
Dernière mise à jour: 07-07-2021 11:27
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SPORTS- PERSONNALITES- HIFRI AHMED( JUDO)

Le maître Ahmed Hifri a décroché à 80 ans le huitième dan en judo, devenant ainsi le premier athlète algérien à atteindre ce grade dans cette discipline, a annoncé le président de la Ligue de Batna Khaled Melakhsou.. Né le 25 décembre 1940 à Oran, Hifri est le fondateur de la première équipe nationale algérienne de judo, dont il a été l'entraîneur de 1971 à 1975. Il a été également directeur sportif au sein de l'Union africaine en 1973 et expert à la Fédération internationale de judo (IJF). Le huitième dan qu'il vient de décrocher est appelé Hachidan en japonais, et il est considéré comme l'un des plus hauts grades du judo mondial. Diplômé en 1968 de l'Institut allemand de Leipzig (DHFK), Hifri avait poursuivi sa formation au Japon, où il avait été diplômé de l'université de Tenri, en 1971. Il réside actuellement à Oran, qui est sa ville natale.
Sélectionné pour les Jeux africains de Brazzaville en 1965, Hifri avait été également directeur sportif de l'Union africaine de 1973 à 1994, et de l'Union méditerranéenne de 1990 à 1994, ainsi qu'expert du CIO, pour l'encadrement des stages de la solidarité olympique. Il s'est également distingué en tant qu’arbitre mondial de catégorie A, dirigeant notamment la première finale intercontinentale à Paris, en 1985, lui qui avait commencé par être membre du jury international des Jeux olympiques de Moscou, en 1980, puis ceux de Los Angeles, en 1984. Hifri a été également membre du jury international des Jeux olympiques de Séoul, en 1988, et ceux de Barcelone en 1992, et il avait fait partie de la délégation chargée de l'homologation de la salle des Jeux olympiques d'Atlanta, en 1996. L'Algérien a été également membre de la Fédération internationale de judo pour l’organisation des Championnats du monde de 1978 à 1994, et il resté célèbre dans les annales du judo mondial pour avoir constitué la première équipe multiraciale de l'Afrique du Sud en 1993.



La huitième Dan est appelée Hachidan en japonais, et elle est considérée comme l'un des plus hauts grades du judo mondial. Dans une ancienne rubrique publiée sur «Le Quotidien d'Oran», sous le nom « Un nom hier », dédiée aux athlètes algériens, ayant marqué l'histoire du Sport national et international, un journamiste avait consacré, le 15 décembre 2009, à Maître Ahmed Hifri une page pleine de bons souvenirs et dont voici un long extrait : « De la «maâbza» entre copains de jeu sur une fosse de sable aux plus grands événements, ce fut une succession de joies et de satisfactions. Le jeune Ahmed, contrairement à tous les enfants de son âge, n'a pas joué au football. C'est simple, Hifri possède un CV à nul autre pareil dans cette dure et exigeante discipline qu'est le judo. « Ces grandes satisfactions, je les dois au sport », dira-t-il au terme de l'entretien qu'il nous a accordé dans son « musée », une chambre exclusivement consacrée à sa longue carrière. Nous avons compris alors pourquoi il a insisté sur le lieu de notre rencontre.

Cette pièce savamment aménagée demeure son espace, témoin d'une authentique épopée sur les tatamis du monde entier... Imprégné au plus profond de lui-même de la philosophie japonaise, il a subi l'inimaginable épreuve de Tenri, sans aucun doute la plus fameuse université de judo, une structure unique au monde par ses règles inflexibles et son esprit.

Car celui qui passe avec succès l'épreuve de Tenri est considéré comme un véritable samouraï, ces grands guerriers japonais de la société féodale. Le célèbre professeur Hashimoto de l'Université de Tenri, de passage à Oran en 1969, ne s'est pas trompé en invitant l'athlète de 29 ans Hifri, en lui proposant d'effectuer un stage. Certes, après trois mois, il a été tenté de «jeter l'éponge». Rebelote au bout du sixième mois. Mais, après une année, c'est Hifri lui-même qui a demandé à rester.

Lorsqu'il a pris les rênes de l'équipe nationale et décrit le «régime » en vigueur à Tenri, les capés pensaient que Hifri exagérait. Après un stage de trois mois, l'un deux a fini par dire: « Maître, lorsque vous nous aviez décrit la mission de l'université, nous pensions que c'était excessif. Or, vous avez entièrement raison. Mais, à notre tour, les gens refuseront de nous croire lorsque nous leur décrirons ce que les judokas endurent à Tenri. Ils penseront sûrement que ce sont des racontars. Ils auront tort ! « Hifri Ahmed a l'impression d'avoir été « mis sur la touche ». S'agissant d'une véritable « légende » de la discipline, il est aberrant de ne pas tirer profit de son immense expérience. Au Japon, pour ne citer que cet exemple, les anciens coéquipiers de Hifri sont des professeurs reconnus et respectés. Certains occupent, à un âge avancé, des fonctions importantes. On comprend alors son amertume d'être mis à la retraite et qui plus est, avec une pension en inadéquation avec sa carte de visite et ses états de service. «J'estime qu'il existe chez nous des hommes de grande valeur mais malheureusement méconnus. On doit tout faire pour la grandeur et la renommée de notre beau pays. Le judo, c'est mon univers. C'est plus qu'une discipline, c'est une philosophie», dira-t-il en conclusion».