COMMUNICATION – FORMATION CONTINUE- ENTREPRISE DE
PRESSE PRENNE- RÉFLEXIONS
IVOIRIENNES
© www.journaldebrazza.com/Apa/David
Youant, samedi 3 juillet 2021
Dépasser ses
compétences, poursuivre ses rêves, réinvestir en circuit fermé et
l’internationalisation, sont les ferments pour développer une entreprise de
presse, selon l’enseignant-chercheur ivoirien en journalisme, Dr David Youant.
D. Youant
a développé ces réflexions le dimanche 27 juin 2021 au cours de la 13e session
de la Quinzaine du Numérique, une tribune organisée par le Réseau des
professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (Repprelci),
via sa plateforme whatsApp « Univers
numérique », rapporte une note d’information transmise à APA.
Reformulant la
thématique du jour, il a développé ses réflexions autour de l’objet suivant: « Gestion des médias : les 4 bons réflexes
pour développer et pérenniser son entreprise de presse ».
La première réflexion
a porté sur « le dépassement de fonction ». Pour Dr Youant, lorsqu’un journaliste décide de se lancer dans
l’entrepreneuriat en créant une entreprise de presse, il devra, en plus de son
métier porter d’autres casquettes.
Souvent, contre son
gré, il est gestionnaire de projets, comptable, chargé des ressources humaines,
commercial. De ce fait, il devra dépasser sa fonction de base, pour acquérir
d’autres capacités pour assurer une bonne gouvernance.
« Il apparait
alors nécessaire pour un journaliste qui dirige une entreprise de presse, de
s’intéresser à la gestion administratives et des
ressources humaines, au droit du travail, à la fiscalité, au marketing et au
développement des TIC », a-t-il soutenu.
Deuxièmement, il
relèvera qu’il faut « toujours continuer de rêver », car une
entreprise qui fonctionne est avant tout la matérialisation d’un rêve,
transformé en projet. Et ce rêve ne devrait pas s’arrêter dès le démarrage de
l’activité.
« L’eau est
à la plante ce que le rêve est à l’entrepreneuriat, c’est-à-dire sa source de
vie », a-t-il estimé, avant d’ajouter que le rêve est la sève de
l’ambition et en général, il ne cesse lorsqu’on pense avoir atteint l’objectif
fixé au départ.
« Je dirais que la
fragilité (des médias) est liée à la personnalité des promoteurs, au manque de
vision. Nous savons tous que certains d’entre nous sont dans ce métier parce
qu’il leur garantit une audience et de l’influence », a-t-il fait
observer.
« Réinvestir
en circuit fermé », est la troisième réflexion soulevée par Dr David Youant. En proposant du contenu d’actualité, soit
gratuitement, soit avec une contrepartie financière, l’investisseur doit
« absolument adjoindre » d’autres services.
« Ces services
secondaires doivent être à la fois autonomes et complémentaires de l’activité
principale, de sorte à créer un circuit fermé de métiers qui font croître
l’entreprise de manière harmonieuse et homogène », a-t-il renchéri.
Ils doivent en outre
être « autonomes parce que ce sont des services qui constituent le cœur de
métier d’autres entreprises et, pris tout seul, leur mise en œuvre peut
contribuer à la rentabilité de la société sur le long terme », a-t-il
poursuivi.
« Par exemple,
lorsqu’un opérateur économique décide d’investir dans une ferme avicole, son
cœur de métier sera sans nul doute la vente de volaille ou d’œufs, en gros et
demi-gros. Par contre, il peut bien y adjoindre une activité de production et
de vente d’aliments pour volaille, de produits phytosanitaires ou d’accessoires
de fermes », a-t-il expliqué.
Selon lui, cette
approche à un double avantage, notamment la réduction de ses coûts de
productions, en l’occurrence ici les aliments des volatiles, les accessoires
des fermes et les produits phytosanitaires, puis augmenter le chiffre d’affaires,
en captant d’autres revenus en vue d’éloigner l’entreprise des risques de
faillite.
« Que ce soit
dans l’hôtellerie, l’automobile, le divertissement, la restauration, la mode,
les médias, le cinéma, le BTP, les télécommunications etc,
la majorité des grands groupes mondiaux ont eu recours à cette stratégie
d’investissements en circuit fermé, soit en créant de nouvelles sociétés, soit
en prenant des parts dans celles existantes, mais à fort potentiel de
croissance », a-t-il fait remarquer.
La quatrième réflexion
est « exporter » son
entreprise. Car, appliquer la stratégie d’investissement en circuit fermé ne
suffit pas, à en croire Dr Youant. Il faut augmenter
la valeur vénale de l’entreprise de presse.
C’est pourquoi, le
promoteur doit y ajouter l’internationalisation pour réduire la vulnérabilité
de son groupe, parce qu’investir dans un même espace géographique, sans
exporter ses compétences et savoir-faire, revient à mettre tous ses œufs dans
le même panier.
« En cas d’instabilité
sociopolitique, de pression fiscale ou d’un déclin général du marché, c’est
toute la chaîne de valeur qui s’en trouvera impactée », mentionne
l’enseignant-chercheur.
Dr Youant,
directeur général de Alerte Info, la première agence de presse privée
ivoirienne, note toutefois que « le caractère novateur d’un média ou
l’originalité de son modèle économique, n’en font pas forcément une activité
exportable dans des pays, où cela n’existerait pas ».
Pour bien
s’internationaliser, il faut non seulement faire une étude de marché, mais
surtout s’assurer que le pays choisi dispose d’un marché captif, qui fait déjà
partie du portefeuille client de la maison-mère, a-t-il conseillé.
Créé en 2006, le
REPPRELCI regroupe les acteurs de la presse numérique en Côte d’Ivoire. Cette faitière
des médias numériques ivoiriens s’est donnée pour mission d’organiser,
structurer et de promouvoir l’écosystème de la presse numérique en Côte
d’Ivoire.