SANTE -MALADIE- ENVENIMATION
SCORPIONIQUE
Le ministère de la Santé, de la
Population et de la Réforme hospitalière a mis en avant, mardi 29 juin 2021 , l'impérative
"mise en place d'un cadre de coordination intersectorielle pour prévenir
l'envenimement scorpionique, notamment dans les
régions du Sud et des Hauts-Plateaux".
S’exprimant lors d’un colloque
scientifique organisé, par visioconférence, par le ministère de la Santé au
profit des directeurs de la Santé et de la Population des wilayas du Sud et des
Hauts-Plateaux sur le programme national de lutte et de prévention contre
l’envenimement scorpionique, le secrétaire général du
ministère, Abdelhak Saihi, a indiqué qu' "il est
important dans le cadre de la lutte et de la prévention contre l'envenimement scorpionique, qui doit être considéré comme une menace
majeure pour les régions concernées, de mettre en place un cadre de coordination
intersectorielle". Saihi a expliqué que ce cadre
de coordination devrait "inclure, outre le ministère de la Santé, les
ministères de l'Habitat, de l'Environnement, des Collectivités locales et de la
Solidarité nationale".
Parmi les autres mesures à prendre dans ce cadre, l'intervenant a cité,
"la mise en place de bureaux communaux d'hygiène, en tant que points
focaux dans la lutte et la prévention contre l'envenimement scorpionique,
l'intensification de la lutte contre les habitats inadaptés et précaires,
l'éclairage public et le bitumage des routes dans les zones à risque, et
développer les opérations de collecte de scorpions en recourant à de nouvelles
interventions et mécanismes, avec l'implication de la société civile". Par
ailleurs, A. Saihi a précisé que l'envenimement scorpionique est "un véritable problème de santé
publique en Afrique du Nord", et que pas moins de 50.000 piqûres sont
enregistrées annuellement en Algérie", soulignant que la situation
épidémiologique nationale de l'envenimement scorpionique
"est marquée par un taux stable de cas de piqûre scorpionique,
et une diminution régulière du nombre de décès grâce à l'amélioration de la
qualité de la prise en charge et des soins".
Près de 1.300
personnes victimes depuis l’an 2000
Un total de 1.296 personnes sont mortes
par envenimement scorpionique en Algérie durant la
période 2000-2020, a indiqué
le Dr Farida Aliane, chargée du programme de lutte
contre l’envenimement scorpionique au ministère de la
Santé. Le Dr Aliane a ajouté que durant cette
période, le nombre de cas de piqûre signalés s’approchait de 1.006.000 cas
et a fait savoir aussi que, durant l’année en cours, quatre décès ont été
enregistrés, rappelant qu’en 2020, l’envenimement scorpionique
a tué 30 personnes, dont la majorité (60%) habite la région du Sud-est.
Elle a ajouté que les wilayas les plus touchées par ce phénomène et ayant
enregistré un taux important de mortalité sont les wilayas de Biskra, Ouargla
et Tamanrasset, soulignant qu’en 2019, 46 wilayas avaient signalé des cas de
piqûre scorpionique contre 39 wilayas en 2020, et que
plus de 60% des piqûres se sont produites à l’intérieur des maisons. Le Dr Aliane a fait remarquer que "la population exposée au
risque de piqûre scorpionique ne cesse d’augmenter,
au moment où le nombre des décès est en baisse continue".
A ce propos, elle a indiqué à titre d’exemple que les cas de décès par
envenimement scorpionique était de 106 cas en 1991,
69 cas en 2010, 40 cas en 2015, et enfin 30 cas en 2020, soulignant, par
ailleurs, l’importance de créer une synergie multisectorielle pour lutter
contre ce phénomène, considéré comme un problème de santé publique.