DÉFENSE - ETRANGER- 9ème
CONFÉRENCE SUR LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE
JUIN 2021, MOSCOU - INTERVENTION S.CHANEGRIHA
-Le général de corps d'armée, Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'Armée nationale
populaire (ANP), a réitéré jeudi 24 juin 2021 à Moscou "l'engagement
infaillible" de l'Algérie à œuvrer, aux côtés de ses partenaires, pour
faire face aux défis sécuritaires que connait la communauté
internationale, notamment dans la région maghrébine et sahélo-saharienne, indique
un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN)
"(...),
je vous réitère l'engagement infaillible de l'Algérie à œuvrer aux côtés de ses
partenaires pour faire face aux défis sécuritaires que connait la communauté
internationale, notamment dans la région maghrébine et sahélo-saharienne, et
ce, à travers le développement des mécanismes de coopération requis, dans le
cadre du respect de la légalité internationale", a affirmé le général de
corps d'armée Saïd Chanegriha dans une allocution
prononcée au deuxième jour de la 9e Conférence sur la sécurité internationale, organisée par la Fédération de Russie.
Au début de son intervention, le général
de corps d'armée Saïd Chanegriha a constaté que
"laconjoncture internationale et régionale
connait des "changements géostratégiques compliqués et multidimensionnels,
desquels résultent des défis et menaces nouvelles touchant à la sécurité et la
paix dans notre espace régional".
"En effet et en dépit de l'atténuation de
l'ampleur des menaces et des risques des conflits armés entre des acteurs
gouvernementaux classiques, il est clair que les menaces actuelles sont devenues
transfrontalières et souvent en relation avec des acteurs non-gouvernementaux.
Vous partagez avec moi, sans l'ombre d'un doute, le constat que cette menace
est devenue diffuse, multiforme et plus féroce", a-t-il développé.
"Ce constat s'applique également au
continent africain en général et à l'espace sahélo-saharien et maghrébin en
particulier où cette région souffre, réellement, des affres du terrorisme, du
trafic d'armes, du narcotrafic, de la traite des êtres humains, de menaces
cybernétiques et d'autres crimes organisés transfrontaliers", a relevé le
général de corps d'armée Saïd Chanegriha.
Parmi les autres défis, il a cité en
outre "les répercussions des changements climatiques palpables à travers
des périodes climatiques sévères, les tensions issues de la rareté de l’eau,
les dangers de la famine, et les flux sans précédent des immigrants, liés à ces
perturbations climatiques".
Le général de corps d'armée a rappelé
certains facteurs à l'origine de déstabilisation dans le monde en général et
dans la région en particulier, "à l’instar des risques épidémiologiques,
les conflits tribaux, l'exode des populations en fuite des zones de violence,
en sus de la pauvreté dont souffrent les populations de cette région, ce qui a
exacerbé la crise sécuritaire caractérisant cette région", a-t-il noté.
"Cette situation sécuritaire détériorée s’est
davantage aggravée à cause de l'incapacité de certains pays à faire face avec
efficacité à ces menaces qui se propagent encore à travers le continent
africain, présageant l'imminence de grands risques sécuritaires pour les
peuples africains", a-t-il mis en garde.
Le général de corps d'armée a prévenu
que "cette dimension sécuritaire hypothéquera, à court et moyen termes,
les opportunités de développement dans le continent, et ouvrira la voie à des
ingérences étrangères, sous prétexte d’éventuels efforts pour rétablir l'ordre
dans les zones frappées par la violence, ce qui survient souvent d'une manière
purement anticipée".
Abordant la question du Sahara
occidental, "dernière colonie en Afrique et dont le peuple aspire à
exercer librement son droit à l'autodétermination", le général de corps
d'armée Saïd Chanegriha a mis l'accent sur
l'impératif, pour l'ONU, de prendre ses responsabilités afin de résoudre ce
conflit qui date de longues années.
"A ce contexte sécuritaire qui
marque la région maghrébine et sahélo-saharienne, s'ajoute le
conflit armée au Sahara occidental, et ce, à l'issue de la violation par
le Maroc de l'accord de cessez-le-feu le 13 novembre 2020", a-t-il rappelé.
Il a observé à ce propos que "le blocage
enregistré dans la résolution de ce conflit conformément aux résolutions de
l'ONU et la tergiversation de certains pays membres du Conseil de sécurité des
Nations unies au sujet de la désignation d'un représentant spécial du
secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, ont contribué à la
reprise des combats entre la République arabe sahraouie démocratique et le
Maroc".
"Le Sahara occidental constitue la
dernière colonie en Afrique et son peuple aspire à exercer librement son droit
à l'autodétermination. A ce titre, j'ai à maintes fois souligné que les
agissements du colonisateur visant à annexer avec force les territoires
sahraouis, tout en faisant fi du concept de respect des droits de l'homme dans
les territoires occupés, sont incompatibles avec la Charte de l'ONU et l'Acte
constitutif de l'Union africaine dont la République arabe sahraouie
démocratique est un membre fondateur", a-t-il affirmé.
"Cette situation inquiétante
marquée par la recrudescence militaire et les ingérences étrangères pourrait
attiser les tensions dans l'ensemble de la région", a-t-il ajouté,
estimant que"ce constat très alarmant pour la
sécurité et la paix, exige de la communauté internationale de prendre ses
responsabilités en respectant strictement les dispositions du droit
international dans la résolution de cette crise".
Il a considéré dans ce cadre qu'il était
devenu "nécessaire de conjuguer les efforts de la communauté
internationale pour assoir la sécurité et la stabilité dans les différentes
régions du monde, mettant en valeur la disposition de l'Algérie à coopérer avec
ses partenaires afin de faire face aux différents défis".
"Partant
de ce constat, il est devenu nécessaire de conjuguer les efforts et d'adopter des
ripostes communes aux défis afin d'assurer la sécurité, la stabilité et le
bien-être dans la région. Il nous incombe également comme priorité de lutter,
sans répit, contre la menace terroriste et les crimes transfrontaliers,
notamment le trafic de drogues, tout en renforçant la bonne gouvernance et la
vocation institutionnelle des Etats dans la promotion de la triade de la
sécurité, la paix et le développement", a-t-il conclu.