ECONOMIE- INVESTISSEMENTS- IDE 2020
Le pays n’attire plus les investissements étrangers, et même la révision de
la loi 49/51 n’a pas contribué significativement à améliorer le climat des
affaires.
L’Algérie ne devrait pas trop compter sur les investissements directs
étrangers pour relancer son économie. Selon le rapport 2021 sur l’investissement
dans le monde de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement (Cnuced) publié hier, les flux des
investissements directs étrangers (IDE) à destination de l’Algérie ont
enregistré une baisse de 19% en 2020, pour s’établir à 1,125 milliard de
dollars contre 1,382 milliard de dollars en 2019. “Les entrées étant
principalement dirigées vers le secteur des ressources naturelles”, souligne le
rapport.
Les flux des IDE sortants ont suivi la même tendance, passant de 31 millions
de dollars en 2019 à 16 millions de dollars l’année dernière. Le rapport de la Cnuced évoque l’abrogation de la règle 49/51 régissant
l’investissement direct étranger, maintenue seulement pour les activités
relevant des secteurs stratégiques. “Cette mesure pourrait encourager
l’investissement direct étranger”, estime le rapport. Cependant, ajoute le
document, “l'impact peut n'apparaître qu'après une reprise plus large des
investissements étrangers”.
La Cnuced constate que les entrées d'IDE en
Afrique du Nord se sont contractées de 25%, atteignant 10 milliards de dollars,
contre 14 milliards de dollars en 2019, avec des baisses importantes dans la
plupart des pays. L'Égypte est restée le principal bénéficiaire des IDE en
Afrique, avec, toutefois, une réduction importante des flux (-35%) à 5,9
milliards de dollars en 2020. Les flux vers le Maroc sont restés quasiment
inchangés à 1,8 milliard de dollars.
Le profil des IDE du Maroc est relativement diversifié, avec une présence
établie de certaines grandes multinationales dans les industries
manufacturières, notamment l'automobile, l'aérospatial et le textile. Les flux
d’IDE vers la Tunisie sont tombés à 652 millions de dollars contre 845 millions
de dollars en 2019, soit une baisse de 23%. Dans le plan de relance économique
2020-2024, le gouvernement reconnaît que l’investissement direct étranger en
Algérie reste faible.
En effet, relève-t-il, “le pays attire très peu les investissements directs
étrangers dans la région Afrique du Nord, soit à peine 10% en 2019”. Par
ailleurs, l’essentiel de ces IDE se concentre dans le secteur de l’énergie et
ne contribue pas à la diversification économique. Ceux-ci ont connu une baisse
graduelle en passant de 2,3 milliards de dollars en 2010 à 1,38 milliard de
dollars en 2019.
Un désinvestissement a même été enregistré en 2015 après le choc pétrolier
de 2014. “Parmi les freins aux IDE dans les secteurs hors hydrocarbures, nous
pouvons citer le climat des affaires, la réglementation sur le transfert des
capitaux à l’étranger ou encore la loi imposant la participation d’une partie
algérienne à un minimum de 51%”, indique le document du gouvernement. Cette loi
a récemment été modifiée pour ne s’appliquer qu’aux secteurs stratégiques.
“La crise de la Covid-19 a accentué un mouvement de régionalisation des
chaînes de valeur mondiales dont l’Algérie pourrait profiter pour relancer et
diversifier son économie”, estime le gouvernement. Selon le rapport de la Cnuced, à fin 2020, le stock des IDE entrants ont atteint
près de 33,086 milliards de dollars, contre 19,545 milliards de dollars en
2010. Le stock des IDE sortants est évalué à 2,723 milliards de dollars l’année
dernière contre 1,513 milliard de dollars en 2010.