SANTE- MALADIE-
POLYARTHRITE RHUMATOÏDE (COMPLÉMENT)
Une campagne de
sensibilisation et de dépistage de la polyarthrite rhumatoïde, organisée par le
service de rhumatologie de l'EHS Aïn El-Turck, s’est
tenue pendant trois jours et ce, depuis samedi 19 juin 2021 .
Un événement qui concerne une maladie peu connue en Algérie, en l’occurrence la
polyarthrite rhumatoïde, considérée comme le premier rhumatisme inflammatoire,
comme l’explique le Dr Mohsine Medjadi,
chef du service de rhumatologie de l’établissement hospitalier susnommé.
“Cette
pathologie touche davantage les femmes que les hommes et se déclare entre 20 et
40 ans”, explique-t-il en indiquant qu’environ 400 000 Algériens sont atteints
de cette maladie inflammatoire chronique. Des statistiques qui ne reflètent pas
réellement la réalité du terrain, ajoute-t-il, compte tenu de l’absence de
dépistage dans certaines régions du pays, à l’instar du Sud où “il y a
énormément de cas de polyarthrite rhumatoïde”.
Cette campagne
a permis de faire 90 consultations médicales (chiffre du premier jour) “avec un
tiers des diagnostics positifs”, précise notre interlocuteur qui estime que cette
pathologie reste inconnue même pour le malade. “Ce dernier, s’il a mal au
poignet par exemple, va se suffire d’antalgiques. Notre but, à travers cette
campagne, est de sensibiliser les malades, afin d’éviter toute déformation et
destruction des articulations atteintes. Un processus irréversible qui engendre
des handicaps très importants”, prévient-il, tout en rassurant sur la
disponibilité de “traitements biologiques qui ont pratiquement révolutionné
cette pathologie.
C’est pour
cette raison qu’on cible ces malades pour ensuite entamer leur
traitement”. Quant à l’impact de ces journées, le Dr Mohsine
Medjadi se dit agréablement surpris “parce qu’on a eu
des malades d’El-Bayadh, de Mecheria,
de Mascara, de Relizane, de Tiaret et d’Oran” en
rappelant, encore une fois, qu’il y a plus d’adhésion chez les femmes.
Concrètement, et pendant ces trois jours, le malade passe par un bureau de tri
qui va détecter la présence de cette pathologie. “S’il y a polyarthrite, le
patient sera orienté vers un spécialiste qui lui fera remplir un questionnaire,
puis établira le bilan immunologique (facteur rhumatoïde, anti-CCP 3 et
l’électrophorèse des protéines).
Par la suite,
le malade passera une échographie ostéoarticulaire pour éliminer les synovites
et les érosions pour être pris finalement en charge sur la plan thérapeutique”,
indique-t-il. Pour rappel, cette maladie touche initialement les mains et les
pieds et se caractérise par une inflammation de la membrane synoviale de
l’articulation. C’est une maladie auto-immune, évolutive et chronique se
caractérisant par un phénomène inflammatoire qui s’accompagne d’une destruction
du cartilage, de l’os et des tendons. L’inflammation évolue par crises dont la
fréquence et la durée sont souvent imprévisibles. Chaque poussée est susceptible
de générer des lésions articulaires. Il y a une prédisposition génétique à la
maladie et le tabac est un facteur d’environnement pouvant favoriser son
apparition.