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Récit Abdelmadjid Azzi- "Mémoires d'un syndicaliste"

Date de création: 19-06-2021 18:44
Dernière mise à jour: 19-06-2021 18:44
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TRAVAIL- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- RÉCIT ABDELMADJID AZZI- “MÉMOIRES D’UN SYNDICALISTE”

Mémoires d’un syndicaliste.Récit chronologique des événements dominants survenus entre 1978 et 2007. Essai de Abdelmadjid Azzi, Auto-éditions, Alger 2020, 432 pages, 1 000 dinars

 

Un retraité qui raconte sa vie professionnelle , syndicale et  politique, quoi de plus normal. Mais un retraité qui raconte sa vie de  retraité-syndicaliste, c’est assez original. Original par le fait même que l’auteur a été le fondateur et l’acteur principal ( en tant que Secrétaire général) de la Fédération nationale des travailleurs retraités, Fntr,  première du nom, créée (Congrès constitutif à Tipasa Matarès)  le 18 mai 1992, et partie intégrante (cela va de soi) de l’Ugta.

Une initiative , en une période toutes les idées , longtemps comprimées , qui ne pouvait qu’être bien accueillie. Pour les retraités, leur nombre avait explosé : 300 000 pensionnés en 1991, soit un retraité  pour 10 travailleurs…..et 850 000 en 1995 , soit 3 actifs pour un retraité……avec une situation économique n’ayant cessé de se détériorer depuis 1985, et un régime de retraite, comme du reste la sécurité sociale et le système  de protection sociale  évoluant de façon défavorable……bien que « le système  de retraite est manifestement un des meilleurs du monde ».

Dans une première partie, l’auteur part de l’élection du troisième président de la République, Chadli Bendjedid pour finir avec la « fin » de sa carrière professionnelle , en passant par ses activités professionnelles, le plan anti pénurie ,le procès de la Ligue des droits de l’Homme,  le printemps berbère et le plan anti-pénurie

La seconde partie, partant de la crise économique raconte dans le détail le processus de création de la Fntr…..avec , au passage, les événements du 5 octobre, l’avènement du Fis, les congrès (8è et 9è) de l’Ugta, les élections législatives et l’arrêt du processus électoral…  pour finir avec l’assassinat par les terroristes islamistes du Sg/Ugta, Abdelhak Benhamouda

La troisième partie, bien plus riche, va de la démission du Président de la République au 4è Congrès de la Fntr en passant par le Printemps noir, l’affaire Khalifa et la Charte pour la paix et la réconciliation

Quant à la quatrième et dernière partie, assez courte, elle se termine par le conflit mouvementé Fntr-ministère du Travail

Quatre chapitres, 43 chroniques, longues ou courtes, qui nous « entraîne dans une période charnière de l’histoire de l’Algérie indépendante », côté responsable politique, en tant que député , et côté en tant que  responsable syndical. Un récit assez chronologique des événements (fin 70-2007) qui, à la fin laisse un goût amer tant il est ponctué d’espoirs et de désillusions,  des retournements, des renoncements et parfois même des trahisons.

Finalement, selon le préfacier , Daho Djerbal,  un témoignage y font cause commune mémoire et histoire. D’une importance cruciale « tant il apporte de la substance à toutes les analyses des politologues avertis et les historiens du temps présent.

 

 

 

L’Auteur : en septembre 1937 à Akbou (W.de Bejaia).Membre de l’Aln à partir de fin 1956.Prisonnier en août 1959 (Opération Jumelles).Libéré en janvier 1962 . Carrière professionnelle aux Chemins de fer…..Diverses responsabilités syndicales et politiques dont membre du Cnes, Sg adjoint de l’Ugta, député à l’Apn (1977-1981), Sg (et membre fondateur) de la Fntr (1991-2006)……Déjà auteur de plusieurs  ouvrages dont « Parcours d’un combattant de l’Aln, Wilaya III » (2010)

Table des matières : Préface (Daho Djerbal)/ Avant-propos/ Première partie (8 chapitres)/Deuxième partie (15 chapitres)/Troisième partie ; 16 chapitres/Quatrième partie : 4 chapitres/       Annexes/ Sigles et abréviations

Extrait : « Le printemps berbère fut incontestablement un événement majeur qui marquera l’histoire de notre pays dans la mesure il a ouvert , pour la première fois, la voie à l’exigence publique de la reconnaissance nationale de la langue Amazigh » (p 26)

Avis : Un ouvrage très documenté, fourmillant de détails et de vérités qui permettent de mieux comprendre le passé récent…..(mais) un ouvrage militant et engagé…avec -comme il se doit chez tout auteur algérien - beaucoup d’ « échappées » politiques