TRAVAIL- BIBLIOTHÈQUE
D’ALMANACH- RÉCIT ABDELMADJID AZZI- “MÉMOIRES D’UN SYNDICALISTE”
Mémoires d’un syndicaliste.Récit chronologique des événements
dominants survenus entre 1978 et 2007. Essai de Abdelmadjid Azzi, Auto-éditions, Alger 2020,
432 pages, 1 000 dinars
Un retraité qui raconte sa vie professionnelle , syndicale et politique,
quoi de plus normal. Mais un retraité
qui raconte sa vie de retraité-syndicaliste, c’est assez original. Original par le fait même
que l’auteur a été le fondateur et l’acteur principal ( en tant que Secrétaire
général) de la Fédération nationale
des travailleurs retraités,
Fntr, première du nom, créée
(Congrès constitutif à Tipasa Matarès) le 18 mai 1992, et partie intégrante (cela va de soi) de l’Ugta.
Une initiative , en une période où
toutes les idées , longtemps comprimées , qui ne pouvait qu’être bien accueillie. Pour les retraités, leur nombre avait
explosé :
300 000 pensionnés en
1991, soit un retraité
pour 10 travailleurs…..et 850 000 en 1995 , soit 3 actifs pour un retraité……avec une situation économique n’ayant cessé de se détériorer depuis 1985, et un
régime de retraite, comme
du reste la sécurité sociale et le système de
protection sociale évoluant
de façon défavorable……bien
que « le système de retraite
est manifestement un des meilleurs du monde ».
Dans une première partie, l’auteur part de l’élection du troisième président de la République, Chadli Bendjedid pour finir avec la
« fin » de sa carrière
professionnelle , en passant par ses activités professionnelles,
le plan anti pénurie ,le procès
de la Ligue des droits de l’Homme, le printemps berbère et le plan
anti-pénurie
La seconde partie, partant de la crise économique raconte dans le détail le processus de création de la Fntr…..avec , au passage, les événements du 5 octobre, l’avènement du Fis, les congrès (8è et 9è) de l’Ugta, les
élections législatives et l’arrêt du processus électoral… pour finir avec l’assassinat par les terroristes islamistes du Sg/Ugta, Abdelhak Benhamouda
La troisième partie, bien plus
riche, va de la démission
du Président de la République
au 4è Congrès de la Fntr en passant par le Printemps noir,
l’affaire Khalifa et la Charte
pour la paix et la réconciliation
Quant à la quatrième et dernière partie, assez courte,
elle se termine par le conflit mouvementé Fntr-ministère du Travail
Quatre chapitres, 43 chroniques, longues ou courtes,
qui nous « entraîne dans une
période charnière de l’histoire de l’Algérie indépendante », côté responsable politique, en tant
que député
, et côté en tant
que responsable syndical. Un récit assez chronologique
des événements (fin 70-2007) qui, à la fin laisse un goût amer tant il est ponctué d’espoirs
et de désillusions, des retournements, des renoncements et parfois même des trahisons.
Finalement, selon le préfacier , Daho Djerbal,
un témoignage où y font
cause commune mémoire et histoire.
D’une importance cruciale
« tant il apporte de la substance à toutes les analyses des politologues
avertis et les historiens
du temps présent.
L’Auteur : Né en septembre 1937 à Akbou (W.de Bejaia).Membre de l’Aln à partir de fin 1956.Prisonnier en août 1959 (Opération Jumelles).Libéré en janvier 1962 . Carrière professionnelle aux
Chemins de fer…..Diverses responsabilités syndicales et
politiques dont membre du Cnes, Sg adjoint de l’Ugta, député à l’Apn (1977-1981), Sg
(et membre fondateur) de la
Fntr (1991-2006)……Déjà auteur de plusieurs
ouvrages dont « Parcours d’un combattant de l’Aln, Wilaya III » (2010)
Table des matières : Préface (Daho Djerbal)/ Avant-propos/
Première partie (8 chapitres)/Deuxième partie (15 chapitres)/Troisième partie ; 16 chapitres/Quatrième partie : 4 chapitres/ Annexes/ Sigles et abréviations
Extrait : « Le printemps berbère fut incontestablement un événement majeur qui marquera l’histoire de notre pays dans la mesure où il a ouvert , pour la première
fois, la voie à l’exigence publique de la
reconnaissance nationale de la langue Amazigh »
(p 26)
Avis : Un ouvrage très documenté,
fourmillant de détails et
de vérités qui permettent
de mieux comprendre le
passé récent…..(mais) un ouvrage militant et engagé…avec -comme il se doit chez tout auteur algérien
- beaucoup d’ « échappées » politiques