COMMUNICATION-
FORMATION CONTINUE- JOURNALISME/DEFINITION/C.ANANE
© Chérif Anane, ancien journaliste,
ancien directeur de l’Information , ministère de la
Communication, fb, 22 mai 2021
LE JOURNALISME MAL AIMÉ
Un pouvoir frileux face à l’exercice du journalisme est un
pouvoir qui admet ouvertement que la base sur laquelle il s’appuie est faible. Le journalisme n’est pas une mission, le journalisme est
un rôle comme celui du juge, du savant, du philosophe, de l’écrivain ou du
poète. Personne ne lui dicte sa conduite.il la définit par lui-même .Le militaire lui par contre a une mission
définie et confiée par ses chefs, par le pouvoir ou par la loi. Le policier
aussi, le député, le procureur et même l’avocat mandaté par son client. Ces
derniers font ce qu’on leur demande de faire. Ils exécutent la volonté d’une
autorité é supérieure, d’un ordonnateur. Le journaliste lui n’a reçu de mandat
d’aucune autorité quelle qu’elle soit. Son travail est le fruit de son propre pouvoir
intrinsèquement lié au métier qu’il exerce, le métier
de journaliste, comme la médicine est le métier du médecin ou l’agriculture
celui du paysan. Ce sont des rôles dévolus par la société entière et non par
une entité partisane. Le journaliste n’est donc par définition ni partial ni
partisan.IL EST ET DOIT ETRE sans préjugé . cela ne fait pas de lui un contre pouvoir
comme les syndicats ou les partis d’opposition. C’est une position de médiateur
informel combien précieuse pour les décideurs.
Chercher à l’occulter c’est PROMOUVOIR l’ère des fake news et
faire place large à la rumeur déstabilisatrice .
Le journaliste qui ne pouvait plus être journaliste autant qu’il
le souhaitait, devient ainsi une proie facile à toutes les tentatives de
manipulations.
Une telle confusion des rôles risque de jeter l’activité dans
une spirale mortelle et par la même desservir le pouvoir en place qui perdra
l’écoute de la population. L’allégeance de certains pseudo journalistes, ne
comblera pas le vide car le mandat ou la mission qui leur est confié va à
contre -sens du rôle de journaliste, pervertit ce rôle et lui fait perdre son
autonomie, son impartialité et par conséquent sa crédibilité. Qu’il soit clair,
Un journaliste qui travaille sur ordre n’est pas journaliste. Elémentaire non ?
Alors pourquoi un pouvoir supposé être intelligent et averti
s’encombre-t-il de tels soutiens inopérants ? Combler un vide ? Le mal n’est-il
pas préférable à un remède placebo incapable de fournir une indication sur
l’évolution des pathologies ?
Ma conviction est que Tous les journalistes sans exception
agissent selon leur conscience pour le bien de ce pays. Et tous n’ont épousé ce
métier que mieux défendre l’Algérie et les algériens .On
est pas fait pour être journaliste si on est malintentionné.
Mais enfin pourquoi tout ça ? Le journaliste n’est pas l’ennemi
du peuple et rarement celui du pouvoir sauf à reconnaitre que l’on est sous une
dictature implacable. Ce qui à mon sens n’est pas le cas du moins jusqu’ici. Que
signifie donc cette incompréhension cette méfiance, voire cette maltraitance ?
Il est urgent de mettre fin à cette dérive avant que tout retour
en arrière ne deviennent problématique et que le doute
remplace la vérité et le faux remplace le vrai. A ce moment ,tout
le monde sera perdant .