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COMMUNICATION- INTERNET- FACEBOOK/DONALD TRUMP 2021 /INTERDICTION
Donald Trump ne
retrouvera pas accès à Facebook et Instagram avant au minimum le 7 janvier
2023. Le groupe Facebook a annoncé vendredi soir que l’ex-président américain,
dont les comptes avaient été suspendus sine die le 7 janvier après la prise
d’assaut du Capitole, sera banni de ces deux plateformes pour une durée totale
de deux ans. Cette suspension pourra être prolongée si des experts estiment
que le retour de Donald Trump sur Facebook présente un danger. En cas de
nouvelles infractions aux règles, l’ex-président risquera une désactivation
permanente de ses comptes.
Donald Trump n’a pas
tardé à réagir. «La décision de Facebook est une
insulte» aux «75 millions de personnes qui ont voté pour nous en 2020», a
affirmé l’ex-président dans un communiqué, ajoutant que le géant des réseaux
sociaux «ne devrait pas être autorisé à s’en tirer avec cette censure et ce
muselage».
Une demande du
Conseil de surveillance
Cette règle a été pensée pour le
cas de Donald Trump, mais s’appliquera à l’ensemble des personnalités publiques
lors de circonstances graves, comme des troubles civils. Les suspensions de
comptes pourront aller de un mois à deux ans, comme le
montre un graphique publié par Nick Clegg, directeur des affaires publiques de
Facebook.
Cette décision ne
vient pas de nulle part. Facebook avait saisi le 21 janvier son Conseil de
surveillance pour savoir si Donald Trump devait ou non récupérer ses comptes.
« En prenant une sanction vague et arbitraire (une suspension pour une
durée indéterminée, NDLR) puis en renvoyant ce cas pour résolution au conseil,
Facebook cherche à fuir ses responsabilités », avait tranché l’organe
indépendant, fondé en 2020, le 5 mai dernier. Facebook avait six mois pour
affiner sa sanction. Cela ne lui aura finalement pris qu’un mois.
Fin du traitement de
faveur pour les politiques
Le Conseil de surveillance avait
également émis plusieurs recommandations sur la manière dont Facebook devrait
gérer la modération des comptes politiques influents. Le réseau social annonce
en suivre certaines, dont la plus importante est peut-être que les dirigeants
politiques vont redevenir des utilisateurs presque comme les autres.
Depuis 2019,
Facebook ne touchait plus aux écrits des chefs d’État, qu’importe si le message
violait des règles d’utilisation du réseau social. La plateforme n’intervenait
que si le message pouvait mener à un risque réel et immédiat de violence – par
exemple, un appel au meurtre contre des minorités.
Les dirigeants
politiques vont perdre en partie leur totem d’immunité. Leurs écrits ne seront
plus automatiquement protégés et pourront donc être modérés. Néanmoins, les
équipes de Facebook pourront décider de maintenir en ligne certains messages
sulfureux si elles considèrent qu’ils relèvent de l’intérêt public. Le réseau
social réactive une règle mise en place en 2016, lors de l’élection de Donald
Trump et qui, selon le Washington Post, aurait été utilisée seulement six fois
et uniquement en dehors des États-Unis. Mais Facebook ajoute une nouveauté :
lorsqu’il prendra une telle décision, il la rendra publique au nom de la
transparence.
Facebook est
critiqué de toute part pour sa gestion des propos des personnalités politiques.
Pour les uns, il fait preuve d’un laisser-faire coupable et complice ;
pour les autres, il cherche à censurer les voix qui ne lui conviennent pas et
endosse un rôle qui ne doit pas revenir à une entreprise privée. « Nous
savons que nos décisions seront toujours controversées », reconnaît
Facebook dans son communiqué. Mais il argue suivre les recommandations de son
conseil de surveillance. Quelque