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Internet/Facebook/Donald Trump/Interdiction 2021

Date de création: 05-06-2021 18:10
Dernière mise à jour: 05-06-2021 18:10
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COMMUNICATION- INTERNET- FACEBOOK/DONALD TRUMP 2021 /INTERDICTION

Donald Trump ne retrouvera pas accès à Facebook et Ins­tagram avant au minimum le 7 janvier 2023. Le groupe Facebook a annoncé vendredi soir que l’ex-président américain, dont les comptes avaient été suspendus sine die le 7 janvier après la prise d’assaut du Capitole, sera banni de ces deux plateformes pour une durée totale de deux ans. Cette suspension pourra être prolongée si des ­experts estiment que le retour de Donald Trump sur Facebook présente un danger. En cas de nouvelles infractions aux règles, l’ex-président risquera une désactivation permanente de ses comptes.

Donald Trump n’a pas tardé à réagir. «La décision de Facebook est une insulte» aux «75 millions de personnes qui ont voté pour nous en 2020», a affirmé l’ex-président dans un communiqué, ajoutant que le géant des réseaux sociaux «ne devrait pas être autorisé à s’en tirer avec cette censure et ce muselage».

Une demande du Conseil de surveillance
Cette règle a été pensée pour le cas de Donald Trump, mais s’appliquera à l’ensemble des personnalités publiques lors de circonstances graves, comme des troubles civils. Les suspensions de comptes pourront aller de un mois à deux ans, comme le montre un graphique publié par Nick Clegg, directeur des affaires publiques de Facebook.

Cette décision ne vient pas de nulle part. Facebook avait saisi le 21 janvier son Conseil de surveillance pour savoir si Donald Trump devait ou non récupérer ses comptes. « En prenant une sanction vague et arbitraire (une suspension pour une durée indéterminée, NDLR) puis en renvoyant ce cas pour ­résolution au conseil, Facebook cherche à fuir ses responsabilités », avait tranché l’organe indépendant, fondé en 2020, le 5 mai dernier. Facebook avait six mois pour affiner sa sanction. Cela ne lui aura finalement pris qu’un mois.

Fin du traitement de faveur pour les politiques
Le Conseil de surveillance avait également émis plusieurs recommandations sur la manière dont Facebook devrait gérer la modération des comptes politiques influents. Le réseau social annonce en suivre certaines, dont la plus importante est peut-être que les dirigeants politiques vont redevenir des utilisateurs presque comme les autres.

Depuis 2019, Facebook ne touchait plus aux écrits des chefs d’État, qu’importe si le message violait des règles d’utilisation du réseau social. La plateforme n’intervenait que si le message pouvait mener à un ­risque réel et immédiat de violence – par exemple, un appel au meurtre contre des minorités.

Les dirigeants politiques vont perdre en partie leur totem d’immunité. Leurs écrits ne seront plus automatiquement protégés et pourront donc être modérés. Néanmoins, les équipes de Facebook pourront décider de maintenir en ligne certains messages sulfureux si elles considèrent qu’ils relèvent de l’intérêt public. Le réseau social réactive une règle mise en place en 2016, lors de l’élection de Donald Trump et qui, selon le Washington Post, aurait été utilisée seulement six fois et uniquement en dehors des États-Unis. Mais Facebook ajoute une nouveauté : lorsqu’il prendra une telle décision, il la rendra publique au nom de la transparence.

Facebook est critiqué de toute part pour sa gestion des propos des personnalités politiques. Pour les uns, il fait preuve d’un laisser-faire coupable et complice ; pour les autres, il cherche à censurer les voix qui ne lui conviennent pas et endosse un rôle qui ne doit pas revenir à une entreprise privée. « Nous savons que nos décisions seront toujours controversées », reconnaît Facebook dans son communiqué. Mais il argue suivre les recommandations de son conseil de surveillance. Quelque