COMMUNICATION –
FORMATION CONTINUE- L’INTERVIEW (OPINIONS)
GHANIA MOUFFOK , Fb 2 juin 2021
L'intérêt de l'entretien (Le Point/France
, 2 juin 2021) mené par deux
confrères Kamel Daoud et Adlène Meddi,
deux algériens, journalistes et écrivains, avec le président Abdelmadjid Tebboune, est d'avoir élargi les frontières du journalisme
algérien- hors du cadre convenu et conventionnel- et ce, quelles que soient
leurs questions et les réponses qu'elles ont reçues, qui elles, restent à l'appréciation
des lectrices et des lecteurs. Ils ont assumé leurs subjectivités
professionnelles, le journal depuis lequel ils travaillent, sans craindre la
subjectivité des autres, en poussant les frontières taboues pour des
journalistes algériens d'un lieu fermé, la présidence et son locataire/
président, ils en ont rencontré la matérialité et en ont fait un article de
presse, fruit du travail pour lequel ils sont payés, permettant à leurs
lecteurs depuis des questions et des réponses de se construire un point de vue
autant sur le président que sur eux-mêmes, ne parlant qu'en leurs noms. En
bref, ils m'ont donné des informations et c'est tout ce que je demande à des
journalistes : être journaliste c'est aussi un métier.
CHAREF ABED, Fb 2 juin 2021
La patience de Ghania Mouffok
est remarquable dans une profession où on semble avoir perdu tous ses repères.
L'interview, quelles que soient les conditions, obéit à des règles. Le
journaliste pose des questions, il n'est pas responsable des réponses, ni de
leur contenu.
Les questions qu'il pose sont-elles pertinentes?
Sont-elles complaisantes? S'agit-il des bonnes
questions qui s'imposent, en ce moment, face à cet homme là?
Cela dépend de la perception de chacun. On peut les trouver pertinentes si
on s'intéresse à des sujets précis (relations algéro-françaises
et demandes algériennes concernant le sujet des réparations et la
reconnaissance de crimes coloniaux), on peut les trouver à côté de la plaque si
on s'attendait à des révélations sur un éventuel procès contre le président
Bouteflika ou la composition du prochain gouvernement.
Un journaliste a, naturellement, droit à la subjectivité. C'est sa manière
de voir les choses et la ligne éditoriales de son journal qui définissent ses
questions.
Ceux qui parlent d'objectivité sont parfois des naïfs, plus souvent des
manipulateurs. Je ne suis pas objectif, je veux juste être intellectuellement
honnête.
J'ai une grille de lecture, une manière de voir les choses, les lecteurs
apprécient, ou pas, cette manière de voir et d'analyser les faits, ils me
lisent, ou me détestent pour ça.
Les procès, il y en aura toujours.
Il y a une vision du journalisme, développée à travers les réseaux sociaux,
qui se veut très agressive, irrévérencieuse, visant d'abord à disqualifier
l'autre, parfois à l'humilier. C'est une vision qui peut séduire certains
"activistes", elle peut même être efficace dans certaines conditions,
mais bon...
Une dernière ambiguïté à lever.
Elle concerne le concept de "journaliste professionnel".
Ce n'est pas un titre ou une qualité en soi.
C'est une définition qui impose du respect imposé par la loi, par l'utilité
reconnue d'une profession, mais il y'a autant de mauvais journalistes
professionnels que de footballeurs professionnels, ou d'avocats professionnels.
Le respect de la liberté du journaliste pour qu'il exerce son métier sans
contrainte autre que légale et éthique, est vitale pour la société et la
démocratie.
Cette liberté n'offre aucune
immunité ni droit de passer outre la loi, même si des excès, des erreurs, peuvent
parfois servir la cause de la liberté.
Belkacem Ahcene-Djaballah,
Fb 2 juin 2021
Totalement d accord.On peut ne pas être d accord avec
l organe de presse .On peut ne pas aimer tel ou tel
journaliste mais ne pas tenir compte du travail effectué est .... « pas acceptable ».Surtout par les pros. « Le Point »
est ce qu il est mais les interviewers sont algériens .L’interview s’est faite à Alger. Les questions
sont nombreuses et variées., le style est fluide.Les
réponses sont courtes et nettes.A chacun d’apprécier
le contenu….mais pas les journalistes, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, de
gauche ou de droite, qui font leur travail.De plus ,
ce sont des professionnels…..de métier et non de circonstance.