FINANCES- COOPERATION - COOPERATION INTERNATIONALE/AG
ONU JUIN 2021
L'Algérie a mis l'accent, jeudi 3 juin 2021 sur la
nécessité de "renforcer la coopération internationale" en matière de
recouvrement d'avoirs et d'extradition des criminels,
pour resserrer l'étau autour des parties impliquées dans des affaires de
corruption et les priver de leurs acquis illicites.
L'Algérie réaffirme "la nécessité
de renforcer la coopération bilatérale, régionale et internationale en matière
de recouvrement d'avoirs et d'extradition des
criminels, d'échange d'informations et d'assistance juridique mutuelle,
conformément aux législations nationales pour resserrer l'étau autour des
parties impliquées dans des affaires de corruption et les priver de leurs
acquis illicites", a souligné le ministre de la Justice, Garde des Sceaux,
Belkacem Zeghmati qui prononçait l'allocution de
l'Algérie lors des travaux de la session extraordinaire de l'assemblée générale
de l'ONU sur la lutte contre la corruption qui se tient du 02 au 04 juin
courant par visioconférence au siège de l'ONU à New York.
"L'Algérie qui n'a cessé de mettre
en garde contre les liens croissants entre le crime organisé transnational et
autres activités illégales, à l'instar du trafic de drogue, de la corruption, du
blanchiment d'argent, du terrorisme et de son financement appelle, encore une
fois, tous les Etats parties à honorer de bonne foi leurs engagements
internationaux, à intensifier les efforts et à s'accorder mutuellement un
soutien effectif", a-t-il précisé.
"L'Algérie souligne également que la gestion des
actifs récupérés et leur utilisation relève de la seule responsabilité de
l'Etat demandeur et que les actifs récupérés doivent être restitués sans
conditions, avec un respect total des droits souverains des Etats", a-t-il
ajouté.
L'Algérie "réitère son total
engagement à mettre en œuvre les Conventions des Nations Unies contre la
criminalité transnationale organisée et contre la corruption ainsi que les
conventions régionales adoptées dans ce sens, et reconnait le rôle du mécanisme
d'examen dans l'amélioration de la mise en application des deux conventions
onusiennes" et souligne "sa détermination à poursuivre ses efforts
pour la révision de son règlement intérieur en vue de l'adapter aux exigences
d'une lutte rigoureuse du fléau de la corruption, dans le cadre du respects de
ses engagements internationaux", poursuit le ministre.
La corruption est "un facteur
principal dans la détérioration du rendement économique et un grand obstacle
dans le processus de développement et la lutte contre la pauvreté, en ce sens
qu'elle amoindrit la performance des institutions et menaces la stabilité et la
sécurité des communautés", a-t-il affirmé, mettant en avant "le rôle
primordial que jouent la lutte et la prévention de la corruption dans la
réalisation des ODD, la concrétisation des valeurs de la justice et la force de
la loi, ainsi que le renforcement de la confiance des citoyens envers les
institutions de l'Etat".
L'Algérie "accorde un intérêt particulier à la
lutte contre la corruption, toutes formes confondues, et œuvre continuellement
à la consolidation de l'efficacité de son système national de lutte et de
prévention de ce fléau", a ajouté le Garde des sceaux. Preuve en est,
poursuit-il, "a été créée la haute instance de transparence, de lutte et
de prévention de la corruption, en vertu de l'amendement constitutionnel 2020,
outre la stratégie nationale de lutte contre ce fléau qui est en cours
d'élaboration et qui implique l'ensemble des parties prenantes".
Le ministre a, dans le même contexte,
mis en exergue "le rôle de la société civile dans la prévention de la
corruption qui se renforcera davantage suite au lancement du réseau national
pour l'intégrité, et la révision de la loi de prévention contre la corruption
de façon à cadrer avec les défis soulevés".
Et de rappeler "la mise en place,
récemment, d'un nouveau dispositif pour la gestion des revenus de la
corruption, ayant fait l'objet de saisie conformément aux jugements définitifs
prononcés par les tribunaux compétents".
Par ailleurs, l'Algérie se félicite des
questions contenues dans la déclaration politique de cette session
extraordinaire, et salue également l'adoption de ce document inclusif et
équilibré.
Même si la déclaration politique ne
répond pas entièrement aux aspirations de l'ensemble des parties, elle offre,
cependant, des perspectives et un nouveau souffle pour l'exécution de la
convention, à travers, entre autres, le traitement des questions liées à la
restitution des avoirs, ce qui orientera les efforts, les moyens et l'aide
technique vers les points faibles aux plans national et international",
a-t-il conclu.