SCIENCES- PERSONNALITES- SALAH DJEBAILI
Lundi, 31 mai 2021, comme chaque année depuis 27 ans, une cinquantaine de
personnes, ont commémoré la mort de Salah Djebaïli,
ancien recteur de l’Université des sciences et technologies Houari Boumediène (USTHB), tombé sous les balles assassines d’un
groupe terroriste islamiste le 31 mai 1994.
Devant la stèle fleurie élevée à sa mémoire au sein de
l’université, tour à tour, le frère et le fils du défunt, le recteur de l’USTHB
Djamel-Eddine Akretche, ses collègues de l’époque, ses
étudiants d’hier, aujourd’hui éminents professeurs à leur tour, ont pris la
parole pour raconter en mots simples et émouvants qui était Salah Djebaïli.
Le 31 mai 1994 vers 15h00, en pleine fureur meurtrière
des groupes terroristes islamistes, le Pr. Salah Djebaïli
sort de son bureau accompagné de son garde du corps pour se rendre sur le
parking du campus rejoindre son chauffeur et sa voiture. L’assassin va les
surprendre et tirer les 14 balles mortelles en direction du Pr. Djebaïli qui décèdera sur place. Il se savait menacé, il
avait reçu des lettres de menaces.
On pense que c’est son opposition à l’arabisation des
filières scientifiques qui lui a valu la haine des islamistes, mais son
assassinat après celui de Djilali Liabès et de
nombreux autres scientifiques et intellectuels fait aussi partie du plan de
décapitation de l’intelligentsia concocté par les islamistes et mis en œuvre
par le sinistre GSPS.
Salah Djebaïli était un
homme brave et cordial, mais intransigeant sur la droiture et l’honnêteté dans le
travail, rappellent ses anciens étudiants. Eminent scientifique de dimension
internationale, il est le précurseur de l’écologie moderne en Algérie. Il a
lancé dès 1971 les premiers Diplômes d’études approfondies (DEA, équivalent du
magister classique aujourd’hui) en écologie.
Originaire de Khenchela, au
pied des Aurès, où il est né le 17 avril 1937, Salah Djebaïli
va commencer par se distinguer par une carrière nationale et internationale de
footballeur de haut niveau. Encore adolescent, il joue à l’ES Sétif, et pendant
ses études en France, les deux bacs et des doctorats en écologie et en
sciences, il est intégré à l’équipe de Nîmes-Olympique
Il joue dans l’équipe nationale en 1963 contre
l’équipe tchécoslovaque et en 1964 face à celle de l’Union soviétique. En 1966,
il rentre en Algérie, après avoir soutenu son doctorat de troisième cycle et
fait une saison avec le Mouloudia d’Alger.
En dehors de sa carrière de chercheur et d’enseignant
à l’USTHB, Salah Djebaïli a occupé plusieurs
fonctions. Il fonde, en 1974, le Centre de recherche biologique terrestre
(CRBT).
Il a été conseiller technique au ministère de
l’Agriculture (1966-1969), Secrétaire général du Comité national pour
l’environnement (1973-1978), directeur de l’Ecole nationale d’agronomie, puis
directeur de l’ONRS (ex-DGRS) et enfin recteur de l’USTHB. Il a représenté
l’Algérie à la 1re Conférence des Nations-unies sur l’environnement de
Stockholm en juin 1972.