FINANCES- ETUDES ET ANALYSES- ENVOI ARGENT 2020 /MIGRATIONS
Les envois d’argent des migrants vers l’Algérie ont baissé de 5,8% en 2020.
Selon la dernière édition de la note d’information de la Banque mondiale (BM)
sur les migrations et le développement, les envois de fonds officiellement
enregistrés vers l’Algérie ont atteint 1,682 milliard de dollars l’année
dernière contre 1,786 milliard de dollars en 2019. Ils représentent à peine
1,2% du produit intérieur brut (PIB).
Les données de la Banque mondiale font ressortir que les envois de fonds
vers l’Algérie ont observé une tendance stable autour de 1,9 milliard de
dollars entre 2015 et 2019. Ils avaient atteint un pic de 2,45 milliards en
2014. “Malgré la pandémie de Covid-19, les transferts d'argent des migrants sont
restés solides en 2020, avec un fléchissement plus faible qu’anticipé”, indique
la Banque mondiale, soulignant que les envois de fonds officiellement
enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 540
milliards de dollars en 2020, soit 1,6% de moins qu’en 2019. Les remises
migratoires vers ces pays ont dépassé l'année dernière le total des flux d’IDE
(259 milliards de dollars) et d’aide publique au développement (179 milliards).
“Les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont augmenté
de 2,3% en 2020, à environ 56 milliards de dollars — une évolution à imputer
essentiellement à la solidité des transferts vers l’Égypte et le Maroc : ils
ont grimpé de 11% dans le cas de l’Égypte, pour atteindre un niveau record de
pratiquement 30 milliards de dollars, et de 6,5% pour le Maroc”, constate la
Banque mondiale. La Tunisie a également bénéficié de cette tendance, avec une
progression de 2,5%.
Des pays comme Djibouti, le Liban, l’Iraq et la Jordanie ont connu une
dynamique inverse, avec un repli supérieur à 10% en 2020. Pour 2021, les
remises migratoires vers la région devraient progresser de 2,6%, à la faveur
d’une reprise modeste dans la zone euro et sur fond de ralentissement des
envois en provenance des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le
tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a légèrement baissé au
quatrième trimestre de 2020, à 6,6%, relève la note d’information de la Banque
mondiale.
Les écarts d’un couloir à l’autre sont très importants : le coût des
transferts depuis des pays de l’OCDE à revenu élevé vers le Liban reste très
important, le plus souvent supérieur à 10%. À l’inverse, il peut s’établir
autour de 3% pour les envois depuis les pays du CCG vers l’Égypte selon les
couloirs.