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Ramadhan 2021- Algériens et Ramadhan/Sondage Ecotechnics

Date de création: 16-05-2021 16:41
Dernière mise à jour: 16-05-2021 16:41
Lu: 1018 fois


CULTURE- ETUDES ET ANALYSES- RAMADHAN 2021- ALGERIENS ET RAMADHAN/SONDAGE ECOTECHNICS

 

© Le Soir d’algérie, extraits, dimanche 16 mai 2021




Le portefeuille des ménages est fortement sollicité durant le Ramadhan (………………………………………………………………)

Une bonne moitié des chefs de ménage dit que son revenu mensuel ne lui suffit pas pour couvrir les dépenses du Ramadhan. Cette proportion ne change pas beaucoup même quand les revenus par tête sont assez élevés : 52,5%, quand le revenu mensuel par tête se situe entre 15 000 et 20 000 DA. Ce n’est que quand il devient supérieur à 20 000 DA que cette proportion baisse très fortement pour arriver à 18%.
Afin de financer ce gap, certains ménages restreignent leur consommation et n’utilisent pas d’autres sources de financement (22% de ceux qui affirment que leurs dépenses sont supérieures à leurs revenus). Mais la source la plus importante est l’endettement auprès d’amis, de la famille ou des commerçants. Ils sont près de 40% des ménages qui ne couvrent pas leurs dépenses avec leurs revenus à y avoir recours. Quand on rassemble avec ceux qui s’endettent ceux qui ont recours concomitamment à l’utilisation de l’épargne et à l’endettement, la proportion dépasse 50%.  (……………………………………………………..)

Méthodologie
Le sondage a été effectué par téléphone du 29 avril au 7 mai auprès d’un échantillon de 1063 personnes de 18 ans et plus, tirées au hasard.(………………………………………………………………………….). 

Les activités durant les veillées de ramadhan
les réseaux sociaux viennent concurrencer les veillées familiales et la télé

Les activités durant le mois de Ramadhan se différencient suivant la proportion plus ou moins importante des personnes qui les pratiquent.  Elles se différencient aussi suivant l’écart plus ou moins important qu’il y a entre les hommes et les femmes. Dans certains cas, on peut parler d’activités féminines ou d’activités masculines, bien que, dans l’absolu, elles ne soient pas réservées à l’un ou l’autre genre. 
Parmi celles qui recueillent les taux les plus importants (plus de 25%), il y a la prière (93%), la télévision (51,7%), les veillées familiales (44,5%), les réseaux sociaux (40,9%), les tâches domestiques (38,8%), la mosquée (28,5%) et les sorties ou regroupements entre amis (27,1%). 

D’autres recueillent un taux beaucoup moindre mais qui est non négligeable, entre un peu moins de 10% et 25%. Il y a d’abord les discussions au téléphone (18,2%), les réceptions d’amis ou de la famille ou les visites chez eux (respectivement 9 et 8,8%). Ces visites sont en fait complémentaires aux veillées familiales.  La navigation sur le web recueille 13,5%, la lecture 12,6%. D’autres activités enfin recueillent des scores très
faibles : regarder des films vidéo (3,5%), jouer à des jeux vidéo (3,6%), assister à une soirée culturelle (0,4%).  
(………………………………………………………………………..

Tarawih, lectures du Coran, dourous et halaqate, les Algériens redoublent d’activités religieuses durant le Ramadhan
Lorsqu’on interroge de manière directe les Algériens, si, habituellement, ils font la prière, ils répondent par l’affirmative à 95%. Un élément vient modérer cette unanimité : 3,3% environ disent que c’est seulement depuis 3 mois, et pour 1,6% depuis 1 mois. Autant dire qu’il y a une forme d'opportunisme pour le mois de Ramadhan.  En fait, on peut se demander si la question posée en plein Ramadhan ne serait pas quelque peu inductive. La pression psychologique s’exerçant sur le fidèle étant à son comble en cette période de ferveur religieuse est suffisante pour l’amener, dans certains cas, à dire qu’il fait la prière alors que ce n’est pas le cas.
À noter qu’il y a une différence significative entre hommes et femmes : le taux atteint 98% chez les femmes contre seulement 92% chez les hommes.
Dans une autre question, lorsqu’on parle des pratiques de la veille, en les citant, et lorsqu’on cite la prière, il y a 92% qui répondent qu’ils ont prié. Ceci confirme quelque peu le chiffre de 95%.(…………………………………………………)

Q< Le respect du jeûne
Entre liberté et condamnation

Beaucoup plus que la prière, le jeûne constitue la pratique à laquelle tient le plus fortement le musulman. À titre d’exemple, alors que plus de 20% des Algériens adultes seraient atteints d’une maladie, chronique ou non, qui les autorise à ne pas jeûner, ils sont très rares à ne pas jeûner effectivement. Seuls 2,4% ne jeûneraient pas parmi ces 20%. Ceci malgré les multiples campagnes de sensibilisation organisées à ce sujet à chaque approche du Ramadhan. 
Sur un autre plan, lorsqu’on expose à la personne interrogée le cas des non-jeûneurs par choix et qu’on lui demande de choisir entre les trois propositions suivantes (une seule) : 
- Ils sont libres de ne pas faire le jeûne ;
- ils sont condamnables, mais c’est Dieu qui les punira ;
- La société doit les réprimer et les punir.
Seule une infime minorité penche pour la première proposition (4%, presque à égalité entre les hommes et les femmes). La majorité des Algériens penche pour la deuxième proposition (83%, avec 87% pour les femmes et 79% pour les hommes). 
Une minorité serait pour que la société réprime et punisse (10,2%) les personnes qui ne jeûneraient pas. Minorité qui comprendrait plus d’hommes que de femmes (13,3% chez les hommes contre 7,1 chez les femmes). Certaines personnes interrogées demandaient même si on ne pouvait choisir qu’une seule réponse ! Notons une petite composante, un peu moins de 3%, qui ne sait pas. 
Dans un tel contexte, il était difficile de demander aux personnes (non malades) est-ce qu’elles-mêmes jeûnaient ou pas. En fait, on a posé la question mais seulement aux personnes qui étaient d’accord avec la proposition «les personnes sont libres de ne pas faire le jeûne».
 On retrouve alors 0,2% de la population algérienne qui ne jeûnerait pas par choix.
 L’analyse suivant le niveau d’instruction montre des phénomènes importants mais loin d’être massifs. On voit ainsi que la proportion des personnes acceptant la proposition «ils sont libres de ne pas faire le jeûne» augmente avec le niveau d’instruction. Elle part de moins de 1% chez les analphabètes et le niveau primaire à 8,7% chez les personnes de niveau supérieur. Inversement, la proposition «ils sont condamnables, mais c’est Dieu qui les punira» voit la proportion des personnes qui la partagent baisser avec le niveau d’instruction, passant de 91% à 79%. C’est surtout la troisième proposition qui présente des résultats paradoxaux. Alors qu’elle traduit une forme d’intolérance qu’on pourrait, au vu des résultats de la première proposition, voir diminuer avec le niveau d’instruction, on constate qu’elle est sensiblement égale chez les personnes du moyen, du secondaire et du supérieur (autour de11-12%), elle est la plus faible chez les analphabètes et les personnes de niveau primaire.