RELATIONS INTERNATIONALES-
ETUDES ET ANALYSES- MONDE 2040 -ETUDE CIA (Fiche complémentaire 1)
Quelles sont les prévisions de la CIA pour le « monde
d’après » ?
La CIA sort ses
prédiction sur l'évolution du monde d'ici 2040.
- Les
prévisions de la CIA pour 2040 ont été éditées en France, aux éditions des
Equateurs. Selon l’agence américaine de renseignement, lors des deux
prochaines décennies, le dérèglement climatique va s’accentuer provoquant
des tensions entre les pays développés.
- Certains
pays auront du mal à faire face à leur lourde dette ce qui ébranlera la
confiance de la population et risquera de mettre en péril des démocraties.
- Les
attaques terroristes, loin de décroître pourraient évoluer et devenir encore plus
meurtrières.
La boule de
cristal n’est pas des plus optimistes. Comme après chaque élection américaine,
la CIA publie un rapport faisant des prédictions sur la
situation mondiale pour les vingt prochaines années. La version française vient
d’être publiée aux éditions des Equateurs, 20 Minutes (quotidien
français, mia 2021)a pu la
consulter.
Comme en
2009, le rapport de la CIA avait mis en garde contre une possible épidémie
mondiale venue
d’Extrême-Orient (vous l’avez ?), nous avons lu celui-ci avec une grande
attention. A priori, les cartes ne présagent pas de nouvelle pandémie.
En revanche, on ne peut pas dire que les 250 pages de ce livre
débordent d’optimisme quant à notre avenir d’ici 2040. On vous laisse
juger par vous-même.
Ça chauffe dans tous les sens pour
le Climat : En plus de
l’aggravation des « risques concernant l’alimentation, l’eau, la santé et
la sécurité énergétique » provoquée par la dégradation de l’environnement,
les dérèglements climatiques représenteront des coûts et des défis qui pèseront
« de manière disproportionnée sur les pays en développement ».
L’agence américaine prévoit notamment des débats particulièrement intenses
concernant le rythme et la manière auxquels chacun devra atteindre la neutralité carbone.
« Les
pays seront confrontés à des choix cornéliens sur la manière de mettre en œuvre
une réduction drastique des émissions, assure la note. Il en résultera une
inégale répartition des responsabilités et des avantages au sein des pays ou
entre eux, un renforcement de la concurrence, de l’instabilité, de la discorde
politique et une fragilisation de la préparation militaire. »
Le terrorisme loin d’être éradiqué :
L’agence de
renseignement pense que les progrès technologiques, « notamment l’intelligence artificielle, la biotechnologie et la
connectivité des objets », permettront aux terroristes de concevoir des nouvelles
méthodes d’attaques. Elle craint que ces groupes ne finissent par se procurer
des armes de destruction massive, ou d’autres armes, leur permettant de
« mener à bien des attaques spectaculaires faisant de nombreuses
victimes ».
La CIA
indique également la possible résurgence en Europe, Amérique latine ou encore
Amérique du Nord de « terroristes d’extrême droite et d’extrême gauche qui
font la promotion de toute une série de thématiques : le racisme,
l’environnementalisme et l’extrémisme anti-gouvernemental, par exemple ».
Des dettes et l’essor des crypto
monnaies : Si la CIA se
montre plutôt optimiste sur les économies asiatiques qui « semblent prêtes à poursuivre des décennies de croissance », ainsi que pour les pays
membres de l’OCDE, elle l’est beaucoup moins pour d’autres. « De nombreux
gouvernements verront leur marge de manœuvre réduite alors qu’ils doivent faire
face à une dette plus lourde, à des règles commerciales plus nombreuses et à une
pression de l’opinion publique pour relever des défis allant de l’évolution
démographique au changement climatique. »
Selon elle,
les monnaies numériques devraient avoir encore le vent en poupe au cours
des deux prochaines décennies, « à mesure que le nombre de monnaies
virtuelles proposées par les banques centrales augmente ». En revanche,
elles pourraient bien « complexifier la politique monétaire en
affaiblissant le contrôle exercé par les pays sur le taux de change et la masse
monétaire ».
Des populations (encore plus)
pessimistes et suspicieuses : Le ralentissement de la croissance économique pourrait
nourrir chez de larges pans de la population mondiale « un sentiment
d’insécurité, d’incertitude concernant l’avenir et de méfiance à l’égard des
institutions et des gouvernements qu’ils considèrent comme corrompus ou inefficaces ». La CIA
observe d’ailleurs que de plus en plus de gens vont chercher ce sentiment de
communauté et de sécurité en se tournant vers des groupes ethniques, religieux
ou culturels avec qui ils partagent les mêmes idées.
Par
ailleurs, le décalage entre les attentes de la population et le manque d’offre
concrète de la part des gouvernements dus aux contraintes économiques,
« laisse présager une plus forte instabilité politique, des risques pour
la démocratie et un rôle croissant pour les sources de gouvernance
alternatives ».
Plus de vieux, plus de contrôles à
l’immigration :Sans grande surprise, la CIA estime que
la population sera de plus en plus vieillissante et que le taux de
natalité restera faible dans les pays développés, ce qui pèsera sur la
croissance de certaines économies, « notamment la Chine ». « Les
pays relativement pauvres d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud seront à
l’origine de la majeure partie de la croissance démographique mondiale »,
indique le rapport.
Par
conséquent, la pression migratoire ne fera que s’accroître les prochaines
années en provenance de pays en développement vers les pays développés
vieillissant. « Ces tendances démographiques et humaines pèseront sur les
gouvernements pour qu’ils augmentent les investissements publics et contrôlent l’immigration », souligne les experts.
T
Un peu de positif avec les nouvelles
technologies :L’agence assure que le rythme des évolutions
technologique devrait s’intensifier les vingt prochaines années, mais qu’elles
auront surtout un impact globalement positif sur nos conditions de vie.
Notamment en « transformant et améliorant les expériences, les capacités
humaines et offrant la possibilité de relever des défis tels que le
vieillissement, le changement climatique et la faible croissance de la
productivité ».