COMMUNICATION-
PERSONNALITES- BRAHIM BRAHIMI
UNE JOURNÉE D’ÉTUDE LUI A ÉTÉ CONSACRÉE HIER
Brahim Brahimi, itinéraire
d’un militant pour la liberté de la presse
© Hanafi
H/Liberté lundi 3 mai 2021
Ils étaient nombreux hier (dimanche) à l’amphithéâtre Zouhir-Ihadaden de l’Ecole supérieure de journalisme d’Alger pour
témoigner de la justesse du combat intellectuel mené par le défunt universitaire,
Brahim Brahimi, en faveur de la liberté de la presse.
En effet, ses anciens étudiants et ses ex-collègues de la faculté des
sciences de l’information qui l'ont connu, admiré et aimé ont choisi la veille
de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse pour
raconter l’itinéraire professionnel et la trajectoire scientifique de Brahim
Brahimi qui a milité durant toute sa longue carrière pour la liberté de la
presse en Algérie.
“C’est le meilleur hommage qu’on puisse rendre à cet intellectuel
inlassable, en marquant une halte sur son parcours”, ont affirmé, d’emblée, les
organisateurs de la rencontre hommage d’hier intitulée : “Les apports du défunt
Brahim Brahimi dans le domaine de la liberté de la presse”.
C’est le Dr Boudjemâa Redouane, ancien collègue
et ancien étudiant de Brahim Brahimi, qui a planté le décor, en tentant de
dresser un portrait qui retrace l’épaisseur intellectuelle du défunt et qui reprend
les grands aspects de son projet scientifique.
L’intervenant a ainsi relevé l’importance de cette circonstance pour
reprendre dans le détail l’incommensurable parcours de cet universitaire dévoué
: “Cette halte d’aujourd’hui nous offre aussi une opportunité pour revisiter un
pan de l’histoire du combat pour la liberté de la presse en Algérie.
Le projet scientifique adopté par notre défunt professeur est intimement
lié à la philosophie des droits de l’Homme. Pour le défunt, le droit du citoyen
à l’information relève de la philosophie des libertés et de la citoyenneté.”
L’approche de Brahim Brahimi pour la liberté de la presse est basée sur les
fondements mêmes des libertés toujours d’actualité. Le défunt avait abordé la
liberté de ton et de la critique bien avant l’avènement de l’ère des libertés
politiques et d’expression en 1990.
“Notre défunt professeur est réputé pour ses positions et ses critiques
constructives. Il ne cessait, d’ailleurs, de critiquer les résolutions du parti
unique”, a encore rappelé le Dr Boudjemâa. L’orateur
n’a pas manqué d’ouvrir, au passage, une parenthèse sur l’affaire du
journaliste Rabah Kareche emprisonné depuis quinze
jours à Tamanrasset. “Il m’est vraiment regrettable de constater
qu’aujourd’hui, il y a encore des journalistes qui sont derrière les barreaux.
Le correspondant de Liberté, Karèche, à Tamanrasset
n’a rien fait de grave, il a juste rapporté et couvert une manifestation
publique”, se désolera Boudjemâa.
Sur un autre registre, le conférencier a rappelé que Brahimi a édité trois
ouvrages de référence qui traitent de la problématique de la liberté de ton et
de l’information en Algérie. Il s’agit de « Le pouvoir, la presse et les
intellectuels algériens », « Le pouvoir, la presse et les droits de
l’homme en Algérie », ainsi que « Le droit à l’information, l’état
d’urgence et le parti unique ».
“Ces trois livres dressent bien un portrait assez circonstancié sur la liberté
de la presse en Algérie.
Lorsqu’on consulte ses ouvrages, on comprendra rapidement que leur trame de
fond est intimement liée à la philosophie politique et à la philosophie de la presse”,
expliquera encore Boudjemâa Redouane. Les travaux de
cette journée d’étude se sont poursuivis aussi par la présentation d’un
documentaire qui retrace le parcours du défunt.
Des collègues et des anciens étudiants de Brahim Brahimi ont rappelé que le
défunt avait également consacré sa vie à l'enseignement. Le défunt reste un des
fondateurs et un des fervents militants pour le retour de l’Ecole supérieure de
journalisme en 2008 qu’il a dirigée jusqu’en 2013. Brahim Brahimi est décédé un
22 septembre 2018.