COMMUNICATION- JOURNALISME- FEMMES JOURNALISTES-ATTAQUES ON LIGNE
Près
de trois femmes journalistes sur quatre affirment avoir été victimes de
violences en ligne et 20% d'avoir souffert du prolongement de ces attaques dans
leur vie réelle.
Près
de trois femmes journalistes sur quatre affirment avoir été victimes de
violences en ligne et 20% d'avoir souffert du prolongement de ces attaques dans
leur vie réelle, selon une étude mondiale menée par l'Organisation des Nations
unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
Et aussi Les violences en ligne
contre les mineurs ont bondi de 57% en 2020
La
violence en ligne envers les femmes journalistes varie entre "des attaques
à grande échelle ou des menaces extrêmes à un moment donné" et "des
agressions constantes d'un niveau inférieur" sur les réseaux,
constate l'Unesco dans une vaste étude publiée ce vendredi.
Celle-ci
comprend une enquête mondiale menée auprès de 901 journalistes originaires de
125 pays étayée par 173 entretiens approfondis, 15 études de cas par pays et
l'analyse de plus de 2,5 millions de messages Facebook et Twitter visant deux
journalistes d'investigation, la Britannique Carole Cadwalladr
et l'Americano-philippine Maria Ressa,
lauréate 2021 du Prix mondial de la liberté de la presse Unesco/Guillermo Cano.
"La
misogynie s'ajoute à d'autres formes de discriminations:
les femmes journalistes noires, lesbiennes ou d'une certaine religion, par
exemple, subissent beaucoup plus de discriminations", constate auprès
de l'AFP Saorla McCabe, conseillère principale pour
le développement de la communication, de l'information et des médias à
l'Unesco.
Quand
64% des journalistes blanches déclarent avoir subi des violences en ligne, ce
taux bondit à 81% pour les journalistes noires. Même constat en termes
d'orientation sexuelle: les attaques en ligne ont
touché 72% des journalistes hétérosexuelles contre 88% des journalistes
lesbiennes.
Les
attaques subies par les femmes journalistes sont "soit sexistes, soit
sexualisées", elles sont "très souvent axées sur des
caractéristiques personnelles comme leur physique, leur origine ethnique ou
culturelle plutôt que sur le contenu de leur travail", précise Saorla McCabe.
Ces
cyberviolences rejaillissent aussi dans le monde physique:
20% des journalistes interrogées affirment avoir subi des agressions, injures
et harcèlement hors ligne liés aux cyberattaques. Ce taux bondit à 53% pour les
femmes journalistes arabes, d'après l'Unesco.
A
la clé aussi, un impact sur la santé psychique pour 26% des journalistes
interrogées (certaines souffrent de stress post-traumatique) et le risque
d'auto-censure sur les réseaux sociaux (30% des journalistes interrogées).
D'où
la question de la responsabilité des réseaux sociaux, identifiés dans l'étude
comme "les principaux vecteurs" de cette cyberviolence, Facebook et
Twitter étant les plus utilisés par les journalistes.
"Une
plus grande transparence" sur la manière "dont ces attaques sont
gérées par les processus de modération" des différentes plateformes
et sur les algorithmes "serait nécessaire", conclut Saorla McCabe.