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Liberté de la presse- Classement Rsf 2021 (II/II)

Date de création: 21-04-2021 17:35
Dernière mise à jour: 21-04-2021 17:35
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COMMUNICATION- ETUDES ET ANALYSES- LIBERTE DE LA PRESSE- CLASSEMENT RSF 2021 (II/II)

Le Classement région par région

 

L’Europe et l’Amérique (Nord et Sud) restent les continents les plus favorables à la liberté de la presse, même si la zone des Amériques enregistre cette année la plus grande dégradation des scores régionaux (+2,5 %). Le continent européen accuse pour sa part une détérioration conséquente de son indicateur “Exactions”. Les actes de violence ont plus que doublé au sein de la zone Union européenne-Balkans, alors que cette dégradation est de 17 % au niveau mondial. Les agressions  contre les journalistes et les interpellations abusives se sont notamment multipliées en Allemagne, en France (34e), en Italie (41e), en Pologne (64e, -2), en Grèce (70e, -5) , en Serbie (93e) et en Bulgarie (112e, -1).

 

Si la détérioration  du score “Exactions” est moindre en Afrique, ce continent reste le plus violent pour les journalistes, d’autant que la pandémie de Covid-19 a exacerbé le recours à la force pour empêcher les journalistes de travailler. En Tanzanie (124e), le président John Magufuli affirmait que le coronavirus était un “complot des Occidentaux” et que son pays l’avait chassé “par la prière”. Il avait instauré un blackout de l’information sur la pandémie, avant de décéder en mars.

 

En Asie-Pacifique, le virus de la censure s’est répandu au-delà de la Chine, notamment à Hong Kong (80e), où la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin menace sérieusement l’exercice du journalisme. L’Australie (25e, +1) a expérimenté une variante inquiétante : en réponse à un projet gouvernemental exigeant des plateformes de rémunérer la presse pour les contenus repris sur les réseaux sociaux, Facebook a décidé d’interdire aux organes de presse australiens de publier ou de partager des contenus journalistiques sur leurs pages.

 

La zone Europe de l’Est et Asie centrale (EEAC) conserve son avant-dernière place au niveau régional, en raison notamment des événements au Bélarus (158e, -5) : une  répression d’une ampleur inégalée s’est abattue sur les journalistes pour masquer la réalité d’une large contestation des résultats de l'élection présidentielle. 

 

Aucun changement majeur n’a été constaté dans la région du Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA), qui conserve la dernière place au Classement. En Algérie (146e) et au Maroc (136e, -3), une justice instrumentalisée contribue à réduire les journalistes critiques au silence, tandis qu’au Moyen-Orient, les pays les plus autoritaires, l’Arabie saoudite (170e), l’Egypte (166e) et la Syrie (173e, +1), ont renforcé  leurs pratiques de musellement de la presse et réaffirmé leur monopole de l’information à la faveur de la crise sanitaire. Dans cette région du monde, qui reste la plus dure et la plus dangereuse pour les journalistes, la pandémie de Covid-19 n’aura fait qu’exacerber les maux d’une presse déjà à l’agonie.

 

La stabilité de l’indice global de référence du Classement entre 2020 et 2021 (qui enregistre une baisse de 0,3 %) ne saurait occulter la situation générale au regard du moyen terme : l’indice global reste dégradé de 12 % en comparaison de ce qu’il était à sa création en 2013.