RELATIONS INTERNATIONALES-
RUSSIE- MARCHÉ AFRICAIN 2020
©Le Soir d’Algérie/Azedine Maktour, lundi 19 avril
2021
Pour la Russie, l’Afrique reste l’un des
clients les plus prometteurs. L’Afrique, dont l’Algérie qui occupe la seconde
place des destinations privilégiées par les produits russes, et ce, malgré
l’impact de la pandémie qui s’est traduit, en 2020, par une perte de 2,2
milliards de dollars pour finalement atteindre les 11,8 milliards de dollars,
selon les chiffres livrés par une des versions en ligne de l’agence
d’information russe Sputniknews.
Les importations de l'Algérie ont enregistré en 2020 une baisse de 18%, soit
34,4 milliards de dollars, et les exportations de 33%, soit 23,8 milliards de
dollars, avait indiqué en début d’année le directeur général du commerce
extérieur au ministère du Commerce, Khaled Bouchlaghem.
Des baisses certes, mais cela n’a pas empêché des pays de faire de belles
affaires commerciales avec l’Algérie, creusant le déficit de la balance
commerciale pour s’élever à 10,6 milliards de dollars pour ladite année.
Un déficit qui s’est creusé au bénéfice de pays devenus traditionnels dans les
échanges commerciaux avec le nôtre et d’autres pays avec lesquels les échanges
ne vont pratiquement que dans un sens, l’exportation en direction de l’Algérie.
Il en est ainsi de la Russie dont la directrice du centre d’exportation a
livré, à travers le canal de l’agence de presse multimédia Sputniknews,
quelques chiffres relatifs aux relations commerciales de son pays avec
l’Afrique, dont l’Algérie bien entendu. Malgré une baisse
«sensible» en 2020, l’Afrique constitue l’un des importateurs les
plus prometteurs, comme le qualifie l’agence de presse, au moment où le centre
d’exportation russe fait état de 11,8 milliards de dollars engrangés, 2,2
milliards de dollars de moins qu’en 2019. Malgré cette baisse générale, les
exportations russes en produits alimentaires en direction de l’Afrique ont
augmenté de 29% par rapport à 2019 et sont estimées à 4,1 milliards de
dollars.
«Des chiffres en décalage avec les livraisons
réelles», a expliqué la directrice générale du centre d’exportation russe à
l’agence de presse multimédia qui évalue ces exportations à 4,5 milliards de
dollars parce que des produits sont envoyés par des traders, via les Émirats
arabes unis par exemple, ou des pays de transit, comme la Lettonie, selon la
directrice. «Aujourd’hui, les approvisionnements de la
Russie en Afrique sont principalement les denrées alimentaires, en particulier
le blé, et les équipements spéciaux. Mais certaines quantités d’huile de
tournesol, d’engrais et de métaux sont également exportées»,
a précisé l’interlocutrice de Sputniknews.
L’essentiel des importations africaines en provenance de Russie sont
constituées du blé pour 3,5 milliards de dollars, soit 30% de plus qu’en 2019,
de l’huile de tournesol pour 256 millions de dollars, et de l’huile de soja
pour une facture de 108 millions de dollars. Pour le moment, la Chine ne tire
pas son épingle du jeu qui a lieu en Afrique pour la simple raison que les
entreprises russes n’ont pas les moyens financiers
«suffisants» pour se déployer autant que le font les Chinois sur le
continent, du moins pas pour le moment d’autant que jusque-là «la demande
y est généralement limitée» même si pour les Russes, comme pour les autres
puissances, l’Afrique est le continent du futur. Pour le moment, donc, les
Russes se contentent de ce qu’ils détiennent comme part de marché en Afrique
mais l’objectif déclaré et fixé par le Président russe est
de doubler le commerce entre la Russie et les États du continent
africain au cours des cinq prochaines années.
Là, jusqu’à ces temps où la pandémie n’en finit pas d’impacter l’ensemble de
l’économie mondiale, la Russie envoie l’essentiel de ses exportations en
Afrique du Nord, plus particulièrement l’Égypte, l’Algérie et le Maroc.
Selon des chiffres officiels puisque fournis par la Direction générale des
douanes algériennes, la Fédération de Russie est le 10ème pays chez lesquels
l’Algérie s’approvisionnait en 2020, entre janvier et novembre plus
précisément, avec une part de marché de 2,59%, bien loin des 16,91% que détient
la Chine ou encore des 10,72% que s’accapare la France.
Mais en termes de progression de sa part en Algérie, la Russie a réussi en 2020
à la faire évoluer de 60,26%, de loin la plus importante de tous les
partenaires chez lesquels l’Algérie s’approvisionne, en attendant la matérialisation
du vœu de Poutine de doubler dans les cinq ans le commerce avec l’Afrique en
général.