HISTOIRE – PERSONNALITES- LES « OUBLIÉS »DE LA REVOLUTION
©Mohamed Zeddour Mohamed
Brahim, fb, 19 mars 2016
Aujourd’hui vont s’écouler 54 années depuis la
conclusion des accords d’Evian. Nul besoin d’en faire une rétrospective puisque
la sempiternelle récupération s’en chargera. Les analystes de service ont déjà
aiguisé leurs plumes, réchauffé leurs textes, mis au goût du jour. « Mais
parlons d’autre chose » chantait Brel. Brièvement, je rappellerai que des
étrangers se sont impliqués et ont pris fait et cause pour le combat algérien :
chacun d’eux s’est impliqué plus que ne l’ont fait Ben Bella, Boukharrouba et Bouteflika réunis qui n’ont pas tiré une
balle pour la défense de leur pays qui allait leur être livré sur un plateau
d’or, les chars et les baïonnettes veillant au grain. Mon propos est consacré
donc à ces étrangers. Si je parle spécialement de l’un d’eux, cela n’enlèvera
rien au mérite des autres pour lesquels je prépare une étude à part. Il
s’agit de trois syriens qui, abandonnant richesses et fructueuses affaires
dans leur pays, choisirent de se joindre à leurs frères algériens. Tous les
trois étaient chirurgiens : Noureddine Atassi
(1929 – 3/12/1992), Youssef Zouayyine (1931 –
10/1/2016) et Ibrahim Makhous (1918 – 2013). Ils
activèrent dans les hôpitaux du FLN le long de la frontière algéro
– tunisienne et rejoignirent leur pays dès l’Indépendance acquise. En 1966, le premier cité fut Président de la Syrie, le deuxième Chef
du Gouvernement et le troisième Ministre des Affaires Etrangères. Ils furent
jetés en prison après le coup d’Etat de Hafedh Al-Assad en fin de l’année 1970. Je reviendrai sur leur palpitant
itinéraire. Or il y a eu un génie pakistanais qui rejoignit non seulement la
Révolution algérienne mais toutes les causes justes à travers le monde : Ahmed Eqbal (1933 – 1999), - dont Edward Saïd disait qu’il était
son mentor- « doté d’une grande connaissance de la société américaine et qui
était peut-être le meilleur théoricien et historien des mouvements de
libération nationale ». Eqbal était de tous les
combats pour les justes causes à travers la planète, fut très proche de Frantz
Fanon et fit partie de la délégation algérienne aux négociations d’Evian. Qui
s’en souvient ? Quels rue, place, Institut portent son nom ? Il m'arrive de me
surprendre moi-même par mes propres inepties incontrôlées. Ahmed n'a jamais
tenu à la gloire car c'était elle qui lui courrait derrière. Et si elle le
rattrape, post-mortem, qu'ajoutera-t-elle à son aura?