HISTOIRE- GUERRE DE LIBERATION NATIONALE- CESSEZ LE
FEU 19 MARS 1962 (COMPLEMENT)
© Aps,vendredi
19/3/2021.Extrait
Les accords d'Evian, négociés par une délégation du
Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et signé le 18 mars
1962, ont permis à l'Algérie de réaliser les trois objectifs fondamentaux pour
lesquels la Guerre de libération nationale a été déclenchée le 1er Novembre 1954: indépendance totale, sauvegarde de l'unité de son
peuple et intégrité de son territoire.
Elles constituent en cela une victoire
éclatante pour le peuple algérien et son représentant légitime à ces
négociations, le Front de libération nationale (FLN).
Dès le déclenchement de la lutte de
libération, en 1954, le FLN appelle la France à des négociations sans
conditions préalables, en vue de l'indépendance de l'Algérie et mettre fin à
132 années de colonisations au cours desquelles les Algériens sont réduits au
statut d'"indigènes". La réponse du gouvernement français de l'époque
est brutale et se traduit par une intensification de la répression.
Cette position s'infléchit avec le temps, les
autorités françaises se rendant compte de la détermination irréductible du
peuple algérien à arracher sa liberté et son
indépendance.
Des premiers contacts sont alors établis
entre le FLN et le gouvernement français en 1956 mais sont
interrompus suite au détournement de l'avion transportant cinq
dirigeants historiques de la Révolution. Ils reprennent en 1957, puis en 1958,
mais sont une nouvelle fois suspendus avec la chute de la Quatrième République
française et le retour du général de Gaulle au pouvoir pour "sauver
l'Algérie française". Mais ce dernier finit par admettre le principe de
l'autodétermination de l'Algérie.
Le 16 juin 1961 débutent les
premières négociations officielles a Evian-les-Bains, une station thermale du
centre de la France. La délégation algérienne est conduite par Krim Belkacem,
alors que le gouvernement français est représenté par le ministre Luis Joxe.
Cinq points sont à l'ordre du jour de ces négociations:
cessez-le-feu, organisation d'un référendum d'autodétermination, statut de la
minorité européenne en Algérie, le Sahara, les essais nucléaires français et la
base militaire de Mers el Kébir (Oran).
La question fondamentale du Sahara, que
la France veut séparer du reste du territoire algérien, oblige les
représentants du GPRA à suspendre les négociations, qui reprennent en septembre
de la même année, après l'échec des manœuvres françaises autour de cette partie
intégrante du territoire national.
Le dernier round de ces négociations,
qui dure 12 jours (du 7 au 18 mars), se tient à Evian après l'approbation par
le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), réuni à Tripoli, du
pré-accord conclu en février 1961 aux Rousses (Est de la France, à la frontière
avec la Suisse).
L'accord de cessez-le-feu, intervenu à
la suite de la signature officielle des accords d'Evian, stipule la fin des
opérations militaires et toute action armée à partir du 19 mars 1962 à 12h00
sur l'ensemble du territoire algérien et la tenue d'un référendum
d'autodétermination le 1er juillet, lors duquel les Algériens votent
massivement en faveur de l'indépendance.
Les accords d'Evian prévoient aussi des
mécanismes pour organiser la période de transition devant servir à préparer la
consultation référendaire dans de bonnes conditions. C'est ainsi qu'il est décidé
l'institution d'un exécutif provisoire chargé d'assurer la gestion des affaires
publiques propres à l'Algérie durant cette période. Cette institution qui siège
à Rocher-Noire (Boumerdes) est présidé par Abderrahmane Fares.
Ces accords comportent également des
dispositions relatives à la libération des détenus et des prisonniers (dans un
délai maximum de vingt jours à compter du cessez-le-feu) et au retour des
réfugiés.
Durant la période de transition, l'OAS
(organisation armée secrète, proche de l'extrême droite française) multiplie
les attentats et les exactions pour saboter les accords, pratiquant la
politique de la terre brûlée.
Autre clause des accords d'Evian, le
statut des Français en Algérie après l'indépendance. Les deux parties
parviennent à un accord accordant un délai de trois ans aux Français pour
choisir la nationalité algérienne ou garder leur nationalité française et être
traités conformément aux lois qui régissent les étrangers en Algérie.
S'agissant de la Base navale de Mers El-kébir, il est convenu d'accorder une concession de 15 ans à
la France. En définitive, la France évacue Mers El-Kébir en 1967 avant
l'expiration du délai de concession.