ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES- LIBERTE ECONOMIQUE-
CLASSEMENT FOUNDATION HERITAGE 2020 (COMPLEMENT ALGERIE)
Le dernier classement en date est celui
effectué par un think-tank américain Heritage Foundation, sur l’indice
de liberté économique. L’Algérie récolte une note globale de 49,7 et une piètre
position de 162e sur 178 pays examinés.
Le classement de la fondation Héritage
recense 5 catégories d’économies, en partant de la «plus
libre» (avec un score entre 80 et 100), suivie d’«essentiellement libre»
(70-79,9), puis «modérément libre» (60-69,9), essentiellement non libre
(50-59,9) et enfin «réprimée» (0-49,9). Du Burundi classé à la 161e place
jusqu’à la Corée du Nord à la 178e position, ces pays sont classés dans la
catégorie d’Etats où la liberté économique est la plus
«étouffée» ou «réprimée».
«L’Algérie est classée 13e sur 14 pays de la région du moyen
Orient et de l’Afrique du Nord, et son score global est inférieur aux moyennes
régionales et mondiales», indique l’indice en notant pourtant une légère
amélioration du score de 2,8 points par rapport au précédent classement.
«Après une baisse de dix ans, le score de liberté économique
de l’Algérie a augmenté cette année. Il reste réprimé mais est très proche du
seuil pour un classement plus élevé», notent dans
leurs remarques les rédacteurs du rapport. Ils estiment que pour sortir de
cette situation, l’Algérie doit se mettre sur la voie d’une plus grande liberté
économique en renforçant notamment son système judiciaire et d’autres
institutions garantes de l’Etat de droit.
L’indice constate des faiblesses dans la
législation algérienne permettant la liberté économique, notamment dans le
droit à la propriété (un score de 34 points), une faible efficacité des
procédures judiciaires (41points) et un manque d’intégrité gouvernementale (32,7
points). «Le gouvernement contrôle la plupart des
biens immobiliers en Algérie. Des titres de propriété flous et des revendications
de propriété souvent contradictoires rendent l’achat de biens immobiliers
privés difficile. Bien que les droits de propriété sont
garantis et reconnus, les procédures judiciaires peuvent être longues et les
résultats imprévisibles.
Le pouvoir judiciaire est généralement
faible, lent et soumis à des pressions politiques. Le copinage et la corruption
affligent les entreprises et les secteurs publics, en particulier dans le
domaine de l’énergie», souligne l’indice dans le
chapitre dédié à l’Etat de droit. Le même rapport suggère une plus grande
ouverture et une plus grande liberté financière afin d’améliorer le climat des
affaires. Dans le chapitre poids du gouvernement ou intervention de l’Etat dans
les affaires économiques, l’indice remarque un taux d’imposition le plus élevé
sur les revenus des particuliers estimé à 35% et le taux d’imposition le plus
élevé sur les sociétés est de 26%. «La charge fiscale
globale équivaut à 37,2% du revenu intérieur global.
Les dépenses publiques ont représenté 38,5%
de la production totale PIB au cours des trois dernières années, et les
déficits budgétaires ont représenté en moyenne 5,4% du PIB. La dette publique
équivaut à 46,3% du PIB», note le rapport qui octroie
au poids du gouvernement une taille importante, notamment à travers un fardeau
fiscal dont le score est de 67,2 points, les dépenses du gouvernement 55,4
points et la santé fiscale 49,1 points.
En notant que l’économie algérienne
devrait se contracter de 5,5% cette année, l’indice sur la liberté économique
octroie un score de 63,5 à la liberté des affaires, de 51,3 à la liberté de
l’emploi et de 84,3 à la liberté monétaire. «Créer une
entreprise, gérer les permis de construire et obtenir des connexions
électriques sont tous devenus moins chers, mais les coupures d’électricité se
produisent à une fréquence légèrement plus élevée. +La valeur ajoutée par
travailleur a évolué, augmentant la liberté d’emploi. Le gouvernement,
confronté à un déficit budgétaire important causé par la baisse des prix du
pétrole, a fortement réduit les subventions aux carburants en 2020», note le rapport.
Concernant la liberté commerciale, le même
document souligne que «l’Algérie a deux accords
commerciaux préférentiels en vigueur. Le taux tarifaire moyen pondéré en
fonction des échanges est de 13,8 % et des couches de barrières non tarifaires
sont en place», déplore l’indice en ajoutant que «les
investisseur étrangers sont généralement limités au statut de minorité, et les
restrictions à la propriété étrangère limitent encore le dynamisme des
investissements dont on a tant besoin».
L’indice américain constate également que «le marché des capitaux est sous-développé et le secteur
financier reste dominé par les banques publiques». La liberté d’investissement
récolte un faible score de 30 points, tout comme la liberté financière.