ENVIRONNEMENT-
GEOGRAPHIE- ÎLES ALGERIENNES (I/IV)
Les îles algériennes en parcourant le littoral d'est en ouest, c'est-à-dire
depuis la frontière de la Tunisie (dont la dernière île est celle de Tabarka,
la bénie, mot phénicien), jusqu'à la frontière du Maroc (dont les premières îles sont les trois Zaffarines, celles où souffle le
zéphyr, mot grec).
1- Île de La Calle :
(El Kala - wilaya d'El Tarf)
Cette île étroite et basse mesure 350 m de longueur sur 60 m de largeur,
elle est entourée de rochers qui la rendent inabordable si ce n'est en son
port. Vers 1100 avant J.-C., les Phéniciens y ont créé une escale, mais nous ne
savons pas comment ils la nommaient. Elle reçut un jour le nom berbère de Tuniza (Tunis), qui correspond à "Ensa"
(lieu où l'on fait halte pour la nuit, précédé de l'article féminin
"T"). Les Romains ont bâti une ville sur le continent et ils ont
donné à l'île, on ne sait pourquoi, le nom d'Île Maudite ; ils l'ont reliée à
la ville par une jetée formant un port. Les Arabes l'ont appelée Marsa El Kharas, le Port aux Breloques, (les breloques étant le
corail). Au xvie siècle, l'île était fréquentée par
les corailleurs français et italiens et ces derniers lui ont donné le nom
européen de La Calle qui a ici le sens de cale au sens maritime du mot, de
couloir, de calanque, d'abri entre deux pointes de terre ou de rochers. Les
Français ont occupé l'île en 1836 et ont maintenu ce nom en le prononçant à la
française. Les Algériens ont traduit par El Kala. Après l'occupation française,
l'île a été reliée au continent par une chaussée digue de 150 m. Plusieurs
îlots sans nom sont situés à proximité du rivage, deux vers l'est, entre la
frontière tunisienne et La Calle, six vers l'ouest, entre La Calle et le Cap
Rosa.
2- Îlot du Lion : (Annaba)
À 5 km au nord de Bône, au pied du Ras El Hammam (le Cap des Pigeons), un
gros rocher de 17 m de hauteur a une forme extraordinaire et, vu sous un
certain angle, représente une silhouette de lion.
3- Îlot du Fort Génois : (Annaba)
Sur un cap proche du précédent, à 8 km au nord de Bône, les Génois avaient
construit au XVe siècle un fort, en vue de protéger leurs navires qui venaient
s'abriter à ses pieds; c'est ainsi que ce cap a pris
le nom de Cap du Fort Génois. Il est entouré, à faible distance, d'un grand
nombre de gros rochers qui méritent à peine le nom d'îlots.
4- La Voile Noire : (Seraïdi - wilaya d'Annaba).
À l'extrémité d'une pointe aiguë, au nord de la plage de Seraïdi (ex- plage Bugeaud), se détache un rocher sans nom
qui, vu sous un certain angle, a un aspect conique. Deux kilomètres à l'ouest,
la "Voile Noire" est un autre rocher conique de 143 m de hauteur, qui
se détache aussi à l'extrémité d'une pointe très aiguë avançant de 800 m en
mer, comme un môle. De loin, on peut croire qu'il s'agit d'un bateau à voile.
Son nom arabe est Qeloua es soudan, la Voile Noire,
et on peut se demander pourquoi certaines cartes mentionnent "La Vache
Noire". Deux kilomètres plus loin, on croit voir une île, le Pain de
Sucre, qui est en réalité un simple promontoire. Encore plus à l'ouest, un îlot
sans nom se trouve au nord du Cap Caxine.
5- Île Takouch : (Cap de Fer - wilaya de Skikda,
ex-Philippeville).
Au nord-est du Cap Takouch et à proximité du
rivage, se trouve l'île Takouch, parfois nommée Djazira (île). C'est un rocher peu élevé, de couleur jaune
ou rousse. Le nom ancien, Tacatua, est berbère et
"Ta" est l'article féminin.
6- Île Sainte-Piastre : (Cap de Fer - Skikda)
À 5 km à l'ouest du Cap Takouch et à 2 km du
rivage, l'île Sainte Piastre a une centaine de mètres de diamètre et 33 m de
hauteur. Sainte-Piastre est inconnue. S'agirait-il d'une piastre?
Le nom actuel de l'île est aussi inconnu...
7- Îlot Tekedid : (Cap de Fer - Skikda).
Le Ras Tekedid n'est autre que la pointe
extrême-ouest du Cap de Fer et un phare y a été construit. Cette pointe est si
bien détachée de la côte qu'on la prend souvent pour une île, ce qu'elle n'est
pas. Tekedid, est un nom berbère et "Te" est un article.
À 700 m de son extrémité, se trouve un îlot de 27 m de hauteur qui,
souvent, se distingue mal du cap.
8- Îlots de Skikda : (Skikda).
Plusieurs gros rochers, méritant à peine le nom d'îlots, bordent le rivage
au lieu-dit Pont-Romain, entre Philippeville et Stora.
9- Île des Singes :
(Stora - Skikda).
Le phare de Stora est construit sur une petite île rocheuse, au nord de la
ville, au pied de la redoute des Singes dont elle a pris le nom.
10. Île du Lion :
(Stora - Skikda).
Située à 2 km au nord de Stora et à 200 m du rivage, cette île est un
rocher triangulaire de 100 m de côté. Elle est flanquée vers l'ouest d'un ilot
rocheux sans nom. À son nord-ouest, deux autres îlots rocheux bordent le
rivage.
11- Île Srigina :
(Stora - Skikda)
Relativement grande, cette île mesure environ 400 m de longueur nord-sud et
100 m de largeur est-ouest. Elle est située à 800 m du rivage et à 4 km au nord
de Stora. C'est un rocher presque sans végétation sur lequel un phare a été
construit. Ce curieux nom de Srigina a quelque
analogie avec Sguigata, déformation de Rusicada, et qui, à une certaine époque, a désigné Stora.
Les Grecs puis les Romains l'ont nommée Ydras nèsos (Hydrae insulae
= Les îles d'Hydra). Ces mots étant au pluriel, il est probable qu'ils
désignent l'île Srigina et les petits rochers peu
élevés qui l'entourent.
12. Les deux Frères : (Stora - Skikda)
Près du rivage, à 4 km au nord ouest de l'île Srigina, deux gros rochers appelés "les deux
frères" ou, en arabe, Djazaïr El Kalaâ (les îles noires). Le plus grand, nommé Tarsakh ou Tarsa est un rocher
nu, pyramidal. Le plus petit, d'un kilomètre plus à l'ouest, est de forme
conique et n'a pas d'autre nom que "l'autre frère".
13- Les Sept îles :
(Aïn Zouit - Skikda).
Six kilomètres à l'ouest des "Deux Frères", un îlot rocheux de
forme conique se trouve à proximité du rivage. Quelques centaines de mètres
plus à l'ouest, six autres îlots analogues forment une chaîne rectiligne de 750
m de longueur, à peu près perpendiculaire au rivage. On les appelle les
Sept-Iles, mais le nom arabe est Tsour Ahmed Djerbi (le bœuf ou le taureau d'Ahmed Djerbi).
14- Île Collo :
(Kerkera - Skikda).
Il faut dire île Collo et non pas île de Collo. Malgré ce nom, cette petite
île se trouve à l'ouest du Cap Bibi, à une douzaine de kilomètres à l'est de la
ville de Collo. Sur une colline de 60 m de hauteur, de couleur roussâtre, et
dont le sommet est arrondi, elle constitue un excellent abri pour les navires.
Peu de végétation, mais des milliers d'oiseaux : milans, éperviers, goélands,
pétrels, pigeons... y vivent. Son nom phénicien, Chullu,
signifie arrondi suite à la rondeur de son sommet. Ce nom a d'abord été celui
de l'île qui a été le mouillage des plus anciens marins phéniciens ; il est ensuite
devenu celui du golfe et enfin celui de la ville. Les Arabes ont écrit El Koll ou El Qoll, mais Collo a été maintenu après
l'indépendance. Il semble que cette île ait porté le nom de Rabhat
Teffa (le bois des pommiers).