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Think Tank

Date de création: 08-03-2021 19:21
Dernière mise à jour: 08-03-2021 19:21
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COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- THINK TANK

Un think tank ou laboratoire d'idées est généralement une structure de droit privé, indépendante de l'État ou de toute autre puissance, en principe à but non lucratif, regroupant des experts et produisant des études et des propositions souvent dans le domaine des politiques publiques et de l'économie. Alors qu'un laboratoire d'idées réunit des professionnels au sein d'une structure formalisée et produit de façon systématique des études et des rapports, un club ou cercle de réflexion est beaucoup moins formel. Il réunit, souvent autour d'un homme ou d'un parti politique, des personnes de bonne volonté désirant réfléchir sur une base non professionnelle à des problèmes relevant des politiques publiques. Dans les pays du monde anglo-saxon, think tank est aussi nommé brain box ou think factory.  En 2012, il y avait 6 603 think tanks contre 6 480 think tanks en 2010  dans le monde. La création de think tanks a été très forte de la fin des années 1960 au début des années 2000. Au plus fort de la croissance, vers l'année 1996, il se créait dans le monde près de 150 think tanks par an. Depuis, la progression de leur nombre a fortement ralenti aux États-Unis, mais elle s'est accélérée en France, de même que s'est accentué leur poids sur la décision politique. Les États-Unis restent le pays qui compte le plus de think tanks, suivi depuis quelques années par la Chine.

Généralités

Rôle

Pour Peter Singer, les laboratoires d'idées font un lien — il utilise la métaphore de la chaîne de bicyclette — entre le monde de la recherche et le monde politique, et apportent une rigueur académique à l'étude des problèmes contemporains. Pour James McGann, directeur du Think Tanks and Civil Societies Program à l'université de Pennsylvanie et éditeur du classement mondial des laboratoires d'idées, ceux-ci « aident à mettre au point les agendas politiques et dressent des ponts entre le savoir et le pouvoir». Aussi, si certains think tanks sont uniquement centrés sur la recherche et la diffusion de documents de travail, d'autres ajoutent à cette fonction une activité de club, c'est-à-dire qu'ils ont des adhérents dans la société civile, pour lesquels sont organisés des colloques, des séminaires et des réunions. Cette activité est particulièrement développée au Council on Foreign Relations et à la Fabian Society.

Pour Richard N. Haass les laboratoires d'idées contribuent de cinq façons à la politique publique :

ils « génèrent des idées originales et des options politiques » ;

ils « fournissent un réservoir d'experts prêts à être employés par le gouvernement[9] ». Aux États-Unis, les think tanks contribuent à la circulation des élites, par exemple en servant de réservoirs de talents ou en permettant aux membres d'une administration d'intégrer une structure et de préparer leur retour lorsque leur parti n'est plus au pouvoir ;

ils constituent « un lieu où les décideurs peuvent débattre d'idées et tester de nouvelles approches ». Par exemple, Chatham House organise de nombreux débats sous les règles dites de Chatham House, qui permettent la confidentialité des échanges. Cette pratique a été reprise par de nombreux think tanks ;

ils ont un rôle pédagogique tant au niveau des élites que des citoyens, et contribuent à éclairer le débat public. Certains think tanks ne sont guère intéressés par le grand public et préfèrent se centrer sur les décideurs, mais d'autres, au contraire, vont viser le grand public. Les think tanks « reaganiens » ou « thatcheriens », au départ considérés comme hors du « cercle de la raison », ont ciblé le grand publicet ont également servi de support à l'émergence d'un groupe de dirigeants conservateurs ;

les think tanks consacrés aux Relations internationales peuvent « compléter les efforts officiels pour résoudre les conflits ».

Les think tanks ne visent pas seulement à réaliser des études originales. Un de leurs principaux objectifs est d'adapter les idées existantes aux « besoins et contraintes du monde politique ».

Typologie

Carol Weiss distingue quatre variétés de think tank :

des « universités sans étudiants », comme la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale ou l'IFRI en France. Ils emploient des chercheurs en général titulaires de doctorats et ont à cœur de réaliser des études dotées d'une rigueur académique ;

des think tanks travaillant principalement grâce à des études commandées par les institutions publiques telle la RAND Corporation ;

des advocacy think tanks (en français, on pourrait parler de « think tanks dévoués à une cause »). Ils produisent des études et promeuvent des idées en lien avec les valeurs qu'ils veulent défendre ;

les think tanks liés aux partis politiques. En général, malgré tout, ils essaient de garder une certaine autonomie de façon à préserver la qualité des recherches.

Critique

L'influence de certains intérêts privés sur les médias, via notamment les think tanks, a été étudiée par Noam Chomsky et Edward Herman dans leur livre La Fabrication du consentement, et théorisée en partie via leur modèle de propagande. L'histoire des think tanks néolibéraux, leur finalité et leurs liens avec les lobbies financiers ont fait l'objet d'une enquête approfondie de Roger Lenglet et Olivier Vilain dans Un pouvoir sous influence : quand les think tanks confisquent la démocratie (Armand Colin, 2011). Pour certains, les laboratoires d'idées sont particulièrement influents dans le réseau des médias pour diffuser le schéma « Peur, incertitude et doute » ; tels The Heartland Institute, le DCI Group et le Hudson Institute, opérant sur la contestation du consensus scientifique produit pour décrire le réchauffement climatique ; les intérêts stratégiques pour l'industrie pétrolière et l'industrie lourde sont en effets considérables concernant la contention de toute législation dans ce domaine.[réf. nécessaire]

Par ailleurs, notamment aux États-Unis, la multiplication des think tanks induit une tendance parmi les think tanks les moins établis, ou parmi les plus abondamment pourvus par les groupes financiers : ils sont rendus plus sensibles aux exigences des entreprises et des groupes de pression[6]. On observe par ailleurs une rivalité mondiale entre les divers think tanks en vue d'imposer leur position sur un ensemble de problématiques stratégiques (défense, économie, monnaie, etc.)