COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE – POINT DE VUE BOUALEM
AISSAOUI- RUMEUR/INFORMATION
© (Boualem Aissaoui, « Le Cadi, l’information et
la rumeur ». Contribution © Le Soir d’Algérie, mercredi 3 mars
2021.Extrait)
L’exercice et la
jouissance pleine, entière et responsable du droit à l’information et de la
liberté de la presse supposent l’existence d’une
gouvernance démocratique et transparente, un pluralisme politique sain, un
cadre associatif professionnel représentatif, des instances de régulation
compétentes et indépendantes. En clair, un État de droit défenseur et garant
des libertés qui ne craint pas d’informer le citoyen en temps réel pour réduire
l’espace et la portée de la rumeur et protéger la société de toute manipulation.
Au moment où tout le monde s’accorde à qualifier l’information et la
désinformation d’armes stratégiques redoutables qui peuvent en un clic
fragmenter des États, les grandes écoles et les instituts de formation
spécialisés devraient mieux préparer les étudiants en sciences de l’information
et de la communication à la vie active et à l’observation des pulsions et
tensions qui secouent l’univers bien au-delà de leur premier champ de vision,
par un enseignement de qualité adossé à des technologies modernes
continuellement mises à jour, et des stages pratiques internes et externes sur
tous les supports médiatiques en simulant en interne la création de rédactions
de revues et journaux et la mise en place de plateaux de télévision, en
prolongement des cours théoriques indispensables.
Les efforts et les programmes déjà mis en œuvre augurent d’une évolution
perceptible dans ce sens, car c’est bien dans la formation et la pratique que
se préparent les professionnels de la plume et où les notions de source,
d’information, d’opinion, de commentaire, d’investigation, d’éthique, de
déontologie, les spécialités et les techniques journalistiques sont enseignées,
ainsi que la rumeur et les grandes thèses et mémoires qui lui ont été
consacrés. Si je dois conclure, je dirais qu’il est pratiquement impossible
d’éradiquer celle-ci.
Une société orale, méditerranéenne de surcroît, a besoin d’un peu de rumeur
pour respirer. Un peu de rumeur, pas plus…
L’information, quant à elle, doit se hisser au rang des grands défis d’aujourd’hui
et de demain et travailler sans cesse à contenir la rumeur dans des proportions
minimes et inoffensives pour le bien de la communauté tout entière, par un
exercice professionnel répondant à chaque instant aux canons du métier.