DEFENSE- ENQUETES ET REPORTAGES - NARCOTRAFIC/MAROC-
BILAN ANP 2017/FEVRIER 2021
Des quantités importantes de kif traité s'élevant à
2013,86 quintaux, introduites via les frontières avec le Maroc, ainsi que
6.261.775 comprimés psychotropes ont été saisis par des détachements de l'Armée
nationale populaire (ANP) qui ont arrêté également 3183 narcotrafiquants durant
la période allant du 1er janvier 2017 au 24 février 2021, indique lundi un
bilan opérationnel de l'ANP.
Dans le cadre de la lutte contre la
campagne menée par des réseaux internationaux connus pour leurs accointances
avec le régime du Makhzen en vue d'inonder l'Algérie avec la drogue, les
détachements de l'ANP ont saisi 486,5 quintaux de kif traité en 2017, 246,9
quintaux en 2018, 478,15 quintaux en 2019, 703,2 quintaux en 2020 et 99,11
quintaux depuis le début de l'année 2021.
Ils ont également arrêté 549
narcotrafiquants en 2017, 611 en 2018, 723 en 2019, 1028 en 2020 et 272 en
2021.
Le bilan de l'ANP fait état, en outre,
de la saisie de 1272028 comprimés psychotropes en 2017, 509828 comprimés en
2018, 470758 comprimés en 2019, 3611868 comprimés en 2020 et 397293 comprimés
psychotropes en 2021.
"A cause de ses immuables positions envers les
causes justes dans le monde et dans la région, l’Algérie est en ligne de mire
des réseaux internationaux alliés avec des pays de la région dont les
intentions politiques sont sournoises, avec à leur tête le régime du
Makhzen", est-il souligné dans ce bilan.
Selon la même source, "ces réseaux
s’efforce à atteindre l’épine dorsale de notre société que représente la
jeunesse, et ce à travers l’acheminement de tous types de drogues".
"Le régime marocain use de tous les
moyens pour faire écouler et vendre ses drogues en dehors de ses frontières, et
ce en faisant fi de la sécurité et la stabilité des pays du voisinage",
regrette-t-elle, pointant du doigt "l’impunité assurée par le régime du
Makhzen aux narcotrafiquants et aux réseaux de narcotrafic".
Cette impunité "est expliquée par
les tentatives du Makhzen à voiler ses multiples échecs économiques et pour
apaiser l’ébullition sociale".
"La pauvreté prend de l’ampleur au
Maroc et le chômage s’installe de plus en plus parmi les jeunes. C’est
pourquoi, le régime marocain ferme les yeux sur la contrebande et le
narcotrafic. De surcroit, il encourage et motive ses éléments postés sur ses
frontières pour faciliter l’acheminement des tonnes de drogues vers
l’Algérie", relève le bilan.
Pour faire face à ces "campagnes
acharnées", l’ANP "déploie d’énormes et intenses efforts pour la
sécurisation des frontières nationales et dans la lutte contre la criminalité
organisée notamment les bandes de narcotrafic, à travers une stratégie globale
adaptée aux méthodes des bandes de narcotrafiquants et les pays derrière elles,
le Makhzen en particulier", affirme-t-on.
"Cette stratégie s’avère efficace à
travers les opérations de qualité menées dans le cadre de la lutte contre le
narcotrafic", ajoute-t-on.
Cependant, "le Maroc poursuit sa politique visant
à inonder l’Algérie avec la drogue qui est devenue une menace contre la
sécurité et la stabilité nationales surtout qu’elle vise la catégorie la plus
vulnérable en l’occurrence nos jeunes", déplore la même source.
Le régime du Makhzen, poursuit-elle,
"instrumentalise, donc, la drogue pour essayer de cacher ses échecs
économiques et sociaux".
"En fait, la drogue et les
psychotropes constituent un business rentable et épanoui au point où ils n’ont
pas été affectés économiquement par la pandémie Covid-19 qui a secoué les
échanges commerciaux dans le monde. Au contraire, les bandes de narcotrafic ont
multiplié récemment leurs activités", souligne-t-on.
Citant un rapport de l’Office de
l’Organisation des Nations unies concerné par la lutte contre les stupéfiants
et le crime pour l’année 2020 relatif aux répercussions de la pandémie Covid-19
sur le marché de drogues dans le monde, la même source soutient que "le
Maroc demeure une zone favorite pour la production et l’exportation du
cannabis".
Le rapport de l’ONU publié en
août 2020, "a mis en garde contre la poursuite, d’une façon régulière
et stable, de production et d’exportation du cannabis et de haschich depuis le
Maroc vers les pays du voisinage et du Sahel, ce qui contribue au financement
des groupes terroristes actifs et à la déstabilisation de la région à cause de
l’interconnexion qui existe entre les bandes de narcotrafic et les groupes
terroristes activant dans la région où ces groupes assurent une couverture
sécuritaire aux narcotrafiquants en contrepartie d’une part des rentes des
opérations de narcotrafic".
De même, le rapport de l’Observatoire
européen de la Drogue et de la toxicomanie, publié en juin 2020, souligne que
"le Maroc est considéré comme le premier fournisseur de l’Europe en
haschich et cannabis, avec un taux de 72% du total des drogues saisies en
Espagne seulement".
Dans un rapport adressé au président du
Conseil de Sécurité de l’ONU, le coordonnateur du groupe d’experts sur le Mali,
Albert Barume, relève que "le flux de
stupéfiants le plus régulier et le plus stable en provenance du Maroc, transite
par la Mauritanie et le Mali, puis par le Niger jusqu’en Libye, et que
l’implication des groupes armés dans la criminalité organisée continue
d’évoluer principalement autour de l’acheminement du haschich marocain, ce qui
engendre des affrontements meurtriers tout au long des frontières
marocaines".
Ledit rapport évoque "des affrontements, en juillet
dernier, relatifs à un convoi d’acheminement de drogues vers le Niger, et
souligne aussi que ces violents conflits peuvent pousser certains groupes armés
à la violation de l’accord de cessez-le-feu poussant les parties concernées par
la lutte conjointe contre la criminalité organisée de redoubler d’efforts afin
de venir à bout des flux de drogues".
Pour illustrer, le groupe d’experts a
évoqué "le dernier procès dans le cadre des efforts de lutte contre les
stupéfiants en avril 2020 où la Cour suprême de Niamey a prononcé son verdict
contre des individus arrêtés à cause de leur implication dans des opérations
internationales de narcotrafic".
Selon la même source, "les
évènements remontent à avril 2018 où une grande quantité (10 tonnes) de haschich acheminée depuis le Maroc vers le Niger, a transité
par la Mauritanie, le Mali et Burkina Faso, dans des camions
frigorifiques".
"La grande partie de ces drogues
(07 tonnes) a été transférée de Niamey jusqu’en Libye.
Et après des arrestations qui ont duré
deux mois, les autorités nigériennes ont pu saisir plus de deux tonnes de cette
même substance. Suite à quoi le marocain dénommé Andelali
Boutekla a été condamné à trois ans d’emprisonnement,
alors que son partenaire Ali Boulehya a pris la fuite
et est retourné au Maroc", ajoute-t-on encore.