COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- L’INTERVIEW
Ce qui est absolument
certain, c’est qu’AVANT DE SE PRETER A UNE INTERVIEW, la personne concernée doit MINUTIEUSEMENT PREPARER
LE MESSAGE qu’elle souhaite faire passer , et IDENTIFIER le ou les publics
auquel elle s’adresse . Donc, a-priori, il n’y a pas,
il ne devrait pas y avoir d’interview non-préparée….c’est-à-dire
qui na pas répondu à l’avance à une question
primordiale : Cela va-t-il dans le sens général de mon action et/ou
de celle de mon entreprise et de ses activités ou institution?
De ce fait,
le cadre des questions auxquelles on doit répondre DOIT ETRE DEFINI A L’AVANCE
et la marge de manœuvre du journaliste doit être réduite au minimum (bien plus
réduite que celle relevée lors d’une conférence de presse), car il est
professionnellement OBLIGE de se limiter à l’accord établi .
( On a vu des interviews interrompus brutalement, parfois même
lors d’émissions en « direct » à la télévision : Mitterrand,
Sarkozy en 2007…lorsque le journaliste s’est hasardé à poser des questions qui
, certainement, n’étaient pas prévues dans l’accord préalable)
L’interviewé
doit, aussi, pour sa part, toujours se souvenir , du cadre préalable convenu
car , non –préparé , il risque de fournir des réponses qui se
« retourneraient » contre lui
(on a vu un interview de Mokdad Sifi, chef du
gouvernement, dans les années 90, accordée à Ech Chark
El Awssat (Tahar Amiri,
journaliste connu pour sa compétence et son hônneteté),
qui a duré plus longtemps que prévu et qui était « sorti » très
largement du champ des questions prévues initialement d’où, on eu toute une crise avec le journaliste et le journal ,
ainsi que des « rectifications » après la parution de l’article)
LA
PROPOSITION D’INTERVIEW : L’EVALUATION
Se poser
plusieurs questions auxquelles l’attaché de presse ou le chargé de la cellule
de communication doit répondre ou doit vous aider à comprendre avant de prendre
une décision.
-Sujet et
cadre général de l’interview (Quoi et Pourquoi ?)
-La
publication demanderesse de l’interview . Ses caractéristiques?
-Qui est l’interviewer . Ses caractéristiques?
-Quand et où
doit se dérouler l’interview ?
-Doit-elle
durer combien de temps (important surtout à la radio et à la télévision) ?
-Date limite
pour la réalisation de l’interview ?
-Date de
publication et/ou de diffusion ?
-Dans quel
genre journalistique l’interview va être classée ou intégrée : article,
émission, information générale, portrait, reportage et enquête, article de
fond, simple échange de questions et de réponses ?
-Les autres
participants interviewées (dans le cadre d’un article ou d’une émission) ?
Bien sûr,
il est utile de savoir :
-Si le média a une opinion manifeste
sur le sujet à aborder
-Si le
journaliste a une bonne connaissance du sujet
-Si le média
a déjà publié des articles sur le même sujet (voir Documentation et coupures de
presse)
-Si le
journaliste est agressif ou amical
-Quel
public(s) sont touchés par le média
Pour le
média radio et/ou télévision, savoir :
-Si
l’émission passera en direct ou en différé
-Si
l’émission est enregistrée en studio, au téléphone, ou au bureau ou ailleurs
-Si
l’interviewer est présent physiquement (il arrive de plus en plus que
l’interviewer soit en studio ou sur le plateau ,
parfois à l’étranger, et il y a une liaison satellite)
-Si
l’interview passera en totalité ou en partie (extraits)
-Combien de
temps durera l’émission ?
-S’il y a
d’autres intervenants
-Y aura-t-il
présence d’un public sur le plateau ?
-Y aura-t-il
un ou plusieurs journalistes ?
-L’ordre
d’intervention des personnalités invitées
-S’il y a
des extraits de films ou d’enregistrement vidéo….et
s’il est possible de les visionner ou de les entendre à l’avance ( par votre service de presse) pour préparer
éventuellement des commentaires ou des réponses
Pour le
média presse écrite , savoir :
-La page et
la rubrique dans laquelle passera l’interview
-Si le
journaliste est accompagné d’un photographe
-Si les
photographies sont prises avant, pendant ou après l’interview
LA
PROPOSITION D’INTERVIEW : LES REGLES A FIXER
Avant
l’interview,
il faut établir clairement les règles du « jeu » et se mettre
d’accord, c’est-à-dire accepter ou refuser ou imposer certaines règles:
-Savoir à quel moment vous pouvez
parler librement sans que vos paroles soient enregistrées…et demander à ne pas
reprendre ce qui est en « off record » (c’est ce que n’avait
pas fait Mokdad Sifi , chef du gouvernement, avec un journaliste d’Ech Chark
El Awssat, Amir Tahiri qui
a publié tout ce qui avait été dit durant plus de trois heures , ce qui a entrîné ,le lendemain de la parution des réactions
officielles)
-Connaître
la longueur de l’interview
-Savoir si
l’émission est en direct ou enregistrée puis passer en différé
-Avoir le
journaliste présent en face de vous et ne pas avoir d’oreillette
-Vous pouvez
aussi, bien que cela n’est pas une pratique encore courant en Algérie, demander
à voir , à lire ou à entendre votre interview avant
publication ou diffusion
LA
PREPARATION DE L’INTERVIEW
Si possible , ne pas aborder ( à la télévision et à la radio)
plus de trois (3) sujets pour éviter la saturation du public
DONC, le
chargé de la communication doit déterminer avec le journaliste les trois questions à aborder
-Faire réunir , pour chacune des questions, l’information , toutes
les informations, même les plus anecdotiques, pour que le public puisse bien
comprendre le sujet.
-Notez les
questions qui risqueraient d’être posées au cours de l’interview…car il y a
toujours le risque de voir le journaliste ou une personne présente ou un
auditeur poser une question « hors sujet » mais à laquelle il faut
répondre ne serait-ce que brièvement mais clairement .
Ne jamais esquiver !
-Passez en
revue les grands sujets d’actualité , surtout celles
en rapport direct avec votre secteur, afin de vous aider à prévoir les
questions qui risquent d’être posées.
-Préparer quelques « petites
phrases » ou de « bons mots »
(pas trop, un ou deux !) à glisser
au cours de l’interview.
-Préparer le
matériel d’enregistrement de votre interview….afin de
vérifier, par la suite, la teneur des propos et pour informer vos
collaborateurs ou votre hiérarchie.
-Préparer
les réponses aux questions .
-Juste
avant l’interview, se mettre au courant des derniers événements importants .
-Juste
avant l’interview, donner au journaliste toutes informations ou documentation
et documents susceptibles d’éclairer utilement le débat dans le sens que vous
souhaitez.
-Ne
pas hésiter à lui suggérer des questions à poser et des sujets à aborder.
(En
raison ,très certainement, d’une conférence de
presse-interview lors de sa présentation de vœux de nouvelle année aux
journalistes, mi-janvier 2008, le chef
du gouvernement français, François Fillon, s’était « retrouvé » en
très peu de temps , sans « questionneurs »….il n’a pas , alors
,hésité, à user d’une nouvelle « technique » : Poser lui-même
les questions et donner les réponses. Ce qui lui a permis de « sauver la
face » et, surtout, d’aborder à sa manière des sujets délicats)
LE DEROULEMENT DE L’INTERVIEW
Se rappeler que tout ce qui se dit est « officiel » et ne pas oublier
qu’ « il n’ya pas de mauvaise questions,
mais seulement de mauvaise réponses », DONC :
-Etre concis et ne pas noyer les points importants dans une
foule de détails. superflus. Des réponses courtes,
simples et directes.
-Articuler
distinctement.
-Ne
pas perdre de vue votre message et revenir fréquemment aux trois points
principaux auxquels il faut rattacher toutes les questions.
-Enoncer
les conclusions avec le souci essentiel de faire passer les idées maîtresses
qu’il faut étayer par des faits précis.
-Utiliser
un vocabulaire simple et imagé que les gens puissent comprendre facilement.
-Apporter
des preuves concrètes (faits précis, statistiques, exemples, anecdotes,
citations…) car les gens retiennent plus facilement ce qui les touche
directement, ce qui les motive et les expériences qu’ont connues les autres.
-Ne
jamais croire que les gens (journaliste, auditeur ,
téléspectateur..) sont aussi informés que vous du sujet traité. Les faits ne
parlent jamais « d’eux-mêmes ». Il faut expliciter les réponses de
façon claire et succincte.
-Rester
positif et si une question paraît négative, revenir aux points essentiels.
-Corriger
rapidement une information erronée.
-Ne
jamais tenir un propos que l’on n’aimerait pas voir repris dans un journal ou à
la radio.
-Eviter
tout propos dont le sens pourrait être déformé s’il était cité hors de son
contexte.
-Ne
jamais répondre : « je n’ai rien à dire à
ce sujet »…il faut esquiver par une réponse souple : « Je ne
suis pas en mesure de discuter aujourd’hui de cette question… » ou « Il serait
mal venu de ma part d’aborder maintenant cette question… ».
-Eviter
tout jargon technique.
-S’exprimer
clairement pour ne laisser place à aucune interprétation (parfois
préjudiciable) par les médias.
-Dire
toujours la vérité . Si vous n’avez pas la réponse à
la question, avouez le franchement, quitte à
l’apporter plus tard au journaliste qui vous a interrogé.
-ET,
POUR NE PAS PERDRE LE FIL, AFIN DE REVENIR AUX TROIS QUESTIONS ESSENTIELLES , recourir à des formules de transition,
nombreuses, comme… « Il importe de ne pas oublier que… », « Cela me
fait penser à…. »,
« Permettez-moi d’insister sur le fait que… »
APRES L’INTERVIEW
-Apporter immédiatement au journaliste les informations
complémentaires promises
-Evaluer
la qualité de la prestation, ouvrir un dossier avec les notes sur ce qui a bien
marché , ce qui aurait pu être meilleur ce qui a été
négatif….pour s’en servir lors de la préparation de la prochaine interview ou
conférence de presse
-Noter
les noms du journaliste et du producteur (de l’émission)avec
toutes leurs coordonnées ainsi d’ailleurs que celles des techniciens ( son,
photographe ..), afin de compléter votre liste (travail du chargé de la
communication)
-Archiver
les coupures de presse ou les enregistrements de l’interview …ainsi que les
commentaires d’accompagnement ou qui ont suivi dans la presse
-Faire
afficher l’interview à l’intérieur de l’entreprise ou l’éditer dans le journal
de l’organisme (on peut, aussi , en faire une
synthèse)
CONSEILS ….A LA TELEVISION
-Ne pas lâcher du regard l’interviewer s’il est en face de vous
-S’il
n’est pas présent dans le studio, fixer la caméra
-Faire
preuve d’énergie et d’enthousiasme…sinon on paraît – à l’écran - plat et
insipide
-Porter
des vêtements unis, de couleur claire , mais
éviter le noir ou le blanc. Eviter également le marron, l’écossais, les rayures
ou les imprimés trop voyants. Pas de tissus aux couleurs criardes ou brillantes
-Ne
pas se surcharger d’accessoires (boucles d’oreilles massives), ceci
pour les femmes afin de ne pas détourner l’attention des téléspectateurs.
-Pour
les hommes, ne pas porter de cravate plus claire que le costume
-Se
tenir légèrement penché vers la caméra
-Avoir
des gestes naturels , pour ne pas paraître raide ou
emprunté
-Ne
pas répondre par monosyllabes
-Eviter
les termes techniques ou les acronymes (sigles et abréviations
) dont le citoyen ordinaire ne connaît pas forcément la signification
-Intervenir
sans hésiter lorsqu’il s’agit d’éclaircir un point ou ajouter une précision
(seulement !)…sans attendre que votre
interlocuteur vous donne la parole …MAIS ,tout en restant toujours courtois
Eviter
de citer trop de chiffres car le public en est vite saturé…MAIS
, si vous devez le faire, citer quelques -uns MAIS, les arrondir afin
qu’ils soient plus assimilables (