HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH-
TEMOIGNAGE ZEMENZER M. NOUREDDINE- « GUERRE D’ALGERIE.DE
LA LUTTE ARMEE DANS LES RUES d’ALGER…….. »
Guerre d’Algérie.De
la lutte armée dans les rues d’Alger aux combats dans les djebels de l’Aurès. Témoignage de Zemenzer
Mohamed Noureddine . Editions El Qobia,Alger 2021, 219 pages, 800 dinars,
Voilà donc un « zazou »
algérois des Hbm (escaliers de Sidi Abderrahmane) ,au
physique avantageux et s’habillant à la dernière mode, jeune sportif footballeur…….au Gallia, le
grand club des européens d’Alger, …….qui se retrouve quelques années plus tard,
engagé pleinement dans la lutte de libération nationale .
Tout d’abord ,
à Alger même, alors employé au cenral téléphonique du
Grand Alger, « pertuber le réseau
téléphonique » (lui-même branché au réseau des autorités militaires) une première mission…..avec deux bombes. Un
premier échec.Opération à
refaire : 50% de réussite. La suite est connue avec, à partir de 1957, une Casbah encerclée, martyrisée par plus de 8000 soldats (dont la 10è Dp
du général Massu et le 1er Rp , spécialiste
de la torture). D’autres missions suivirent durant ce qui a été appelé pompeusement par les occupants et les
« écrivassiers » de la presse euopropéenne , « La Bataille d’Alger »
.L’auteur les décrit avec force détails, en les accompagnant de commentaires
ainsi que de détails historiques.
Puis, après le démantèlement de la
Zone autonome d’Alger, c’est, en 1958 , le départ au
maquis. Batna, « une ville où il fait bon vivre »
…..mais « une ville de garnison » ……. le
massif des Aurès avec ses djebels majestueux au sein duquel régnaient en maîtres Grine
Belkacem et ses « bandits d’honneur » ….Une région qu’il connaissait bien mais,
désormais, une autre forme de combat,
avec d’autres compagnons de lutte et, surtout , des conditions de vie
spécifiques .Ils étaient trois citadins, encore « fringués en citadins,
recherchés activement à Alger….Première rencontre, du côté de Belezma, avec les combattants en tenue. Juste après, le deuxième jour de leur
présence, …le baptême du feu…..une embuscade.
« Certes, ce n’était pas une grande bataille, mais tout de même un acte de
guerre” . La suite est une longue et périlleuse
traversée de la guerre de libération nationale avec ses victoires et ses échecs , ses douleurs et ses peines, ses héros et ses morts
et, surtout, l’immense peine de voir les souffrances et les sacrifices du
peuple des campagnes et des montagnes. On s’endurcit au fil du temps et des
épreuves…jusqu’à l’insensibilité.Heureusement
l’espoir était bel et bien présent…. « Décembre 60, la plus belle de
nos victoires » ….le Cessez-le-feu…..puis, hélas,
« l’espoir étranglé » (avec le risque de guerre civile en raison
d’une « guéguerre » des clans)….et le retour à la vie civile , avec
un seul gros souci : « comment annoncer à la mère de Madjid, ma
grand-mère, que son fils n ’allait pas rentrer à la maison, elle qui a
attendu longtemps, longtemps… »
L’Auteur :Né le 20 août 1932 à Alger (Casbah).Scolarité
jusqu’au collège professionnel du Champ de manœuvres, Chauzy.
Employé des services techniques des Ponts et Chaussées, militaire durant deux années….à Batna à partir de 51 (pour échapper au départ forcé vers
l’Indochine)….gradé maréchal des logis (sergent). Juin 54,
Alger… Participation active, à Alger, à la lutte de libération nationale
(mars 55 à mars 58).Recherché et condamné à mort par contumance,
il retourne à Batna pour rejoindre le maquis , dans les Aurès
Sommaire : Préface (Redha Amrani)/Première partie : La guerre à Alger/ Deuxième
partie : Les Aurès /Troisième partie : Zone I/ Photos et documents
Extraits: « De toute temps , au vu de son histoire, la France
était engagée dans des tourbillons de violence, victime de trois (03) graves
maladies incurables : …la folie des grandeurs…….l’ivresse de la
guerre……et, la plus grave, son aveuglement, l’amnésie de ses guerres coloniales
entachées de crimes…. » (p 66), « Il n’y a
pas une parcelle de terre dans cette contrée où des vies humaines n’étaient pas
fauchées, chaque mechta portant son deuil dans ce drame où toute habitation est
une tombe de toute une famille » (p 107)
Avis : La
vie d’un héros de guerre est toujours passionnante et se lit d’un seul trait.
Citations : « Ces européens vivaient avec une myopie
affligeante, ils voulaient tout s’approprier , terre,
mer, ciel et les esclaves indigènes.L’Algérie pour eux était une fleur du paradis, ils ne
se sont pas aperçu que l’Algérie avait son peuple….Toutes ces extravagances
poussées au paroxysme ne pouvaient aboutir qu’à…..une guerre » (p 20), « C’est
avec des idées noires que je noircis des pages, si noires que je me demande
comment j’arrive à voir clair » (p 129)
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