VIE POLITIQUE- ETUDES ET ANALYSES-
VIE DEMOCRATIQUE- CLASSEMENT 2020 EIU
Dans l’index 2020 de démocratie dans le monde
établi par « The Economist Intelligence Unit », société du groupe du
journal britannique « The Economis »t,
l’Algérie est classée dans la pire des catégories, celle des « États
autoritaires ».
L’enquête évalue annuellement 167 pays sur la base
de cinq critères : processus électoral et pluralisme, fonctionnement
du gouvernement, participation politique, culture politique démocratique et
libertés civiles.
Globalement, la démocratie mondiale a poursuivi
son déclin en 2020, à cause notamment des restrictions imposées aux libertés
dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19, rapporte The
Economist, qui commente la dernière enquête.
Il ressort de celle-ci que 8,4 % seulement de la
population mondiale vit dans une démocratie totale tandis que plus d’un tiers
vit sous un régime autoritaire.
C’est la pire situation constatée depuis 2006.
Sur 167 pays étudiés, l’enquête répertorie 23 « démocraties totales »,
52 « démocraties imparfaites », 35 « régimes
hybrides » et 57 « régimes autoritaires ».
L’Algérie figure dans cette catégorie avec des
États comme la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Égypte, l’Arabie saoudite,
les Émirats arabes unis, la Syrie, l’Iran ainsi que de nombreux pays africains
et asiatiques.
L’Algérie recule par rapport à 2019, unique
année depuis 2006 où elle n’a pas figuré dans la catégorie des pays
autoritaires, étant classée dans les « régimes hybrides ».
En 2020 en Algérie, les autorités n’ont pas
assoupli leur main de fer sur les libertés, en poursuivant les arrestations et
les condamnations des militants et activistes du hirak,
en bloquant arbitrairement les sites Internet d’informations alors que les
partis de l’opposition se sont plaints à plusieurs reprises du refus du
gouvernement de leur accorder des autorisations pour tenir des réunions
publiques.
Les voisins immédiats de l’Algérie (115e) font
mieux, notamment la Tunisie (54e), classée dans la catégorie des
« démocraties imparfaites » et le Maroc (96e) dans celle des
« régimes hybrides ».
L’Égypte (138e) est également classée dans la
catégorie des régimes autoritaires ainsi que l’Arabie saoudite (156e).
En Afrique, c’est le Botswana qui réalise le
meilleur (33e). Il est classé comme une démocratie imparfaite.
Sans surprise, dans la première catégorie, celle
des démocraties totales, on retrouve les pays d’Amérique du Nord, de la
Scandinavie et la plupart des États occidentaux, mais pas la France (24e sur
167 pays), qui figure un cran au-dessous, dans la catégorie des démocraties
imparfaites.
« Le classement a pénalisé les pays qui ont
retiré leurs libertés civiles, n’ont pas permis un contrôle adéquat des
pouvoirs d’urgence ou ont refusé la liberté d’expression – indépendamment du
fait qu’il y ait eu ou non un soutien public aux mesures gouvernementales. En
France, par exemple, des verrouillages sévères et des couvre-feux nationaux ont
conduit à une légère mais significative baisse de son score global »,
explique The Economist.
Dans le bas du classement, la Chine est 151e,
Libye est 158e, le Tchad (163e), la Syrie (164e), la République centrafricaine
(165e), le Congo (166e) et la Corée du Nord (167e).