RELATIONS
INTERNATIONALES- SAHARA OCCIDENTAL
Un rapport couvrant les activités du lobby marocain
aux Etats-Unis entre 2010 et 2020 a mis au grand jour (Fin janvier 2021) l’influence
des groupes de pression marocains sur les décisions de l’administration
américaine et particulièrement sur la cause du Sahara occidental.
Le site électronique Sasapost,
qui mentionne le rapport, a fait savoir que
la majorité des renseignements inclus dans ce document est tirée d’une base de
données relevant du ministère américain de la Justice, élaborée en vertu de la
loi contre l’Agent de l’étranger, dite Fara, qui fait
injonction aux lobbies de déclarer leurs activités et leurs fonds.
Le rapport a fait ressortir le lien établi entre les
autorités marocaines et un groupe de pression américain, en l’occurrence Ralph Nurnberger, ancien agent de liaison avec le Comité des
affaires publiques de l’entité sioniste, dit AIPAC, un lobby de l’entité
sioniste à Washington.
Les autorités de l’occupant auraient, selon le
rapport, engagé le politique américain pour servir leurs intérêts aux plans
interne et externe, dans la mesure où le Centre marocain des études
stratégiques (CMES) a passé un contrat avec le fondateur de la compagnie «Nurnberger and Associates»,
célèbre lobby politique.
Le document a également mis en exergue les liens qu’entretient
Nurnberger avec l’entité sioniste et des
personnalités de cette entité, à leur tête Yitzhak Rabin, ancien Premier
ministre et Shimon Peres, ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste
(2001-2002), précisant que ce rapprochement a exercé une grande influence sur
les campagnes de pression dont le Maroc s’est servi plus tard.
La société AIPAC a ciblé, dans sa pression, des
membres du Congrès, employés dans les commissions ad-hoc, responsables des
aides, et dans les commissions extérieures.
Le rapport a également fait état des réunions de la
société Nurnberger tenues au début de 2011 en faveur
du royaume du Maroc, avec un groupe de membres du Congrès, le but étant de
faire pression et, partant, les contraindre à changer leur position vis-à-vis
du Sahara occidental.
Entre autres personnalités ciblées par Nurnberger au début de 2011, le membre du Congrès et
sénateur du parti républicain, James Inhofe,
également membre de la Commission de défense du Congrès et de la Commission
extérieure et l’un des principaux défenseurs de la cause sahraouie au Congrès.
Le rapport a évoqué, en outre, l’influence du lobby
marocain sur les positions que certains responsables américains affichaient
vis-à-vis de nombre d’affaires internes, à l’instar du rapport établi par le
ministère de l’Intérieur des Etats-Unis en 2016 relatif à la situation des
droits de l’homme au Maroc, un rapport qui a déplu au royaume marocain.
Une fois le rapport dénoncé par le Maroc, 16 membres
du Congrès ont présenté une motion mettant en avant les réalisations du Maroc
en matière de droits de l’homme, et assurant que le Maroc était le plus ancien
allié des Etats-Unis dans la région. Au-delà de servir les intérêts extérieurs
du Maroc, les efforts de Nurnberger ont également
porté sur les intérêts internes de ce pays.
Le rapport a également passé en revue les efforts de Nurnberger visant à influencer la scène politique au Maroc,
notamment après les manifestations sociales à travers tout le pays dans le
cadre du fameux «printemps arabe», en ce sens qu’il a
apporté son soutien à la proposition du roi Mohammed VI portant révision de la
Constitution marocaine.