COMMUNICATION- DOCUMENTS ET TEXTES REGLEMENTAIRES-
ARAV/PROGRAMMES TELEVISIONS
Le ministère de la Communication et l'Autorité de
régulation de l'audiovisuel (ARAV) ont menacé lundi 25 janvier 2021 d'engager
des poursuites judiciaires à l'encontre des chaines de télévision privées et
d'autres supports médiatiques tels que les réseaux sociaux, qui portent
atteinte à la vie privée des enfants et les exploitent.
"Nous exhortons les producteurs, journalistes et
animateurs à observer scrupuleusement cet interdit. Faute de quoi, le ministère
de la Communication et l’Autorité de régulation de l’audiovisuel engageront les
poursuites judiciaires contre qui de droit pour mettre fin à ces
pratiques", indique un communiqué commun du ministère et de l'ARAV.
"De nombreux dépassements relatifs à
l’exploitation de l’enfant et à l’atteinte à son intégrité morale ont été
constatés sur les réseaux sociaux et les chaines audiovisuelles privées",
relève-t-on.
Selon le communiqué, "les préjudices immédiats ou
à venir sur son comportement sont incommensurables, cela est connu de tous.
Toutefois, la circulation de vidéo sur les réseaux sociaux (Facebook et
YouTube) et des chaines de télévision algériennes privées, parallèlement à la
généralisation des recours des journalistes aux déclarations des enfants,
notamment, lorsque ces derniers ont des liens de parenté ou de voisinage avec
des victimes de disparition, d’enlèvement ou d’homicide, témoignent d’une
violation flagrante et criminelle des droits de l’enfant".
"On recense, par ailleurs, l’implication de
l’enfant dans des mouvements de protestation à caractère politique, social et
professionnel, son incitation à commettre des actes subversifs tels que la
démolition des panneaux d’affichage lors des campagnes électorales et, enfin,
son exploitation par des chaines de télévision privées dans des émissions ayant
trait à des préoccupations sociales ou des différends familiaux, sans prendre
en considération les risques qui en découlent sur sa santé mentale dans
l’immédiat et sur le long terme", déplore cette source.
Pour ces deux institutions, "le suivi et l’accompagnement
de l’enfant durant toutes les phases de sa croissance sont d’une importance
primordiale, compte tenu de l’éventail des risques qui affectent l’intégrité de
cette catégorie vulnérable à la fois sur le plan physique, mental et
psychologique".
"C’est la raison pour laquelle un ensemble de
textes législatifs a été promulgué afin de protéger l’enfant contre toute forme
de préjudice, de négligence, de violence, de mauvais traitement, d’exploitation
ou toute atteinte physique, morale ou sexuelle", note-t-on.
Le ministère de la Communication et l'ARAV rappellent,
dans leur communiqué commun, qu'en vertu de l’article 10 de la loi 15-12 du 15
juillet 2015 relative à la protection de l’enfant, il est "interdit, sous
peine de poursuites pénales, l’utilisation de l’enfant dans des spots
publicitaires, des films, des photos ou d’enregistrements sous quelques formes
que ce soit, sans l’autorisation de son représentant légal et en dehors des
heures de scolarité conformément à la législation et la réglementation en
vigueur".
"Ladite loi prévoit, dans les articles 140 et
141, des sanctions pénales en cas d’atteinte à la vie privée des enfants et
leurs exploitation à travers tout moyen de communication sous toutes formes à
des fins contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public"…………………………………………..
L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a mis
en garde, mardi 26/1/2021 , dans un communiqué,
certaines nouvelles chaînes télévisées diffusant des programmes sans
l'autorisation du ministère de la Communication, rappelant le droit que se
réserve la tutelle d'ester en justice tout contrevenant aux dispositions de la
loi relative à l'activité audiovisuelle.
"Partant de ses missions en matière de
surveillance, et soucieuse du respect des principes et règles appliquées à
l'activité audiovisuelle, l'ARAV a constaté que de nouvelles chaînes télévisées
diffusaient des programmes sans agrément ni autorisation aucune", précise
la même source.
"Dans l'attente de la promulgation de la loi sur
la domiciliation de l'activité des chaînes audiovisuelles, l'ARAV met en garde
contre l'exercice de toute activité sans l'aval du ministère de la Communication
qui se réserve le droit d'ester en justice tout contrevenant aux dispositions
de la loi 14-04 relative à l’activité audiovisuelle", a ajouté l'ARAV dans
son communiqué.
Qualifiant cette situation d'"anarchique",
l'Autorité a indiqué que "les chaînes exerçant en dehors du cadre légal
traitent souvent de thèmes sensibles qui suscitent le mécontentement de
l'opinion publique, et évoquent des tabous servant des intérêts et des agendas
suspects au détriment de l'intérêt et de la sécurité publics".
Ces chaînes qui "se sont éloignées de la
neutralité et de l'objectivité et ne se sont pas interdites de servir des fins,
aussi bien politiques qu'économiques, d'un groupe d'intérêt, sans aucun respect
de la déontologie, aspirent seulement à la célébrité, la rentabilité et
l'audimat aux dépens du droit du téléspectateur à des programmes variés et de
qualité", souligne l'ARAV.
La situation des médias audiovisuels reste, selon
l'Autorité, "otage de fins commerciales et de finalités purement
matérielles, entraînant les journalistes, sous le slogan de la liberté
d'expression, dans le piège de la subjectivité et de l'irresponsabilité, les
déraillant des objectifs nobles des mass-média et les poussant vers des
convoitises matérielles au détriment des valeurs, constantes et positions
diplomatiques de notre pays", a conclu le communiqué.