CULTURE-
MUSIQUE- CHEIKH NAMOUS (COMPLÉMENT)
Il intègre sa
première formation musicale dirigée par Abderrahmane Sridek,
avant qu’El-Anka ne sollicite ses services. El-Hadj M’hamed El Anka aura été, ainsi, parmi les premiers à introduire dans
son orchestre le banjo, un instrument, dit-on, ramené par les Américains lors
du débarquement des Alliés en Algérie et en Afrique du Nord en 1942.
Dans la
musique chaâbie, le banjo est un instrument très important. D’ailleurs, chaque
grand maître choisit avec le plus grand soin son « bras droit » ou gauche,
c'est-à-dire les deux banjoïstes, à ses côtés lors des concerts. Le virtuose du
banjo Cheikh Namous décédé dans la nuit de lundi à
mardi à Alger, sa ville natale, à l’âge de 100 ans, a accompagné les plus
grands interprètes de chaâbi, dont Hadj M’hamed El-Anka, dans les années 1940. Il était aussi un bon joueur de
guembri.
Cheikh Namous, de son vrai nom Mohamed Rachidi, est
né à La Casbah d’Alger, le 14 mai 1920. Après un certificat d’études en 1933,
il intègre, plus tard, sa première formation musicale dirigée par Abderrahmane Sridek, avant que El-Anka ne lui
fasse une place dans son orchestre. El-Hadj M’hamed El-Anka aura été, ainsi,
parmi les premiers à introduire dans son orchestre cet instrument, dit-on,
ramené par les Américains lors du débarquement des Alliés en Algérie et en
Afrique du Nord en 1942. Durant son parcours, Cheikh Namous
a côtoyé des artistes comme El-Hadj M’rizek, El-Hadj Menouer, ou encore Cheikh El-Kourd.
Plus tard, vers les années 1950, il intègre l'orchestre de la radio
d'expression kabyle, sous la direction de Noureddine Meziane dit « Cheikh
Noureddine », et a accompagné des artistes comme Cherifa, Yamina, Djida,
Djamila, Taleb Rabah, Abdiche Belaïd,
Akli Yahiatène, Arab Ouzelague,
Cheikh El-Hasnaoui ou Slimane Azem. En parallèle, il
continue à animer les fêtes familiales à La Casbah avec Moh-Seghir
Laâma.
À l’indépendance, Namous accompagnera sur scène et
ailleurs de grands chanteurs comme Boudjemaâ El-Ankis, Amar Laâchab, Dahmane El-Harrachi ou encore El-Hachemi Guerouabi. En 1978, il
repasse à la télévision avec un vieux guembri et renoue ainsi avec l’instrument
de ses débuts musicaux. Il se consacre également à la formation en ouvrant une
école de musique qui a permis à des générations de s'initier au chaâbi, au
banjo et à d’autres instruments.
Lors d'un hommage qui lui avait été rendu en 2011 à Alger, par l'association Les
Amis de la rampe Louni-Arezki, il avait déclaré être
« conforté de voir les efforts consentis par des générations pour le
rayonnement de la culture algérienne servir de repères et de guide aux jeunes
générations pour la pérennisation de ce legs très riche».
La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda,
a déploré dans un message de condoléances, la perte d'un «artiste mémoire». Des
artistes ont salué le parcours artistique «singulier»
de Mohamed Rachidi dit «Cheikh Namous». Abdelkader Bendamèche, artiste et biographe, regrette la perte d'un
musicien « témoin du siècle » qui a accompagné des artistes dans leurs premiers
pas et qui sont devenus plus tard de grands noms de la musique algérienne.
Le chanteur Abdelkader Chaou pleure la perte d'un
grand musicien, doyen de la musique algérienne. Abderrahmane El-Koubi a qualifié la disparition de Cheikh Namous de « grande perte pour la musique chaâbie qu'il a servie» durant sa très longue carrière de musicien.
Le chef d'orchestre et directeur de l'Institut supérieur de musique
(INSM) d’Alger, Abdelkader Bouazzara, a qualifié de «
grande perte » le décès de Cheikh Namous, pionnier de
la musique chaâbie qu'il a marquée de son empreinte avec son instrument préféré
et typique de l'orchestre chaâbi.
Décrit comme un homme «affable et souriant», Cheikh Namous était l' accompagnateur «préféré» de tous les grands
artistes chaâbis, notamment El-Hadj M'hamed El-Anka, El-Hachemi Guerouabi, Boudjemaâ El-Ankis ou encore Dahmane El-Harrachi. Ils ont tous
sollicité les services de ce virtuose du banjo, témoigne Abdelkader Bendamèche, actuellement directeur de l'Agence algérienne
pour le rayonnement culturel (Aarc).
Dans un entretien avec un quotidien algérien, il avait expliqué que le surnom
de «Namous» (moustique) lui
avait été donné durant sa jeunesse, à cause de sa grande activité (il ne tenait
pas en place) et sa rapidité dans le jeu artistique
L’année dernière, Cheikh Namous avait confié : «J’ai
pu me frayer une place dans l’orchestre de Abderrahmane Sridek,
mais l’apothéose aura été sans doute ma rencontre avec El-Hadj
El-Anka. »
Cheikh Namous est mort à l’âge de 100 ans mardi 19
janvier 2021.