POPULATION-
ENQUETES ET REPORTAGES- H.C.RéfugiÉs EN ALGERIE 2020
©Extraits d’un
entretien AgoStino Mulas, représeintant du Hcr à Algéer, in LIbeRté/Hana
Menasria, dimanche 17 janvier 2021
L’UNHCR (Haut commissariat des Nations unies pour
les réfugiés) en Algérie s’occupe des réfugiés sahraouis dans les cinq camps de
Tindouf et également des demandeurs d’asile et réfugiés en zones urbaines. Le gouvernement
algérien a proportionné un soutien de longue date aux populations réfugiées
sahraouies et a investi des ressources pour améliorer les conditions de vie
dans les camps de réfugiés à Tindouf. À Tindouf, le HCR dirige les efforts
inter-agences pour soutenir le programme humanitaire pour les réfugiés
sahraouis. Dans les zones urbaines, en 2020, le HCR avait sous son mandat
environ 9 700 personnes relevant de la compétence du HCR en zones urbaines dont
7 546 réfugiés (86,9% de Syriens) et 2 154 demandeurs d’asile. Les personnes
relevant de la compétence du HCR sont de diverses nationalités (principalement
syrienne, mais elles fuient également le Mali, le Cameroun, le Yémen…).
Le nombre des nouvelles demandes d’asile en Algérie a considérablement diminué
en 2020 compte tenu de la fermeture des frontières et des différentes
restrictions de déplacement liées à la Covid-19.
De quelle manière les réfugiés
et demandeurs d’asile enregistrés auprès du HCR sont-ils assistés en
Algérie ?
Pour les réfugiés et les demandeurs d’asile dans les zones urbaines, le HCR
s’engage avec le gouvernement sur leur responsabilité en matière de protection
des réfugiés pour l’amélioration de l’espace d’asile et de protection dans les
zones urbaines. Le HCR enregistre et évalue les demandes d’asile et fournit des
documents (certificat de demande d’asile ou carte de réfugié) pour diminuer le
risque d’arrestation et refoulement des personnes relevant de sa compétence.
Il facilite l’assistance et le support des personnes ayant des besoins
spécifiques (enfants non accompagnés, personnes vivant avec handicap, femmes en
situation de risque, survivant des violences sexuelles et du genre…), y compris
l’accès aux soins médicaux, le soutien psychosocial et l’assistance
matérielle.
Parmi les actions de protection des droits des enfants réfugiés et de
demandeurs d’asile, nous soutenons l’enregistrement des naissances en Algérie.
Le droit d’être reconnu comme une personne par la loi est crucial pour
bénéficier d’une protection tout au long de la vie et constitue une condition
préalable à l’exercice de tous les autres droits.
Également, l’inscription à l’école des enfants en âge scolaire facilitée
par le HCR à Alger pour protéger les enfants et les jeunes réfugiés du travail
des enfants, de l'exploitation sexuelle et du mariage précoce, et leur transmet
les connaissances et les compétences nécessaires pour vivre une vie productive
et indépendante. La formation professionnelle et les projets générateurs de
revenus font aussi partie du soutien des réfugiés.
Plusieurs opérations de rapatriement de
migrants ont été organisées par les autorités algériennes ces dernières années.
Qu’en pensez-vous ?
Le HCR est conscient que, malheureusement, l’Algérie connaît une forte pression
migratoire et qu’elle doit mettre en place certaines mesures pour prévenir les
problèmes liés à la sécurité et à la sauvegarde de l’économie.
Aussi que l’Algérie travaille en étroite collaboration avec l’agence
onusienne de la migration (OIM) soit un plus. Les personnes relevant de la
compétence du HCR — notamment les demandeurs d’asile, les réfugiés et les
apatrides — sont directement touchées par les politiques et les processus
migratoires, en particulier lorsqu’elles sont impliquées dans des mouvements
migratoires mixtes, des situations souvent complexes.
Notre organisation veille à ce que les politiques, les pratiques et les débats
sur les questions de gestion de la migration prennent en compte les besoins
particuliers en matière de protection des demandeurs d’asile, des réfugiés et
des apatrides ; et de rappeler le cadre juridique qui existe pour répondre à
ces besoins.
Les réfugiés sont des personnes qui ne peuvent pas retourner dans leur pays
d'origine craignant, avec raison, d’être persécutées ou à cause d’un conflit,
d’actes de violence ou d'autres circonstances ayant gravement perturbé l'ordre
public et qui, par conséquent, ont besoin d’une protection internationale.
Confondre les réfugiés et les migrants, ou considérer que les réfugiés
constituent une sous-catégorie des migrants peut avoir de sérieuses
conséquences pour la vie et la sécurité des personnes qui fuient les
persécutions ou une zone de conflit.
Les réfugiés constituent un groupe spécifiquement défini et protégé par le
droit international, car la situation dans leur pays d’origine rend impossible
un retour chez eux. L’élément essentiel du statut des réfugiés et de l’asile
est donc la protection contre le retour dans un pays où l’intéressé a des
raisons de craindre la persécution. Cette protection s’exprime dans le principe
du non-refoulement qui est largement accepté par les États. Il convient de
souligner que ce principe s’applique, que l’intéressé ait ou non été
officiellement reconnu comme réfugié. Le HCR est toujours prêt à coopérer avec
l’État algérien, à relever les défis liés à la gestion de l’asile et de la
migration, afin de renforcer les principes et la pratique de la protection
internationale des réfugiés.