POPULATION - IMMIGRATION - IMMIGRATION CLANDESTINE
Une comparaison des bilans annuels des arrestations, par la Gendarmerie nationale, de clandestins indique une tendance à la hausse. Le nombre qui était de 531 en 1992 et 2 806 en 2000 sur le territoire national est passé à 4 237 en 2001, 4 118 en 2002 et 4 870 en 2003 .
28 900 immigrés clandestins ont été arrêtés lors de cette décennie. Entre le 1er janvier 2000 et le 31 octobre 2004, près de 19 524 étrangers ont été arrêtés en situation irrégulière ou dans le cadre de la lutte contre l'immigration clandestine.
Le nombre d'affaires traitées est également en nette progression. Durant l'année 2003, 10 005 affaires ont été enregistrées à l'échelle nationale.
Pas moins de 48 nationalités sont représentées. Elles sont certes à majorité africaine, principalement du Mali, du Niger, du Nigeria , du Maroc et de la Guinée. Il y a, aussi, des immigrés clandestins venus d'Asie ou du Moyen-Orient (des Pakistanais, des Bengalais, des Syriens…).
Durant les 9 premiers mois de l'année 2005, les gardes-frontières ont arrêté 4 664 étrangers, d'au moins 40 nationalités. Parmi ces derniers, 3 258 ont été refoulés et 1 174 écroués surtout pour détention de faux papiers et 232 ont été remis en liberté. Les Nigériens et les Maliens occupent la première position avec respectivement 1 997 et 1 089 ressortissants. Les autres clandestins viennent de tous les pays d'Afrique noire comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Cameroun, le Libéria, la Somalie, l'Angola, la Zambie mais également de lointains pays comme le Bengale (avec 76 ressortisants arrêtés), le Pakistan (avec 58 ressortissants interpellés), l'Irak (2 cas d'arrestation) et le Japon avec un seul cas.
De janvier 2005 à mai 2006, 9 697 immigrants clandestins ont été arrêtés par les services de la Gn. 6 036 ont été appréhendés pendant l'année 2005, contre 3 061 durant les cinq premiers mois de l'année 2006 (3 481 durant tout le premier semestre).
Le décompte des affaires constatées au cours de ces mêmes périodes fait ressortir un accroissement de 18%. Cette tendance à la hausse est confirmée par d'autres chiffres comme les mises sous mandat de dépôt (+8%) et les refoulements (+20%).
Les ressortissants de plus d'une vingtaine de communautés affluent en Algérie quelquefois dans l'intention de s'installer durablement, mais souvent en vue d'y transiter pour rejoindre l'Europe.
Les clandestins originaires de l'Afrique sub-saharienne, des pays voisins notamment, sont les plus nombreux. Les Nigérians viennent en tête (41,16% des immigrants), 2 896 ayant été interpellés en 2005 et 1 260 depuis janvier 2006 (à mai). La seconde position est occupée par les Maliens qui constituent 18,62% des immigrants. Beaucoup moins nombreux, les Marocains figurent néanmoins à la troisième position, plus de 700 ayant été arrêtés depuis un an et demi.
De plus en plus, des sans-papiers natifs du Moyen et de l'Extrême Orient affluent en Algérie. Les Indiens représentent 7,51% des personnes arrêtées depuis janvier 2006, les Syriens se trouvent en cinquième position (plus de 4%) et les Egyptiens ne comptent que pour 0,49%.
Dans le classement de la Gn figurent également des Tunisiens …et des Français.
Notes : - Selon la Gendarmerie nationale (juillet 2007), pas moins de 7 000 travailleurs étrangers entrent clandestinement chaque année en Algérie. En 2003, quelque 4 870 travailleurs étrangers en situation irrégulière ont été recensés. Entre 1999 et 2003, ils étaient 28 800 travailleurs étrangers non déclarés .
- Durant le premier semestre 2007, selon la Gendarmerie nationle (mardi 21 août 2007), 3 726 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'immigration clandestine : 1 266 à Tamanrasset, 1 124 à Illizi, 386 à Ghardaia, 220 à Tlemcen et 114 à Alger. 40% sont des Nigérians, 19% des Maliens et 17% des Nigériens.
- Toujours selon la Gendarmerie nationale (fin octobre 2007), il a été enregistré, depuis 2002, l'arrestation de 28 019 personnes, soit une moyenne de 5 000 arrestations par an. Avec les données de 2007, le nombre des arrestations a atteint 33 065. Et, c'est la wilaya de Tamanrasset qui détient le record avec 1 944 arrestations de janvier à octobre2007, suivie par la wilaya de Bordj Bou Arréridj avec 1 222 autres.
- Selon le chercheur du CREAD, Mohamed Saib Musette (El Watan, dimanche 26 avril 2009), le volume global des étrangers en Algérie est estimé à 95 000 , réfugiés non compris, selon les premières estimations du RGPH de 2008 , soit à peine 0,03% de la population algérienne."Avec les réfugiés (à Tindouf), le taux augmente à 0,75% de la population totale résidant en Algérie. Les migrants en situation irrégulière , estimés à 26 000 personnes, font grimper le taux à 0,81% de la population algérienne. En tout et pour tout, l'effectif réel est plus important que les données du recensement. Nous l'estimons à 325 000 migrants, soit 0,9% de la population algérienne".
- Selon le rapport officiel déposé par l'Algérie le 3 juin 2008 devant le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille ( organe relevant du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme...chargé de veiller à l'application par les Etats membres de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille: Entrée en vigueur en mars 2003, la convention a été ratifiée par 20 Etats , y compris l'Algérie en novembre 2005) , plus de 42 284 ressortissants étrangers ont été refoulés aux frontières algériennes au cours de la dernière decennie sur un total de 62 399 ressortissants étrangers éloignés. Durant la même période, environ 70 000 migrants ont été enregistrés par les autorités de contrôle. Aussi , de 2000 au 1er semestre 2007, quelque 20 000 personns onté té explusées du territoire national.
A noter, par ailleurs , que l'Algérie a pris en charge les frais de rapatriement de centaines d'immigrants clandestins africains .
- Selon les services de police (2 juin 2009), il est enregistré une hausse de plus en plus importante en matèière d'arrestations des étrangers en situation irrégulière. Ainsi, en 2005, la police a arrêté 335 immigrés clandestins, dont le nombre est passé de 1 636 en 2006, 1 858 en 2007 et 2 215 en 2008. Durant les 3 dernières années, 29 463 étrangers ont fait l'objet de mesures restrictives.
- A noter qu'une moyenne de 800 demandes d'asile émanant de migrants subsahariens est annuellement déposée auprès de la délégation en Algérie du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) . Selon un responsable de l'UNHCR, Il s'avère que 95% d'entre elles ne sont pas justifiées donc rejetées.
- Le secrétaire général de la section algérienne d'Amnesty International (point de presse, Alger, mercredi 10 août 2011) , Mouenis Lakhdari, estime que "l'Algérie ne respecte pas le protocole international concernant les droits des réfugiés et ce, malgré la ratification de la Convention de 1951 sur les réfugiés et du Protocole de 1967 qui protègent cette catégorie de population". Selon lui, l'UNHCR a recensé 94 480 personnes entre réfugiés et demandeurs d'asile. Parmi elles, 90 000 réfugiés sont du Sahara occidental, 4 000 Palestiniens et 250 viennent de pays divers. L'Algérie a enregistré 70 demandes d'asile de personnes venant du LIbéria, 80 du Cameroun et 190 de pays divers.
- Selon les services de sécurité (septembre 2012) les Marocains sont premiers au top du classement des immigrés clandestins attirés par l'Algérie: 540 sur 1 604 personnes arrêtées pour immigration clandestine ou séjour irrégulier en 2012. En 2010 et en 2011, ils arrivaient toujours en troisième position derrière les Nigériens et les Maliens. C'est à Tlemcen que l'on a noté le plus grand nombre d'arrestations (721 cas enregistrés) remplaçant ainsi Tamanrasset. Nombreux sont les artisans (qui viennent parfois avec leur propre matériel trouvant souvent des employeurs facilement (entrepreneurs...)
2012
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés estime (7 août 2013) le nombre d’étrangers réfugiés et demandeurs d’asile en Algérie à près de 100 000, dont la majorité est constituée de Sahraouis vivant dans les camps de Tindouf. Cependant, si le HCR évalue le nombre de réfugiés sahraouis à environ 90 000 personnes, l’Algérie estime leur nombre à près de 165 000. Le dernier rapport rendu public par le HCR sur ses activités et la situation des réfugiés en Algérie fait ressortir que l'Algérie devient une destination de choix pour les réfugiés, notamment africains et arabes, de plus en plus enclins à demander l’asile. Outre les Palestiniens considérés également comme des réfugiés et dont le nombre en Algérie est estimé par le HCR à 4 000, l’organisation onusienne a recensé quelque 110 autres réfugiés sur le sol algérien de différentes nationalités. Quant aux demandeurs d’asile, on y trouve notamment, d’après les chiffres du HCR, 700 Camerounais, 280 Ivoiriens, 240 Syriens, 120 Nigérians et 420 de diverses nationalités. Le nombre de demandeurs d’asile s’adressant au HCR a considérablement augmenté en 2012, puisqu’il a doublé par rapport à l’année précédente, précise l’organisation onusienne. Le HCR déplore, à ce sujet, le report de l’adoption de la loi nationale sur l’asile, attendue en 2012. Toutefois, si les réfugiés risquaient d’être traités comme des migrants en situation irrégulière du fait de l’absence de cadre législatif, leur situation s’est quelque peu améliorée à la suite des interventions du HCR qui note l’accès gratuit à l’enseignement primaire pour les enfants de réfugiés. Dans le même temps, d’après le HCR, comme les années précédentes, seul un nombre limité de réfugiés reconnus comme tels ont pu bénéficier de services de santé. Le HCR relève par ailleurs que la population des camps de Tindouf a continué à vivre «dans des conditions d’hygiène difficiles, en raison du manque persistant d’articles d’hygiène et de protections périodiques, associé à une distribution d’eau toujours insuffisante en dépit de certaines améliorations». En 2012, les besoins financiers de l’opération du HCR en Algérie se sont élevés à 25,5 millions de dollars, correspondant aux activités programmées pour améliorer la protection et l’assistance offertes aux réfugiés sahraouis des camps de Tindouf, en particulier dans les secteurs clés de l’eau, de la nutrition, de la santé et de l’éducation. Le rapport ne tient pas compte de la dernière vague de réfugiés ayant fui les exactions des groupes islamistes armés dans le Nord-Mali.