COMMUNICATION- PRESSE –
JOURNALISTES TUES 2020- REPORTERS SANS FRONTIERES, RAPPORT 2020
Cette
année 2020 témoigne de nouveau de sévères atteintes au droit à l'information,
selon le dernier bilan annuel de
Reporters sans frontières, publié mardi
29 décembre. Au total, 50 journalistes ont été tués en 2020 et près de 400
autres ont été emprisonnés, d'après l'association, qui a réalisé son
décompte entre le 1er janvier et le 15 décembre. Ce chiffre est stable par
rapport aux 53 journalistes tués l'an dernier, malgré la réduction du nombre
des reportages du fait de la pandémie de Covid-19,
constate RSF. Sur 10 ans, l'association recense 937 journalistes tués.
L'organisation
de défense de la presse constate la réduction du "nombre de
journalistes tués sur les terrains de guerre", mais de plus en
plus d'assassinats dans des pays dits en paix.En
2016, 58% des journalistes tués l'étaient dans des zones de conflit contre 32%
cette année. En 2020, 34 journalistes ont été tués dans des pays en paix,
soit 68% des reporters tués, souligne RSF.
Près de
400 journalistes emprisonnés
Le
Mexique est le pays le plus meurtrier pour la profession avec 8 tués, suivi par
l'Inde (4), le Pakistan (4), les Philippines (3) et le Honduras (3). "Certains l'ont été
dans des conditions particulièrement barbares", souligne
RSF. A l'image du journaliste mexicain Julio Valdivia Rodriguez du
quotidien El
Mundo de Veracruz retrouvé décapité
dans l'est du pays, et de son confrère Víctor
Fernando Alvarez Chavez, rédacteur en chef d'un site d'information locale,
découpé en morceaux dans la ville d'Acapulco.
Une partie du public considère que les journalistes sont
victimes des risques du métier, alors même qu'ils sont de plus en plus attaqués
lorsqu'ils enquêtent ou effectuent des reportages sur des sujets sensibles.
Christophe Deloire
secrétaire général de Reporters sans frontières
Sur
les 50 journalistes tués en 2020, 84% ont été sciemment visés et délibérément
éliminés, contre 63% en 2019. "Ce qui est fragilisé, c'est le droit à
l'information", estime Christophe Deloire,
secrétaire général de RSF. Près de vingt journalistes d'investigation ont en
effet été tués cette année : dix enquêtant sur des cas de corruption locale et
de détournement de fonds public, quatre sur la mafia et le crime organisé et
trois travaillant sur des sujets liés à des questions environnementales.
Mi-décembre,
Reporters sans frontières avait relevé un effet pandémie avec l'apparition
au printemps d'un "pic
non négligeable de violations de la liberté de la presse",
favorisé par "les
lois d'exception ou les mesures d'urgence adoptées" dans
la plupart des pays. Et l'association de recenser 387 journalistes
emprisonnés, "un
nombre historiquement haut". "La liberté de la presse est partout en
déclin", conclut la Fédération internationale du
journalisme, qui a recensé 2 658 journalistes tués dans le monde depuis
1990.