CULTURE- PERSONNALITES-
KELTOUM (AICHA ADJOURI) (COMPLEMENT)
L'actrice Aïcha Adjouri
(Keltoum), est née le 4 février 1916 à Blida, et
morte le 11 novembre 2010 à Alger.
Première actrice Algérienne, figure du
théâtre et de cinéma, elle avait été, dès son très jeune âge, attirée par la
danse et le théâtre. À plusieurs reprises, étant enfant, elle s'était sauvée de
chez ses parents pour aller voir et suivre des acteurs et danseurs ambulants.
C'est Mahieddine Bachtarzi
qui la découvrit à Blida, en 1952, et lui offrit sa chance et, en dépit des
préjugés de sa famille, Keltoum ne la laissa point
échapper.
Une grande tournée en France et en
Belgique ne tarda pas à prouver tant au directeur de la troupe qu'à l'artiste
qu'ils ne s'étaient pas trompés. Anvers, Liège, Bruxelles, Paris, Lyon,
Marseille l'applaudirent. À Nice, elle dansa, un soir, devant 20 000 personnes,
au jardin Albert 1er.
C'est au cours d'une tournée au Maroc
qu'elle affirmera son talent de comédienne. Elle devait ensuite créer de
nombreuses pièces, soit aux côtés de Bachtarzi, soit
avec Rachid Ksentini ou Habib Réda. L'aventure de la
1ère saison arabe de l'Opéra d'Alger eut lieu en 1947. Depuis, c'est à Keltoum que furent confiés les principaux rôles féminins,
qu'il s'agisse de comédie ou de tragédie. La radiodiffusion en langue arabe la
compta parmi ses pensionnaires les plus écoutés. Le cinéma ne pouvait manquer
de l'attirer. Elle y fit ses débuts dans "La Septième Porte Svoboda".
C'est au moment où elle s'apprêtait à
signer de nouveaux contrats qu'un incident (à la suite d'une dépression
nerveuse Keltoum se précipita dans le vide du haut de
sa villa de Bologhine et se fractura les vertèbres)
vint interrompre, le 30 mai 1951, sa carrière..., mais pas pour longtemps. En
1952, elle reprit le rôle de Desdémone dans Othello de
Shakespeare, traduite en arabe par Ahmed Toufik EI Madani.
En 1956, elle arrêta ses activités
artistiques et ne reprit qu'en 1963 avec le TNA jusqu'à sa retraite. Son vrai
1er rôle, elle le joua dans la pièce de Bachtarzi
"Mariage par téléphone", en compagnie de Rachid Ksentini.
Elle joua tout à fait par hasard dans un film allemand, en 1945, mais sa
carrière cinématographique ne commencera que 20 ans plus tard, en 1966 avec « Le
vent des Aurès » de Mohammed Lakhdar-Hamina dans lequel elle tient magistralement le rôle d'une
mère qui cherche désespérément son fils raflé par l’armée française pendant la
Guerre d'Algérie. Elle joua dans plus de 70 pièces de théâtre et dans au moins
20 films, enregistra 5 disques avant 1962 (Ya Ouled
El Ourbane, Ahd Thnine, etc.) ; elle arrêta de chanter après la naissance
de son enfant Maâmar Ahmed Fettouh
en 1954.
Depuis 1981, elle n'avait pas eu la
possibilité de camper un rôle et quand, en 1987, Fawzia
Aït El-Hadj l'appela pour jouer dans « Mort d'un
commis voyageur », huit jours avant la «générale» de la pièce, on lui
signifia sa mise à la retraite. Elle fut choquée par cette décision, elle qui
croyait encore être pleine de ressources et rappelait qu'elle avait passé 50
ans dans le théâtre. Elle fit une dernière apparition aux côtés de Rouiched dans "El Bouwaboune"
(1991).
- Filmographie
importante:
1966 : "Le Vent des Aurès" de
Mohammed Lakhdar-Hamina
1968 : "Hassan Terro"
de Mohammed Lakhdar-Hamina
1972 : "Les Violeurs" de
Lamine Merbah
1972 : "Décembre" de Mohammed Lakhdar-Hamina
1976 : "Les Déracinés" (« Beni Hendel ») de Lamine Merbah
1982 : "Hassan Taxi" de Mohamed Slim Riad
1982 : "Une femme pour mon
fils" de Ali Ghalem
1989 : "Hassan Niya"
de Ghaouti Bendedouche
1986 : "Les Folles Années du
Twist" de Mahmoud Zemmouri