ENERGIE- ENERGIE RENOUVELABLE-
RAPPORT CEREFE 2020
Selon le Commissariat aux énergies
renouvelables, aucune évaluation rigoureuse n’a
été menée quant à l’impact du
programme national d’efficacité énergétique.
Dans son
premier rapport sur la transition énergétique en Algérie (Fin
décembre 2020) , le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité
énergétique (Cerefe) met en relief le fait que la
“centralisation excessive de la gestion du réseau électrique national a plombé
toute ouverture vers son environnement extérieur, notamment dans les domaines
liés à la production, au transport et à la distribution”.
Ce réseau
soumis au monopole public, est géré par Sonelgaz. Le
rapport, dont Liberté a obtenu une copie, souligne que Sonelgaz
est censée être, au-delà de son rôle central, une “locomotive” quant à la
“dissémination” d’un “savoir technique”, “technologique” et “organique de
pointe”, utile non seulement à son propre développement, mais aussi à tout le
pays.
Le document
ajoute que l’avènement des énergies renouvelables, dont les concepts techniques
qui ont accompagné l’émergence restent assez récents, constitue en fait une
“opportunité unique” pour initier la mise en place de la “passerelle” tant
souhaitée, mais qui a toujours manqué dans le pays, entre le monde
socioéconomique, dont l’entreprise fait partie, et celui de la recherche
scientifique appliquée et utile.
Et de prévenir
: “Si rien n’est fait dans ce sens, on peut dire que les deux parties
continueront indéfiniment à se rejeter la balle du fait que la première n’a
jamais clairement exprimé ses besoins en la matière, faute de motivations
claires, et la seconde n’a jamais pu valider ses compétences à faire valoir,
faute de données de travail représentatives du monde réel.”
Le Cerefe estime, dans ce même rapport, que le réseau
électrique national est appelé à entreprendre une “restructuration très
profonde”, en vue de s’adapter aux grandes mutations qui se préparent dans le
monde de l’énergie.
Cependant,
poursuit-il, beaucoup d’indices montrent que jusqu’à nouvel ordre et notamment
concernant le dossier des énergies renouvelables, “il (le réseau) a, a priori,
été maintenu en retrait par rapport à la dynamique qui se dessine partout
ailleurs dans le monde et ce, durant au moins les dix dernières années”.
Pour le
Commissariat aux énergies renouvelables, “la mise en œuvre d’une approche aussi
simple que celle d’initier dès aujourd’hui, ne serait-ce qu’un petit programme
de démonstration destiné à valider localement les concepts d’autoconsommation
introduits précédemment, n’est pas permise dans l’état actuel des choses”. Une
situation insurmontable ou un petit casse-tête de gestion de réseau électrique
?
Transport, gros consommateur d’énergie
Le Cerefe souligne, dans son rapport, qu’il est plus
que temps que l’État agisse, “en ouvrant le réseau national d’électricité aux
petits et moyens producteurs indépendants de l’énergie photovoltaïque”.
Ce faisant,
il réduirait le monopole de Sonelgaz sur la
production et la distribution électriques, et encouragerait l’option
d’autoconsommation à travers un déploiement étudié et réglementé des
installations solaires photovoltaïques, qui seront connectées au réseau de
distribution de Sonelgaz, en assurant des productions
de petites ou moyennes capacités.
L’État pourra
le faire, puisque la réglementation, qui sous-tend la libéralisation de la
production d’électricité, existe déjà. Elle avait été instituée par la loi
02-01 du 5 février 2002. Mais elle n’a jamais été appliquée.
Au chapitre
de l’efficacité énergétique, le Commissariat à l’énergie rappelle que le
programme établi par l’Aprue à l’horizon 2030, adopté
en 2011, puis actualisé en 2015, visait globalement la réduction de la
consommation d’énergie de “9%” en agissant sur l’ensemble des secteurs de
consommation qui ont un “impact significatif” sur la demande d’énergie.
Il s’agit des
secteurs du transport, du bâtiment et de l’industrie. Cependant, relève le
rapport, “aucune évaluation rigoureuse n’a été menée à ce jour quant à l’impact
de ce programme sur la réduction de la facture énergétique nationale, ainsi que
sur les émissions de gaz à effet de serre”.
Le document
note que le transport mobilise à lui seul “un peu plus de 15 millions de tonnes
équivalent pétrole (Mtep), soit une facture
énergétique supérieure à celle globalement allouée à la production
d’électricité (13,9 Mtep)”.
Plus encore,
y est-il ajouté, “en faisant un recoupement entre les statistiques de
consommation faites par secteur (15,3 Mtep pour le
transport) et par produit (15,5 Mtep pour les
produits liquides), on peut comprendre qu’il est essentiellement question de
transport routier qui utilise exclusivement les combustibles liquides (essence,
gasoil…)”.
Aussi, le Cerefe propose que soit “augmentée la part des véhicules
roulant au gaz”. Et d’expliquer : “Vu les capacités en gaz du pays et les
caractéristiques avantageuses quant à ses divers emplois, notamment comme carburant
respectueux de l’environnement en comparaison de l’essence et du diesel, il
représente pour le moment la solution la mieux adaptée au niveau national pour
envisager une atténuation notable à court terme des problèmes du transport
évoqués plus haut.”
Par ailleurs,
et afin d’accélérer la cadence de transformation du parc roulant national en
GPL/c et d’éviter les retards inhérents à ce type d’opérations d’envergure, le Cerefe suggère d’agir “en amont même de la mise en
circulation des véhicules”, ajoutant que “cela peut, en effet, faire l’objet
d’une clause spécifique au niveau des cahiers des charges réglementant aussi
bien les véhicules importés, que ceux fabriqués localement, en y incluant un
quota minimum de modèles équipés de kits GPL/c à la sortie d’usine”.