RELATIONS INTERNATIONALES- SAHARA
OCCIDENTAL- LOBBYING MAROCAIN AUX USA
Le Maroc emploie des lobbies pour influencer
les décisions de Washington au sujet de la question du Sahara occidental, a
affirmé, jeudi, le sénateur James Inhofe, devant le
Congrès américain, a rapporté jeudi 17 décembre 2020, l’APS.
«Actuellement, le Maroc est
représenté par (les firmes) JPC Strategies, Third Circle et Neale Creek qui sont payés en moyenne plus d’un million de
dollars par an. Tous ces lobbyistes, à Washington, ont été engagés par le
Maroc», a déclaré James Inhofe
qui occupe le poste de président de la commission défense du Sénat américain.
Inhofe a
évoqué également sept autres cabinets spécialisés dans les questions
politiques, engagés par le Maroc durant l’année 2005. Il s’agit
de «The Livingston Group, Tew Cardenas, Edelman public relations, Miller &
Chevalier, Gabriel and Company, Robert Holley et Whiton
Case».
«Qui parlera au nom du
peuple du Sahara occidental (à Washington) ? Il n’a personne», a-t-il indiqué au cours d’une audition au Sénat en
rapport avec la reconnaissance, par le président américain sortant, Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara
occidental.
Il a observé aussi que les réactions, à
l’échelle mondiale, ont été clairement défavorables à cette annonce, qui a été
faite en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et
Israël.
Il a cité, entre autres, les Nations
unies, l’Union africaine, l’Union européenne, l’Algérie et le Royaume-Uni, qui
ont tous considéré la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur les
territoires sahraouis comme contraire au droit international et au droit à
l’autodétermination, reconnu au peuple sahraoui par la communauté
internationale.
Le sénateur a attiré l’attention sur le
fait que l’Organisation des nations unies et l’Union africaine ont annoncé que
leur position restait «inchangée» vis-à-vis de la question sahraouie.
«L’Union européenne a dit
que le statut du Sahara occidental n’avait pas été déterminé et qu’il devait
être négocié dans le cadre d’un processus mené par les Nations unies», a-t-il ajouté, relevant que le Royaume-Uni a
également décidé de maintenir inchangée sa position concernant le Sahara
occidental.
«L’Algérie a déclaré que la
question du Sahara occidental est une question de décolonisation, qui ne peut
être résolue qu’à travers l’application du droit international et dans le cadre
du respect de la Charte des Nations unies et de l’Union africaine qui
reconnaissent au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination», a poursuivi le sénateur républicain.
«Dès la proclamation faite
par le Polisario relative à la création de la République arabe sahraouie
démocratique en 1976, 84 pays ont reconnu le Sahara occidental comme Etat
indépendant», a-t-il rappelé.
Il a, par ailleurs, affirmé que les
Etats-Unis soutiennent, depuis 1966, le droit au peuple sahraoui d’avoir son
propre pays, évoquant les différents accords commerciaux signés entre les
Etats-Unis et le Maroc et qui ne couvraient pas le territoire sahraoui,
précisément en raison de la non-reconnaissance, par les Etats-Unis, du Sahara
occidental comme faisant partie du Maroc.
Le
sénateur a signalé que ce qui se passe au Sahara occidental a longtemps été
considéré comme «un conflit gelé» qui a placé le peuple sahraoui dans une
situation de blocage. «Lorsque l’on parle de conflit gelé, on sait que
rien ne va se produire», plaçant le peuple sahraoui dans les «limbes, attendant
un référendum promis, bien des années en arrière, en 1966», a-t-il constaté.
«Ce conflit oublié a permis
au Maroc de continuer à piétiner les droits de l’homme» dans les territoires occupés, a-t-il poursuivi.
James Inhofe, sénateur de l’Oklahoma, fervent défenseur
de la cause sahraouie, a été jusqu’à récemment un proche conseiller de Donald Trump avant de s’en séparer après une brouille au sujet
d’amendements à apporter au budget américain de la Défense.