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Essai Dahou Ould Kablia - "Boussouf et le Malg...."

Date de création: 14-12-2020 16:43
Dernière mise à jour: 14-12-2020 16:43
Lu: 845 fois


HISTOIRE-BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI DAHOU OULD KABLIA- « BOUSSOUF ET LE MALG….. »

 

BOUSSOUF ET LE MALG. LA FACE CACHÉE DE LA RÉVOLUTION.Essai et mémoires de Dahou Ould Kablia.Casbah Editions, Alger 2020, 446 pages, 1300 dinars

Malg……ce n’est plus un sigle depuis bien longtemps…le « ministère de l’Armement et des Liaisons générales » étant publié pour ne laisser place qu’à un acronyme…une marque lié intimement à un produit…..de très haute qualité durant la guerre (mises à part quelques couacs) mais quelque peu déconsidéré  en raison de l’épisode  tragique visant Abane Ramdane d’une part, et, d’autre part, une certaine mal-information laissant croire (à tort ou à raison) que les « malgaches » sont encore un groupe de pression politique encore   lourd :jusqu’à ce jour, trois chefs de gouvernement, vingt ministres, vingt-et-un walis, trente-et-un ambassadeurs, tous issus du Malg…..

Il est vrai que la plupart des écrits mémoriels (ils l’étaient presque tous) mettant en avant bien plus les exploits individuels, ce qui est normal et compréhensible, en ont donné une image quelque déformée.

L’ouvrage de Dahou Ould Kablia vient réparer cette distorsion dans l’écriture de l’histoire d’un pan important de notre guerre de libération nationale. Certes, il présente et décrit les personnages mais il essaye à chaque fois de contextualiser. Prudence ou distanciation  intellectuelle ?…Les deux.En tout cas une histoire (presque ) exacte et (presque ) complète.

 

L’Auteur : à Tanger en mai 1933 .Parents originaires de Mascara (Béni Chougrane).Bachelier en 1954. Etudes de droit à Toulouse (France).Rejoint le Fln en 1958 (Aln/Wilaya V).Septembre 1968, affecté  (après formation ) le Malg….Début d’une longue carrière dans le renseignement. L’Indépendance….plusieurs postes au sein de l’Administration ;…jusqu’à sa retraite en 2013…… à 80 ans. Actuellement président de l’Association des anciens du Malg.

Sommaire :Introduction/ Première partie : Aux origines du Malg/ Deuxième partie : Le soutien multiforme du Malg/ Troisème partie :Episodes particuliers de la guerre d’Algérie/ Quatrième partie : Les problèmes internes du Fln/Cinquième partie : L’héritage de la Révolution/ Annexes/ Bibliographie/Abréviations et sigles

Extraits « Le premier soutien médiatico-politique à la cause de la Révolution revient à l’Egypte qui a rendu publique la Déclaration du 1er Novembre 1954 dans sa radio officielle « Saout Al Arab ».Celle-ci sera la seule radio à diffuser quotidiennement « la Voix de l’Algérie » jusqu’à l’indépendance. En 1955, les radios de Damas et de Bagdad suivront son exemple.En 1956 , el Maroc et la Tunisie…… » (p111), « Cette question des frontières avec l’Algérie a donc été , tout au long des sept années de guerre, un point de fixation du Maroc et de la Tunisie » (p 197), « La bataille des frontières a été  une véritable guerre dans la guerre……le nombre de chouhadas sur les barrages, simples combattants et responsables, de 1958 à 1962 , entre 6000 et 7 000 et autant de blessés invalides à vie….. » (pp 218-219)

Avis : Un peu de Malg, beaucoup de Révolution.Un véritable livre d’histoire….avec ses   photos et ses documents

Citations : «  Au sein du Malg, le renseignement n’était pas un art ou une science mais bien une culture, une seconde nature » (p74) , « La création du corps des transmissions par le colonel Boussouf, deux ans à peine après le déclenchement de la lutte armée, constitue, en elle-même, un évènement majeur, une révolution dans la Révolution «  (p 104), « La lutte pour la libération du pays a été le fait de toutes les couches de la population.Personne n’a le monopole du patriotisme.Celui-ci se mesure à l’aune de la constance de la foi, de la force des convictions et de l’esprit de sacrifice.Des témoignages nombreux et de sources variées confirment que les Daf ont répondu à ces exigences tout au long de leur présence dans l’armée des frontières » (p255.),  « Le président Ben Bella, tenu éloigné du cours de la guerre par sa longue détention, a délibérément fait table rase de ce qui s’est passé avant lui, se contentant du slogan : un seul héros, le peuple.Le colonel Boumediene, pour sa part, conscient du caractère sensible de certains dossiers estimait le moment inopportun pour leur accès tant que les plaies n’étaient pas encore refermées.Ces deux blocages conjugués de tout ou partie de la mémoire nationale vont placer malheureusement le pays dans un silence mémoriel abyssal qui perdure depuis cinq décennies à ce jour, occultant une histoire vivante et trépidante pour céder la place à une caricature sublimée à l’excès » (p 261)