SPORTS-
ENQUETES ET REPORTAGES- FOOTBALL DROITS TV/EUROPE 2020
©Afp/El Watan,
dimanche 13 décembre 2020
Avec l’épisode Mediapro et le mirage de droits
TV nationaux à hauteur de 1,153 milliard d’euros pour la période 2020-2024, le
championnat de France a cru quelques mois rivaliser avec ses concurrents
européens, hormis la richissime Premier League
anglaise.
Angleterre
La Premier League enregistre le contrat le plus élevé du monde, bien
que les 5 milliards de livres pour 2019-2022 (5,5 milliards d’euros) soient
légèrement inférieurs aux 5,4 millions de livres (5,9 milliards d’euros) du
cycle précédent (2016-2019). Le dernier appel d’offres a été marqué par
l’entrée en lice d’Amazon, qui a remporté 20 matchs pour la première fois.
Cependant, en raison de l’arrêt de la dernière saison pour cause de pandémie de
Covid-19, un rabais de 223 millions de livres a été
accordé aux diffuseurs. Avant la pandémie, contrairement à l’Espagne, l’Italie
et la France, tous les matchs de Premier League
n’étaient pas télévisés en Grande-Bretagne. L’accord portait sur 180 matchs en
direct sur 380, mais en raison de la fermeture au public des stades, toutes les
rencontres sont désormais retransmises en direct et un plus grand nombre de
matchs sont «offerts» aux détenteurs de droits sans frais supplémentaires.
Allemagne
L’Allemagne a négocié en
juin 2020, dans un contexte marqué par la crise sanitaire, les droits des
matchs de première et deuxième divisions du championnat pour un montant global
de 4,4 milliards d’euros, soit 1,1 milliard d’euros par an, en retrait par
rapport au précédent contrat (1,6 milliards d’euros par saison), pour la
période 2021-25. Sky et DAZN se partagent le gâteau
avec les matchs de samedi pour le premier, ceux de vendredi et dimanche pour le
second. Le patron de la Ligue allemande de football, Christian Seifert, a salué
la signature de ce contrat : «Il nous permet la plus grande stabilité possible
en période d’incertitudes.»
France
En France, la Ligue avait
annoncé en 2018 l’attribution des droits TV nationaux pour 2020-2024 contre un
montant annuel de 1,153 milliard d’euros, dont 800 millions pour Mediapro. Les droits pour 2016-2020 s’élevaient
officiellement à 726,5 millions d’euros par an pour la seule Ligue 1. Le rêve
est désormais fini.
Espagne
En Espagne, La Liga a adjugé en 2018 les droits TV concernant les
championnats professionnels (pour la période 2019-2022) au duo Telefonica (qui détient les chaînes télé Movistar, diffuseur principal de La Liga)
et Mediapro, pour 3,421 milliards d’euros, soit une
moyenne de 1,14 milliard d’euros par saison. La saison dernière, la pandémie du
nouveau coronavirus a entraîné une très légère baisse des revenus (1,10
milliard d’euros).
La Liga commercialise les droits télévisuels par lots
depuis 2015. Auparavant, chaque équipe négociait individuellement avec les
opérateurs TV.
Italie
En Italie, Sky et DAZN se partagent les droits TV nationaux de la Serie A contre 973 millions d’euros par an, pour la période
2018-2021. En février 2018, le groupe espagnol Mediapro
avait obtenu les droits de la Serie A de 2018 à
2021 grâce à une offre de 1,05 milliard d’euros par an.
Mais son projet avait été retoqué en mai par un tribunal de Milan, saisi par Sky. Depuis, le football italien, dans le rouge vif avec la
pandémie de coronavirus, a approuvé l’entrée d’investisseurs privés dans la
gestion des futurs droits TV 2021-2024, avec la promesse de 1,7 milliard
d’euros d’argent frais.
En novembre dernier, à
l’unanimité, les 20 clubs de l’élite ont approuvé l’offre d’un trio
d’investisseurs privés, comprenant notamment l’ancien argentier de la Formule
1, CVC. Le fonds CVC, qui va découvrir la Serie A si
l’accord se formalise, est déjà bien identifié dans le sport, il détenait la
majorité des parts du Championnat du monde de Formule 1 de 2006 à 2016 et est
aujourd’hui présent dans le rugby (championnat anglais et Pro14).