HISTOIRE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- MÉMOIRES
DAHOU OULD KABLIA- « BOUSSOUF ET LE MALG, LA FACE CACHÉE DE LA RÉVOLUTION »*
(COMPLÉMENT)
©
Algerie presse service, jeudi 19 novembre 2020
Dans son ouvrage intitulé "Boussouf et le Malg,
la face cachée de la révolution", Dahou Ould Kablia, qui a occupé un place
de premier plan dans la hiérarchie du Ministère de l'Armement et des liaison
générales (Malg) livre une vision de l'intérieur de cette organisation et
revient sur la création et le fonctionnement de cette dernière.
Ces mémoires de 389
pages publiées récemment aux éditions Casbah émanent d'un "devoir de
mémoire" des membres de l'association des anciens du Malg qui s'étaient
fixés l'objectif de "restituer l'histoire de ce département et de son
dirigeant Abdelhafid Boussouf" qui n'a laissé aucun témoignage écrit.
Après de brèves
biographies de l'auteur et de Abdelhafid Boussouf, l'ouvrage s'intéresse aux
origines du Malg en remontant aux services de renseignements au sein de
l'Organisation secrète (OS) fondée en 1947 qui avait confié son service à Omar
Ben Mahdjoub, avant que le renseignement ne devienne une nécessité aux yeux de
Larbi Ben M'hidi, entre 1955 et 1956 "pour connaître les ennemis du
FLN".
C'est à l'issue du congrès de la Soummam en août 1956 que la fonction
de renseignement et de liaison a été "intégrée à l'organigramme des
commandements de l'ALN au niveau de chaque wilaya, zone ou
région",explique l'auteur précisant que le colonel Abdelhafid Boussouf
avait été chargé du service de renseignement, de liaison et des communications
en avril 1958 suite à la "départementalisation des tâches des membres du
Comité de coordination et d'exécution (CCE)".
Dahou Ould Kablia
revient également sur les moyens humains de ce département venant
"essentiellement de lycéens et étudiants issue de la grève de mai 1956 et
qui étaient formés dans des centres aux frontières du pays".
L'ouvrage dédie une
partie aux transmissions et à l'approvisionnement en armes pendant la guerre de
libération nationale assurée de 1954 à 1956 par Ahmed Ben Bella et Mohamed
Boudiaf remplacés, après leur arrestation, par les colonels Amar Benaouda et
Abdelhafid Boussouf.
Le "soutien multiforme" du Malg est également abordé
notamment par le volet des relations avec les pays frères et les efforts de diplomatie,
la participation à l'effort de guerre par des missions aux "barrages des
frontières", de formation dans l'aviation, ou encore de rapatriement des
"légionnaires déserteurs de l'armée française par Wilfrid Muller plus
connu sous le nom de Mustapha Muller".
*Casbah Editions, 389 pages, Alger 2020
© www.dmalgerie.com
« Dans son ouvrage intitulé « Boussouf et le Malg, la
face cachée de la révolution », Dahou Ould Kablia, qui a occupé un place
de premier plan dans la hiérarchie du Ministère de l’Armement et des liaison
générales (Malg) livre une vision de l’intérieur de cette organisation et
revient sur la création et le fonctionnement de cette dernière.
Ces mémoires de 389 pages publiées récemment aux
éditions Casbah émanent d’un « devoir de mémoire » des membres de
l’association des anciens du Malg qui s’étaient fixés l’objectif de
« restituer l’histoire de ce département et de son dirigeant Abdelhafid
Boussouf » qui n’a laissé aucun témoignage écrit.
Après de brèves biographies de l’auteur et de
Abdelhafid Boussouf, l’ouvrage s’intéresse aux origines du Malg en remontant
aux services de renseignements au sein de l’Organisation secrète (OS) fondée en
1947 qui avait confié son service à Omar Ben Mahdjoub, avant que le
renseignement ne devienne une nécessité aux yeux de Larbi Ben M’hidi, entre
1955 et 1956 « pour connaître les ennemis du FLN ».
C’est à l’issue du congrès de la Soummam en août 1956
que la fonction de renseignement et de liaison a été « intégrée à l’organigramme
des commandements de l’ALN au niveau de chaque wilaya, zone ou
région »,explique l’auteur précisant que le colonel Abdelhafid Boussouf
avait été chargé du service de renseignement, de liaison et des communications
en avril 1958 suite à la « départementalisation des tâches des membres du
Comité de coordination et d’exécution (CCE) ».
Dahou Ould Kablia revient également sur les moyens
humains de ce département venant « essentiellement de lycéens et étudiants
issue de la grève de mai 1956 et qui étaient formés dans des centres aux
frontières du pays ».
L’ouvrage dédie une partie aux transmissions et à
l’approvisionnement en armes pendant la guerre de libération nationale assurée
de 1954 à 1956 par Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaf remplacés, après leur
arrestation, par les colonels Amar Benaouda et Abdelhafid Boussouf.
Le « soutien multiforme » du Malg est
également abordé notamment par le volet des relations avec les pays frères et
les efforts de diplomatie, la participation à l’effort de guerre par des
missions aux « barrages des frontières », de formation dans
l’aviation, ou encore de rapatriement des « légionnaires déserteurs de
l’armée française par Wilfrid Muller plus connu sous le nom de Mustapha
Muller ».
Le livre revient également sur la chronologie des
pourparlers et négociations algéro-française depuis les premières prises de
contact en « 1956 entre des émissaires de Pierre Mendès France et Abbane
Ramdane ».
L’auteur met en avant l’apport du Malg dans les
négociations notamment sur la question du pétrole grâce aux renseignements
« fournis par Salah Bouakouir, secrétaire adjoint du délégué général du
gouvernement français à Alger, relatifs aux opérations économiques dans le
Sahara » et au concours d’Enrico Mattei, PDG de la société italienne des
hydrocarbures (ENI).
Dahou Ould Kablia revient également sur des faits
marquants de la guerre de libération comme le congrès de la Soummam en août
1956, sur des acteurs admirables de cette guerre et des « pertes
irréparables ». Il aborde ainsi la mort des colonels Amirouche, Si Haouès
et Lotfi, documents à l’appui pour « défaire les thèses et circonstances
avancées par les forces coloniales tout en évoquant les opérations de
désinformation et d’intoxication » menées par les services psychologiques
comme la « bleuïte ».
Les problèmes internes du FLN sont aussi abordés à
travers la mort de Abbane Ramdane, que l’auteur admire pour sa « vision et
l’organisation politique qu’il a mis en place sans négliger l’action
armée » et le soutien logistique qu’elle nécessite.
S’il explique que la responsabilité du Malg n’est en
rien engagé dans la mort de Abbane Ramdane, survenue près d’une année avant la
création de ce département, l’auteur précise que le colonel Boussouf est un
« responsable politique libre de ses idées et de ses actes ». Il fait
le récit du « conflit ouvert » entre des colonels de l’époque qui va
« sceller le sort funeste de Abbane ».
Dans le même ordre d’idées, Dahou Ould Kablia parle
d’autres affaires internes comme l’affaire Lamouri, celle de Allaoua Amira, le
procès de Chihani Bachir, ou encore l’affaire Zoubir, Hmaïdia Tahar de son vrai
nom.
L’ouvrage s’intéresse également au premières années de
l’indépendance dans un chapitre intitulé « L’héritage de la
révolution » relatant les différentes crises politiques de 1962 à 1965
avant de revenir sur les politiques et faits saillants de différentes périodes
de gouvernance.
Né en 1933, Dahou Ould Kablia, bachelier en 1954, est
l’un des étudiants grévistes de l’Université de Toulouse (France) où il était inscrit
pour des études de droit. Il retourne en Algérie en 1956 pour adhérer à
l’organisation urbaine du FLN avant de rejoindre l’ALN au début de l’année
1958.
En juin 1958 il est transféré en base arrière pour
faire partie de la deuxième promotion des commissaires politiques destinés à
l’encadrement de l’ALN avant d’être choisi pour intégrer le Malg où il assumera
de hautes responsabilités.Au lendemain du recouvrement de l’indépendance il
occupera plusieurs postes de responsabilité »