RELATIONS INTERNATINALES-
UE- RESOLUTION DU PARLEMENT FIN NOVEMBRE 2020- DECLARATION MINISTRE
COMMUNICATION 30/11/2020
L'Algérie fait
l'objet d"'un flot ininterrompu d'agressions verbales qui nous parviennent
de France", a affirmé, lundi 30 novembre 2020 à Alger, le ministre de la
Communication, porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, suite à la
résolution du Parlement européen (PE) sur la situation des droits de l'Homme en
Algérie.
"Ces agressions empruntent plusieurs canaux : le
Parlement européen, les ONG et leurs rares relais médiatiques et politiques
locaux ainsi que les réseaux sociaux et leurs +influenceurs+ parisiens",
a-t-il précisé dans une déclaration à l'APS.
Citant le poète russe,
Maïakovski, qui, a-t-il dit, "nous indiquait au siècle dernier, de si
belle manière, l’attitude à prendre dans certaines situations: +Je ne mords pas
à l'ordure, à l'appât de basses fredaines", il a estimé qu"'une fredaine
est définie par le dictionnaire comme +un écart de conduite, une folie de
jeunesse, une frasque+, je dirais aussi +une vulgarité+ pour décrire le
flot ininterrompu d’agressions verbales qui nous parvient de France".
Pour le ministre "ce n’est pas la première fois que
des lobbies évoluant au sein du Parlement européen tentent vainement d’épingler
l’Algérie sur le registre des droits humains et des libertés individuelles, en
pondant des résolutions similaires qui, au fil du temps, deviennent ennuyeuses
et provoquent un sentiment de +déjà vu+".
Il a déclaré, à ce sujet: "c’est devenu presque un
marronnier qui se répète chaque fin d’année. Une sorte de cadeau de Noël ou de
+service fait+ à l’adresse des commanditaires qui tirent les ficelles de ces
lobbies".
Il a rappelé, dans ce cadre, la résolution de même nature
adoptée par le PE l'année passée, affirmant à ce propos, "qu'en novembre
2019, alors que l’Algérie affairée à réussir ses élections présidentielles pour
sortir de l’impasse imposée par l’ancien régime, fait l’objet de critiques
acerbes et à tort, de la part de parlementaires européens, censés représentés
leur peuples au lieu de jouer aux mercenaires".
"L’Algérie vient de se voir de nouveau citée, jeudi
19 novembre 2020, dans un parchemin frappé du sceau de +l'urgence+. Le document
en question dresse un tableau des plus sombres de la situation des libertés et
droits de l’Homme dans le pays", a encore indiqué le Porte-parole du
Gouvernement.
Il a ainsi réitéré la réaction du Ministère des Affaires
étrangères à ce sujet, dans le passage où il affirmait que "le PE a cru
devoir adopter, selon une procédure dite +d'urgence+ pour le moins douteuse,
une nouvelle résolution sur la situation en Algérie dont le contenu outrancier
se résume à un chapelet d'injures et d'avanies à l'endroit du peuple algérien,
de ses institutions et de l'Etat algérien".
M.Belhimmer a affirmé, en outre, que "le PE va
jusqu’à tracer, dans le point 8 de sa résolution, la voie à suivre pour les
Algériens: + la transition politique en cours doit garantir le droit de tous
les Algériens, quels que soient leur sexe, leur origine géographique ou
ethnique et leur statut socioéconomique, y compris des Berbères, à participer
pleinement au processus démocratique et à exercer leur droit de prendre part à
la direction des affaires publiques+".
"Avons-nous en Algérie un problème d’ordre politique
et citoyen spécifique dont le revendication est portée sur l’intégration des
+Berbères+ dans la vie politique et la gestion des affaires publiques+,
se demande un ami, militant de longue date, qui soupçonne, à juste titre, +des
tentatives d’ethnicisation de la vie politique, voire de retribalisation de
l’identité à l’ère de la globalisation", a encore noté le ministre.
"Les valeurs universelles défendues en grandes pompes
par l’UE sont-elles réellement affranchies de l’eurocentrisme?", s'est-il
encore interrogé.
Le ministre a soutenu, à cet égard, que "les
ONG et leurs relais médiatiques et politiques locaux ne sont pas en reste de
ces agressions".
"Entre +silence+ et +à-plat-centrisme+, comme fort
opportunément rappelé par la +une+ d’un quotidien, l’immaturité des
groupuscules laïco-démocrates, ultra-minoritaires dans le corps social et
arrimés au sacro-saint logiciel atlantiste transitionnel et constituant, ne
laisse planer aucun doute sur leur amateurisme politique, même s’ils font grand
bruit dans les médias étrangers",a-t-il estimé.
Ces groupuscules, a-t-il poursuivi, "sont encore en
attente de la promesse de l’ancien président français de Nicolas Sakozy :
+L’Algérie dans un an, l’Iran dans 3 ans+".
Selon le porte-parole du gouvernement, "le propos
est tiré d’une conversation qui a eu lieu entre le président français Nicolas
Sarkozy et le président du Conseil de transition de la Libye en septembre 2011,
à l'occasion de la visite de ce dernier en France".
"S’adressant à son hôte, il lui déclara : +
patientez et vous verrez ce qui va se passer en Algérie dans un an et l'Iran
dans trois+", a-t-il ajouté.
M.Belhimer a expliqué, à ce titre, que "la
remise de notre pays sous tutelle ou protectorat français est souvent associée
à la disparition de la génération de Novembre comme si elle n’était qu’une
brève parenthèse (qui va vite se fermer) de notre histoire contemporaine".
Il a rappelé, à ce propos, qu'"en février 2010, le chef
de la diplomatie française, Bernard Kouchner, gourou de nombre d’ONG, est sorti
du discours diplomatique conventionnel pour formuler sa prévision fort
heureusement toujours suspendue : +La génération de l’indépendance algérienne
est encore au pouvoir. Après elle, ce sera peut-être plus simple+.
Le ministre a affirmé, dans ce contexte, que "les
relais internes de ces ONG feignent d’ignorer qu’aucun des pays ayant emprunté
la voie du processus constituant issu des laboratoires atlantistes n’est sorti
indemne de la partition territoriale et de la guerre civile".
"Les bouleversements préfabriqués – exportés
principalement par les nouveaux acteurs du droit international que sont les
organisations dites non-gouvernementales - révèlent chaque jour davantage leur
caractère contre-révolutionnaire. Plus particulièrement en direction de notre
pays, des ONG qui ont pignon sur rue à Paris, à Genève ou à Londres, des
résidus irréductibles de l’ex-FIS et des partisans du statu quo ante, parfois à
partir de leurs retraites dorées (forcées ou choisies), s’attellent à propager
les mots d’ordre de désobéissance civile, de troubles et de recours à la
violence pour imposer leur logiciel", a-t-il déploré.
Il en veut pour preuve la réaction de Reporters Sans
Frontières à la résolution du Parlement européen et souligne que "ce
dernier ne semble pas avoir digéré la récente révision de la constitution
algérienne, dont les amendements maintiendraient +l’emprise préjudiciable du
pouvoir exécutif sur toutes les institutions y compris le pouvoir judiciaire,
ainsi que de dangereuses restrictions aux droits et libertés, et empêchent un
réel contrôle indépendant sur les institutions militaires et
sécuritaires+".
Il a rappelé, à ce titre, que "RSF n’a rien d’une
ONG. Elle est un élément actif de la chaine d’expression du soft power français
à travers le monde, bénéficiant d’ailleurs du soutien, sous une forme ou sous
une autre de l’AFD, l’Agence française de développement, de TV5 et de TV5
Monde, chaines de l’Audiovisuel extérieur français, de Radio France, de la
Fondation de France, de l’entreprise publique EDF, du ministère de la Culture,
du Conseil de l’Europe, de l’Instrument européen pour la démocratie et des
droits de l’Homme (IEDDH) et, aux Etats Unis, de la Fondation Ford, de l’American
Express et, surtout, de la NED, la fameuse National endowment for democracy,
+le cheval de Troie par excellence des révolutions colorées dans le monde,
Maghreb et monde arabe en première ligne".
"L’objectif poursuivi en Algérie est on ne peut plus
clair : éloigner l’Armée nationale populaire de son rôle historique naturel de
protection de l’Etat-nation – seul garant de la souveraineté nationale, du
progrès et de la justice sociale", a-t-il affirmé.
Le porte-parole du gouvernement a soutenu qu'il "est
plus que certain que si l’Algérie n’avait pas manifesté une forte volonté de
revoir l’accord d’association pour mettre fin à un +marché de dupe+ et
avait accepté d’aligner le prix de son pétrole à celui de son gaz naturel,
jamais ces pseudos parlementaires n’auraient été poussés à écrire de telles
contrevérités".
Selon M. Belhimer, "il est également évident que si
l’Algérie avait renié une partie de sa souveraineté, acquise grâce à un lourd
tribut, en acceptant de devenir la décharge, notamment des voitures diesel
européennes, devenues une menace pour l’homme européen et son environnement,
car +trop polluantes+, de telles résolutions n’auraient jamais vu le
jour".
"C’est parce que l’Algérie campe sur ses nobles
positions en faveur des causes justes, à l’instar de celles des peuples
sahraoui et palestinien, et refuse toute normalisation avec l’Etat sioniste,
très en vogue ces derniers temps, qu’elle fait et fera l’objet d’attaques
médiatiques et de critiques de la part de mercenaires de tout bord", a-t-il
ajouté.
Il a fait savoir, à ce propos, que "la voie idoine
empruntée pour ces attaques est la guerre électronique".
"Un acteur souvent ignoré est derrière le
foisonnement de discours de haine, de division et d’appels à la guerre civile :
NSO la plus grande société de surveillance israélienne fondée en 2010 par Omri
Lavie et ShalevHulio, tous deux diplômés de la fameuse unité de renseignement
militaire 8200 d’Israël, dont le logiciel espion Pegassus est utilisé par
certains gouvernements arabes partisans de la normalisation, notamment le
Maroc, pour l’intimidation, la menace ou le discrédit des patriotes sur les
réseaux sociaux. Ces derniers sont en proie à une "violence
expressive" qui laisse libre cours aux « trolls », expression par laquelle
on désigne « les internautes plus ou moins malveillants dont un des objectifs
anodin est de "pourrir" des fils de discussion en générant
artificiellement des polémiques ", a-t-il expliqué.
Plus profondément, a-t-il poursuivi, "le
cyberharcèlement émanant d’usines à trolls étrangères, notamment israéliennes
ou marocaines - avec le soutien technologique français – s’acharnent à faire
voler en éclat le tissu social et à déstabiliser notre pays. Au-delà du «
trolling » et de l’incivisme ou de l’agressivité comme registre d’expression,
le cyber-harcèlement militant d’outre-méditerranée et les discours de haine
qu’il propageait à une échelle inquiétante jusqu’à une date récente, est
l’expression manifeste d’une ingérence intolérable".
Le ministre a estimé que "l’émergence, depuis peu,
d’une Toile patriotique active et de haute facture professionnelle, a permis de
contenir la menace".
"Elle sera soutenue et développée dans des
proportions inégalités", a-t-il affirmé.